Le Noël de FRANCE 24 : tout au Pâté Macroni

Une fois n’est pas coutume, nous aborderons un sujet léger, en vous proposant la recette du véritable Pâté Macroni.

Exemple avec FRANCE 24 / recette pour 67 millions de convives.

On ne présente plus FRANCE 24, chaîne TV made by FRANCE MEDIAS MONDE, laquelle, en tant que Société Nationale de Programme, est très officiellement en charge de la voix … de son Maître, autrement dit à la pointe de la production du fameux Pâté Macroni.

Les deux ingrédients essentiels sont connus : une capacité infinie à suivre précisément la Voix « de son Maître » et une dose tout aussi redoutable d’autocensure.

La voix de son Maître donc d’abord, oui, mais jusqu’où ?

L’INA, de son Maître aussi (coup de chance) nous en donne un amusant échantillonnage en comparant (l’air mine de rien vaguement dégoûté) les deux Voix que sont FRANCE 24 et … RT France.

La comparaison pro-domo by INA sera ici aisément raison, si l’on songe que RT France fut privée de diffusion à l’instant même de la guerre d’Ukraine (dont on sait que le début a été officiellement fixé par les Blind Singers of MacrOtan très exactement au 24 février 2022).

L’exclusion intervenue sans la moindre procédure contradictoire fut pré-justifiée par le délit d’avance supposé et systématiquement préformaté de partialité et propagande futures (c’est France24 qui le susurre et donc comment le contester …)

Et l’INA pense frapper fort en appelant (entre autres) à la rescousse de sa comparaison inter-autocratique, l’affaire Navalny dont elle expose, et la vérité vraie, celle de la presse française, et la vérité fausse, celle donc de toute autre hypothèse concevable : M. Navalny a été empoisonné par le Kremlin, dixit FRANCE 24, et toute autre éventualité relève donc de la RT-désinformation.

Pour le malheur, et de l’INA, et de FRANCE 24, non seulement M. Navalny n’est (absolument) pas en Russie l’opposant décisif que l’occident s’est plu à dépeindre, mais pire, rien ne permet après étude sérieuse de soutenir mordicus la thèse de l’empoisonnement russe (les médecins allemands de l’Hôpital de la Charité à Berlin se prononçant pour une vraisemblable et accidentelle mauvaise combinaison de médicaments).

On se référera à cet égard utilement à l’étude très soigneuse, signée du spécialiste du renseignement suisse Jacques Baud, (voir aussi * en bas de page) qui démontre que la thèse occidentale de l’empoisonnement du malheureux Navalny par la Russie ne résiste pas à un examen objectif des faits.

Voilà pour ce qui est du soutien mordicus à une doxa : les politicards imaginent, la presse s’allume, FRANCE 24 répète et l’INA consacre : tous à l’unisson, porteurs d’une contrevérité aussi fabriquée que peaufinée : du pur complotisme d’Etat, complaisamment seriné de haut en bas de la colonne de prétendue « information » qui innerve nos pays (à l’image de ce qui est précisément reproché (à tort ou à raison, là n’est pas la question) à RT France).

Evidemment le suivi permanent, même servile, de la Voix du très Haut finirait par se remarquer si ne venait s‘y ajouter une dose variable d’autocensure.

L’autocensure ici visée n’est pas bien entendu l’autocensure directe, soit le fait de dissimuler complètement une information, qui pourrait très bien être publiée ailleurs, et donc se remarquerait quasi instantanément.

Non, nous visons ici, second ingrédient, une autocensure en quelque sorte indirecte, par omission, consistant à « oublier » un détail fâcheux, voire à éliminer les faits qui gâcheraient le tableau : après tout à partir de quel degré le silence devient-il mensonge ? Vaste débat …

Deux exemples récents permettent de soupeser l’ampleur du problème.

A propos d’abord du Fentanyl, désastreux opiacé largement « distribué » aux USA, notre Média d’Etat se fait l’écho de déclarations des autorités américaines qui exposent avoir « saisi en 2022 plus de fentanyl qu’il n’en faut pour tuer toute la population américaine …  le fentanyl est un opiacé artificiel hautement addictif qui est 50 fois plus puissant que l’héroïne … il est la principale raison derrière les plus de 107 000 morts par overdose aux États-Unis de juillet 2021 à juin 2022 »

Et FRANCE 24 d’ajouter (finement) que « Les principaux fournisseurs de fentanyl aux États-Unis sont les cartels mexicains de Sinaloa et Jalisco ».

Et c’est tout ?

Vraiment ?

Dans un article consacré à ce désastre, FRANCE 24 n’aurait-il pas oublié de rappeler qu’aux USA : « accusées d’avoir contribué à la crise des opiacés qui ravage les Etats-Unis, quatre sociétés pharmaceutiques américaines sont prêtes à payer 26 milliards de dollars pour solder des milliers d’actions en justice intentées contre elles par de nombreux Etats américains“.

Le laboratoire Johnson & Johnson a accepté de payer 5 milliards sur neuf ans, et les distributeurs McKesson, Cardinal Health et AmerisourceBergen – qui fournissent à eux trois 90 % des médicaments aux Etats-Unis –, 21 milliards sur dix-huit ans, avec l’espoir de solder près de 4 000 actions en justice intentées par des dizaines d’Etats américains et collectivités locales, dans le cadre d’une proposition d’accord à l’amiable « historique », a annoncé, mercredi 21 juillet, Letitia James, procureure générale de l’Etat de New York.

Ces quatre sociétés « ont non seulement contribué à déclencher la crise, mais elles ont continué à l’attiser pendant plus de vingt ans », a-t-elle déclaré. « Aujourd’hui, nous les tenons pour responsables et nous injectons des milliards de dollars dans les communautés à travers le pays ».

Malencontreux oubli, qui n’est toutefois pas isolé, puisque se doublant d’une seconde omission, à propos de l’inévitable McKinsey, dont le rôle pour le moins cynique fut crucial dans la diffusion de ce poison !

« A coup de millions, McKinsey solde ses comptes dans l’affaire de la crise des opiacés : le prestigieux cabinet de conseil McKinsey accepte de verser 573 millions de dollars pour solder des poursuites lancées par des Etats américains qui l’accusaient d’avoir contribué à la crise des opiacés via ses conseils aux groupes pharmaceutiques dont Purdue Pharma, le fabricant de l’Oxycontin.

« Les tactiques marketing cyniques et délibérées de McKinsey ont contribué à alimenter la crise des opiacés en aidant Purdue Pharma à cibler les médecins dont ils savaient qu’ils sur-prescrivaient les opiacés»

« McKinsey a notamment conseillé Purdue Pharma, qui a plaidé coupable l’an dernier dans ce dossier, pour l’aider à doper les ventes, selon l’Etat de New York. Il a recommandé au groupe pharmaceutique de se concentrer sur les dosages élevés considérés comme les plus lucratifs, d’après les documents judiciaires produits par les plaignants. »

« Près d’un demi-million d’Américains sont morts d’overdose causée à la fois par des opiacés prescrits ou vendus illégalement entre 1999 et 2018, selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies. »

Oublis multiples mais graves :

Présenter au lecteur la saisie de Fentanyl comme le énième rebondissement des ravages du trafic de drogue aux USA est à cent lieues de la vérité vraie qui en est (presque) l’exact contraire : la distribution d’un poison par les firmes pharmaceutiques avec l’appui d’un cabinet de conseil mondial chargé de maximiser les profits, au détriment donc de la santé publique !

Ou comment une information diffusée largement incomplète devient totalement fausse !

Ces oublis étant d’autant plus fâcheux que McKinsey est également sur la sellette en France, et ce aussi bien pour son rôle dans la gestion du Covid et de la vaccination forcée de la population, que pour ses relations pré et post électorales avec un certain … Emmanuel Macron.

A propos ensuite de la pénurie de médicaments, notamment l’amoxicilline et le paracétamol, FRANCE 24 nous brosse le tableau des carences issues de délocalisations industrielles “anciennes” vers la Chine au motif que « le paracétamol et l’amoxicilline sont sous-traités par les Occidentaux à l’Inde et à la Chine depuis trente ans [car] …. ces médicaments ne sont pas très rentables et leur production réclame de gros investissements …  » 

Donc (traduction) : les délocalisations étaient incontournables, cependant que le gouvernement tente de faire revenir une part de la production chez Seqens. Circulez, y’a rien à voir.

FRANCE 24 omet juste de dire que les délocalisations ne sont pas (toutes) si anciennes (2007-2008 de l’ère Sarko – Macron, ce n’est pas si loin), que ce transfert était motivé par un gain de 1,25 centimes par boite (bonjour le « pas très rentable ») et que le retour affiché (à l’ère Macron – Sarko ) en grande pompe par l’Etat déleste le contribuable de 33 millions destinés à en vendre le bénéficiaire à … un fonds d’investissement étranger.

N’en jetez plus : sauf pour FRANCE 24 évidemment …

Toujours dans le même sens : serait-il convenable pour un Média d’Etat de relever aujourd’hui que les délocalisations ne sont pas des fatalités mais des histoires de gros sous et que le retour est aussi une affaire de pognon de dingue.

Note de grogne : les lecteurs qui auront eu le courage de s’appuyer jusqu’au bout le pensum 24 auront constaté que nous ne répondons rien à la déclaration délirante signée Andréas Werner selon lequel « on est bien plus souvent malades en 2022 qu’en 2020, le taux moyen d’anticorps a chuté car les gens n’ont pas eu de maladies infectieuses ces dernières années ». Merci FRANCE 24 pour ce concert d’ineptes litanies.

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* Pour ceux de nos estimés lecteurs qui souhaitent comprendre la rigueur de ce spécialiste du renseignement qu’est Jacques BAUD, nous recommandons d’en visionner une interview récente aussi synthétique et réaliste.