Une fois n’est pas coutume, nous allons, en ce dimanche d’espéré étiage Laremiste, nous pencher sur les vicissitudes d’une semaine décidément bien pénible pour notre Bonze Immaculé.
D’abord il a fallu, après la volée de bois-vert du premier tour, prendre mercredi la direction de la Roumanie.
Et pour y faire quoi ? Pour y passer en revue trois douzaines de nos braves chasseurs alpins, qui non seulement se sont retrouvés téléportés vers un front d’autant plus stupide que (dans tous les sens du terme) intenable, mais, pire, ont dû supporter un tel lot de banalités que l’on se demande qui peut bien écrire et faire dire à notre commandeur des marcheurs de pareilles sornettes.
Extraits : « ….. la France a bâti par votre truchement …. un engagement unique, constitutif de notre crédibilité et de notre protection ….. Nul ne sait dire ce que les prochaines semaines et les prochains mois donneront. Nous ferons tout pour continuer à stopper les forces de guerre russes … »
Donc résumons : dans la plus totale, complète (et avouée) absence de stratégie, la France continue la guerre contre la Russie !
Peut-on dire en aussi peu de mots que l’on ignore complètement où l’on va, mais qu’on y va ?
On a beau savoir que comme d’hab, pour les « intellos » au pouvoir, le bruit de bottes (des autres) fait souffler le vent de l’aventure à quatre sous, il y a tout de même des limites à l’incohérence déclarative.
Ca c’était pour la Roumanie.
Mais il y a eu pire : le surlendemain, dans une atmosphère de conspiration d’écoliers en goguette, notre Maréchal des casernes, aussitôt rejoint façon guerre des boutons par ses potes Mario-les-biftons et Scholz-les-Olaf, s’est élancé vers la foire aux gamelles d’Ukraine.
Figure imposée comme d’hab par l’Amérique : rien n’est trop gros, ni trop inconséquent quand il s’agit de nourrir bien sagement l’hégémonie amerloque anti-russe.
Evidemment la scène surréaliste des trois financiers, dépêchés à Kiev par Oncle Joe pour faire la nique au Kremlin, n’a pas échappé à Vlad l’Empaleur qui, depuis Moscou, a eu la bonté de se limiter à fermer le robinet de gaz d’un (tout) petit quart de tour.
Et comme ce quart de tour était le dernier, certains disent que la Russie a donc …. coupé le gaz. C’est ballot.
En tous les cas, le dernier avatar de la symphonie gazière en Manu mineur illustre ce que tout esprit un tant soit peut éclairé a compris depuis le début :
Ce n’est pas parce que la stratégie de Poutine est détestable qu’il n’en a pas, et ce n’est pas parce que l’occident américanisé empile les sanctions et les livraisons d’armes que nous en avons une.
Et nous voici donc arrivés à nos dernières cartouches, alors que pour la Russie le jeu est franchement ouvert. Belle réussite macroniste donc.
Mais la semaine n’était pas terminée : il restait encore à se boucher le nez et les oreilles : car c’est fait, l’Albion félonne, la City amerloquée, l’Angleterre aussi drappée qu’emberlificotée dans sa dignité de faux-cul définitif, vient d’autoriser l’envoi de Julian ASSANGE vers le supplice de la CIA (ou, autrement dit, vers l’American way of life pour les cons).
La France dans tout ça ?
Et bien comme d’habitude la France ne fera rien mais se roulera donc dans sa prétention, dans son incommensurable suffisance, dans ses dérisoires moulinets de majorette macroniste et ravalera sa honte (si honte il y a).
Mais tout ça en silence s’il vous plaît : à l’instar des seringues Pfizer, ne gâchons pas les gamelles roulées à Kiev.
Abdiquer systématiquement face aux injonctions américaines, conduire son peuple à la piquouse, bafouer nos valeurs élémentaires (tout en ne cessant de s’en réclamer), vraiment voilà qui s’appelle un sale boulot.
A moins qu’il ne faille songer à Jean-Paul Belmondo qui, dans « Le Voleur » de Louis Malle, fait dire à son personnage Georges Randal :
« Je fais un sale métier, mais j’ai une excuse : je le fais salement »