Du mol dans le Paracétamou

Le paracétamol s’étiole : le 12 juillet l’ANSM a prévenu d’une « Tension d’approvisionnement des formes orales et des suppositoires » et mis en place des « contingentements quantitatifs à hauteur de 50 % maximum des commandes passées par les laboratoires pour la vente aux grossistes-répartiteurs et pour la vente directe aux officines ».

Explication de la même ANSM : « Le paracétamol fait l’objet de difficultés d’approvisionnement temporaires. Dans le contexte de la 7ème vague de Covid-19 en cours et de la période estivale, des mesures sont mises en place afin de sécuriser la situation et garantir la couverture des besoins de tous les patients », précisant que les « retards d’approvisionnement des formes orales et des suppositoires de paracétamol …. font suite à des difficultés de production auxquelles s’ajoute une augmentation des consommations dans le contexte notamment de la 7ème vague de Covid-19 »

On ne rit pas : compte tenu que le paracétamol représente depuis deux ans et demi l’unique idée géniale proposée par le 15 aux expirants non inspirants, et que ladite « 7ème vague » se résume à une vagounette, le Covid a bon dos !

Alors pourquoi cette rupture ?

Philippe Besset, président de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France (FSPF) avait son idée, ou plutôt « ses » idées. Attention ça dépote !

D’abord, il y a depuis cet hiver (la 7ème compagnie n’y est donc pour rien) la « recrudescence des cas de Covid-19 » conjuguée « au retour en force des pathologies hivernales », ensuite la « levée récente des gestes barrières » (dont on sait qu’elle influe directement sur les stocks), le fait que les « clients ont toujours peur de manquer de Doliprane chez eux, donc ils en achètent souvent » et enfin l’évidence que, mais non, « il n’y a aucune rupture sur le paracétamol, les clients [ayant] donc la possibilité de se tourner vers d’autres marques ».

Puissante production raisonnière on le voit qui nous explique d’où vient très clairement cette rupture de stock qui n’existe pas.

Surtout, la vraie fausse rupture évoquée par le Sieur Besset remonte au … 21 avril, soit trois mois avant le terrible coup de tonnerre de l’ANSM. Quel suspense insoutenable.

En revanche pas un mot sur le fait que depuis 2008 (Seqens dixit) le paracétamol n’est plus produit qu’en Chine, et fait partie, comme les autres, des médicaments qu’on reçoit quand on peut.

Et avec la précision que le même groupe Sequens est, deux ans plus tard, au cœur du vrai faux retour (à nos frais) du paracétamol sous couleurs franchouillardes, selon une sauce macrolambiquée que nous avions décrytricotée il y a quelques mois.

Donc réduisons notre conso de paracétamol, et tournons-nous vers, voyons, voyons … l’hémicétamol ?