Il n’est pas inutile d’insister d’emblée sur l’une des erreurs majeures dans la stratégie de gestion de cette maladie par les autorités publiques : l’inversion schizophrénique, ce par quoi nous entendons que l’État s’est totalement emberlificoté la machine à décider en confondant, sans même apparemment le réaliser, ce qui relève de la santé publique et ce qui relève de la santé privée.
a) Gérer la santé publique commandait d’observer, consulter, mettre en œuvre les orientations possibles en vue de mettre à disposition des acteurs nationaux et locaux (au premier rang desquels les médecins), les moyens de gestion et de soin.
Ainsi et pour exemple, il n’aurait pas été déplacé, mais alors pas du tout (et ce sujet reste d’actualité) de financer et faciliter intelligemment les programmes rapides de recherche observationnelle et de soin présentés par de grands professionnels en vue de tester sans attendre les molécules existantes et dont on connait l’innocuité afin de vérifier si le Covid y était sensible, et si donc l’on n’avait pas sous la main, là, immédiatement, une partie au moins de la solution.
Or non seulement rien n’a été fait de substantiel, mais pire, les services multiples et variés qui gèrent la santé publique se sont empressés de couper l’élan à nombre d’initiatives suspectes de laisser dépasser une tête !
On pense immédiatement au Professeur Didier Raoult, infectiologue de renommée et de compétence mondiales, directeur de l’IHU de Marseille, dont toutes les idées (ou presque) ont été purement et simplement sabotées, pour n’être finalement reprises par les services de la capitale que des mois après et encore du bout des lèvres !
A quoi a donc servi que le chef de l’État lui-même rende en grande pompe visite au printemps 2020 à cet immense scientifique si c’était pour le laisser aux prises avec les mêmes blocages ?
Dans le même ordre d’idée on peut penser à des molécules aussi classiques que l’IVERMECTINE que des légions de pseudos-spécialistes s’échinent aujourd’hui encore à clouer délicieusement au pilori, dans le même temps où quantités de pays ou de services médicaux dans le monde en font fort bon usage, faisant passer la santé de leurs ouailles bien avant les pudeurs pincées de quelques épidémiologistes de salon en mal de notoriété ou de plateau TV : pourquoi l’État n’a-t-il pas, il y a près d’un an déjà, mis le pied dans le plat en exigeant que les études observationnelles soient immédiatement engagées sur ce sujet ?
Une intervention forte de notre Président eut été décisive. Elle le serait encore.
b) Et à l’inverse, pris de démons analogues, voici que l’État s’est en revanche mêlé de la santé privée, donc de votre santé privée, alors qu’il n’a aucune légitimité topique pour ce faire.
La santé publique n’est pas la somme des santés privées de ses habitants et l’État n’a pas à interférer dans la gestion quotidienne des médecins, pire, dans la gestion quotidienne de votre santé par votre médecin !
Or contre toute logique de soin, l’État s’est mêlé de dire en haut lieu qui devait ou non se soigner, quels médicaments étaient autorisés ou non, et dans quel contexte, quels médicaments devenaient tout à coup déconseillés, ou quelles étaient les consignes de soin !
Surréaliste : les technocrates parisiens se mirent à émettre des ordonnances, qui plus est de portée générale ! Quasiment des décrets de soin (ou de non-soin) !
Pire encore, non content d’édicter de tels décisions de traitement (pour l’essentiel devrait-on dire plutôt de non-traitement ….), l’État a mis à contribution tous les services de communication disponible (administration, assurances, presse, médias, etc. …) pour faire passer ce surprenant message.
On se souvient de l’air consterné des médecins, et de celui désemparé des patients, à entendre, les uns qu’il fallait renoncer à prescrire et les autres renoncer à se soigner ! (hors bien entendu le simulacre du paracétamol dont nous traiterons le cas plus loin).
La peau de banane balancée sous les pieds des médecins se révéla d’autant plus inique que, lorsque l’État donna au premier jour, d’emblée mission de ne pas soigner, très exactement de ne rien prescrire (hors le désastreux paracétamol), ce fut au motif allégué qu’il n’existait aucun médicament efficace, alors que l’État n’en savait strictement rien.
Au lieu donc de préciser que face à une maladie nouvelle, les plus grands spécialistes se mettaient au travail, le pouvoir sanitaire a spontanément décidé d’abdiquer. Ce présupposé arbitraire était aussi indéfendable intellectuellement que médicalement erroné et nous en payons encore aujourd’hui les conséquences.
Première erreur magistrale donc de l’État (en pleine panique à l’époque comme nous le savons) au printemps 2020 : ne pas diriger la santé publique mais se mêler de santé privée : entraver les médecins dans leurs travaux mais édicter une ordonnance générale de rester chez soi : quand les historiens de la santé (ou simplement la justice) se pencheront sur les rouages de cette indigeste comédie médicale, nous saurons peut-être comment les genres ont pu être à ce point pervertis.
A retenir à l’heure de toujours se demander si l’État dans l’affolement est vraiment le meilleur conseiller …