H.A.S.O.S.

Avec l’écoulement du temps, soigneusement cadencé en haut lieu au son d’un macronisme chaque jour plus infantilement atlantiste, la question de la réintégration des soignants est évidemment passée au dernier plan.

En gros le cinéma est bien rôdé : à chaque vague épidémique (réelle ou gonflée), le sujet n’est pas à l’ordre du jour, cependant qu’entre deux vagues (et dans l’attente frénétique de la suivante) le pouvoir prétend hypocritement attendre que « les scientifiques » lui disent « l’état de la science ».

Le problème est que le Covid se fait rare. Certes il reste chaque semaine un lot de malades, hospitalisés ou non, graves ou non, et de malheureux décès plus ou moins aisément attribuables au Covid, mais rien qui permettrait de réenclencher la machine à trouille générale. Et donc la logique voudrait que cette honteuse exclusion des soignants, dont la seule entorse fut de refuser la perforation ARN amerloque, se résolve comme ailleurs par leur réintégration.

Mais ce serait compter sans l’entêtement d’un pouvoir aussi aveugle qu’ineptement borné dans sa collaboration en faveur de l’occupation américaine de nos libertés quotidiennes.

Et donc il faut bien tenter de maintenir cette mesure scélérate et faire appel à qui voudra bien s’y mouiller. Heureusement, entre le Comité de Veille Sanitaire (COSV), dont on connait le degré de performance, le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP), l’Académie de Médecine, ou tout simplement le Ministère et sa Direction Générale de la Santé, les candidatures ne manquent pas. Sans omettre bien entendu la HAS à qui fut finalement dévolue cette triste besogne. Explication.

La Haute Autorité de Santé, HAS (prenons l’air pincé pour dire « hachaesse »), tout le monde connait.

Cet étonnant aréopage assez vaccinolâtre pour préconiser les injections de thérapies géniques  à pique-larigot, n’a pas non plus peur du ridicule, comme en témoignent (au hasard) ses frasques savoureuses du temps où Manu-les-biftons s’échinait à fourguer (déjà) sa 3ème dose. Ladite autorité s’était déjà distinguée par sa capa(cé)cité à assimiler en toute simplicité, donc sans trop d’état d’âme non plus, « la vie réelle » à une étude confidentielle émise par la casa Pfizer. Excusez du peu.

Il faut dire que même la sirupeuse notice autobiographique pro domo respire d’emblée à plein nez  l’enfumage médicamenteux, l’engonçage aléatoire, pire l’encalaminage prédestiné : car, de son propre aveu, la HAS serait (nous citons) : une « Autorité publique indépendante à caractère scientifique …. [qui viserait] … à développer la qualité dans le champ sanitaire, social et médico-social, au bénéfice des personnes … [et de ce fait travaillerait] … aux côtés des pouvoirs publics dont elle éclaire[rait] la décision, avec les professionnels pour optimiser leurs pratiques et organisations, et au bénéfice des usagers dont elle renforce[rait] la capacité à faire leurs choix ».

Et là, la question sourd : peut-on faire aveu plus tarte ?

Hors la galvanisation anticipée de l’oxymore salvateur, on se demande bien à quoi peut correspondre une « Autorité » qui serait « publique » mais « indépendante », quoique œuvrant « aux côtés des pouvoirs publics ». Apparemment « aux côtés » ça doit faire plus indépendant que « public », d’autant que (en même temps donc) et depuis ledit côté, la HAS est censée « éclairer la décision ». Contorsions à prévoir.

Il y a pire, dans la mesure où la Hachaesse est censée pousser sa loupiotte à l’aide de ses compétences « à caractère scientifique ». Du coup « à caractère », ce serait pas un peu « aux côtés » de la science ?

La suite n’est pas mieux puisque ces entrechats sont destinés à « optimiser les pratiques professionnelles » et « renforcer la capacité des usagers à faire leurs choix ». Topez-là, on a compris : à la lumière de trois ans de gestion Covid, nous savons que optimiser veut dire fixer, et que renforcer la capacité signifie contraindre.

La HAS est donc une autorité publique qui sous le masque d’une indépendance trompeuse aide l’Etat à imposer les pratiques médicales et contraint les citoyens à s’y conformer.

Sur ce point, la nécro exploratoire de la HAS disait donc vrai : la démarche finalement n’est guère qu’à (très relatif) « caractère » scientifique.

Et c’est donc bardée de cette époustouflante profession de foi que la HAS s’est fendue il y a quelques jours d’une Note de Cadrage.

Une « Note de Cadrage » ? Mazette ! Comme tout ce qui sort de près ou de loin de la Macrony, ça ne veut rien dire mais ça en jette.

Donc nous disions “note de cadrage”, ce qui veut dire à la fois que c’est « une note » (donc qu’on ne la discute pas) mais seulement « de cadrage », ce qui veut dire que son auteur pourra bien lui faire dire quand il voudra ce qu’il voudra, y compris son contraire.

Un exemple ? Volontiers : le dépliant de la dite note de cadrage expose que : « Dans le cadre de sa mission d’élaboration des recommandations vaccinales …..  la HAS va mettre à jour les recommandations et obligations vaccinales actuellement en vigueur pour les étudiants et professionnels des secteurs sanitaire … », l’objectif de ces travaux étant … « d’évaluer la pertinence de modifier les obligations et recommandations vaccinales actuellement en vigueur pour les étudiants et professionnels des secteurs sanitaire et médicosocial …».

Et la HAS de prévoir « … une évaluation en deux temps », le premier dit « Volet 1 » comportant la liste des « Obligations vaccinales en vigueur » que sont « diphtérie, tétanos, poliomyélite, hépatite B ….  et ….    [roulement de tambour] ….covid-19….. ».

Le lecteur aura remarqué le subtil glissement sémantique : la vaccination imposée aux soignants contre le Covid 19 n’est plus une mesure momentanée dont la levée (avec réintégration des soignants) n’attend plus que « l’état de la science ».

Non, par un petit tour de passe-passe, la vaccination Covid des personnes de santé est devenue une simple « obligation vaccinale en vigueur ».

En rétrogradant cette mesure dictatoriale au rang des perforations de droit commun, la HAS annonce, avant même toute mise en œuvre de sa pompeuse note de cadrage, son préjugement arbitraire en faveur du maintien pur, simple et banalisé de l’obligation vaccinale des soignants, quitte s’il le faut à en noyer le charabia dans une blablateuse muflerie pseudo analytique de portée générale.

Et pour être certain que personne ne va moufter, la HAS délimite le bac à sable, et donne la « délimitation du thème », comprenez de quoi il sera interdit de parler.

« Les critères déterminants pour toute décision de rendre ou maintenir obligatoire une vaccination pour des professionnels ont été précisés par le HCSP dans un avis en 2016 : « prévention d’une maladie grave / risque élevé d’exposition pour le professionnel / risque de transmission à la personne prise en charge / existence d’un vaccin efficace et dont la balance bénéfices / risques est largement en faveur du vaccin ».

Problème : si l’on applique ces critères, l’obligation vaccinale des soignants contre le Covid 19 doit être levée illico : la maladie n’est pas grave en soi (hors comorbidités et facteurs de risque connus) cependant que le « vaccin » ARN ne protège nullement de la contagion et n’a pas démontré le moindre rapport bénéfice / risque « favorable ».

Peccadille que tout cela : la HAS ayant déjà manifesté son opinion avant même de dérouler sa note de cadrage, gageons que toutes les mauvaises raisons seront donc au rendez-vous à l’heure de maintenir cette contrainte que la France est seule au monde à soutenir envers et contre toutes les évidences.

La HAS l’avait d’ailleurs déjà indiqué sans détour à l’été dernier alors même que la réintégration des soignants était exigée par une large part du monde médical comme du champ politique : « le feu vert n’est pas à l’ordre du jour : les données ne sont pas de nature à remettre en cause aujourd’hui cette obligation vaccinale ».

C’est la casa Pfizer qui va être content.