Le paracétamol : et si on en parlait ?

La prescription de paracétamol « en guise de traitement » du Covid est-elle à ranger au rayon des erreurs de jeunesse dans le traitement d’une maladie nouvelle ou à encadrer comme exemple des erreurs que peut commettre un pouvoir sanitaire aux abois ? Qu’on en juge …

Brièvement résumé, la paracétamol c’est quoi ? Le paracétamol est un antalgique (anti-douleur) et antipyrétique (fait baisser la fièvre). En revanche le paracétamol n’est ni anti-inflammatoire, ni bien entendu antiviral ou antibiotique.

Ses contre-indications sont en large part dues à sa toxicité pour le foie. Contrairement à une idée répandue dans le grand public, l’emploi de ce médicament demande beaucoup plus de prudence que sa vente libre ne le laisse supposer (nous compléterons cet avertissement incessamment sur la base de données statistiques)

Effet de l’usage du paracétamol contre une infection Covid-19 :

  • aucun effet antiviral (alors que le coronavirus est un virus)
  • aucun effet antibiotique (alors que l’infection au coronavirus ouvre la voie aux infections opportunistes notamment bactériennes).
  • aucun effet anti-inflammatoire
  • effet masquant : en faisant baisser la fièvre et les courbatures, le paracétamol peut laisser croire au malade (par surcroît isolé chez lui et sans médecin … !) que les défenses de l’organisme contrôlent la situation. Pire : cette opacité s’ajoute donc à l’hypoxie heureuse caractéristique du Covid-19, et dont on se souvient qu’elle correspond à une grave désaturation du sang en oxygène, particulièrement sournoise puisque le malade n’en prend conscience qu’au moment d’étouffer….

On comprend aisément que limiter la prescription à l’isolement chez soi avec du paracétamol fut une erreur considérable.

Encore faut-il avant de ranger cette erreur au rayon des âneries XXL, en mesurer le fondement et la portée au moment de sa mise en œuvre. Car il est indispensable que l’on nous comprenne bien : nous ne sommes ni des procureurs, ni des juges, uniquement des citoyens, mais des citoyens qui posent des questions, et des questions d’autant plus légitimes qu’elles seront aussi le moment venu celles des instances judiciaires.

Et donc autant le dire clairement plusieurs choses nous chiffonnent singulièrement :

  • En premier lieu de grands spécialistes ont immédiatement tiré la sonnette d’alarme, pour demander que les patients soient pris en charge (et non isolés sans soin) et que les traitements disponibles leur soient prescrits. On pense bien entendu notamment au Professeur Didier Raoult, l’un des plus grands virologues et infectiologues au monde, qui a très tôt donné les clefs d’une prise en charge possible. A ce jour et depuis en gros donc 18 mois ce très grand médecin et les services de l’IHU, institut hospitalo-universitaire de Marseille ont soigné avec succès plusieurs dizaines de milliers de personnes ! Pourquoi n’a-t-on pas écouté tout ce qu’avait à dire cet immense scientifique ? Pourquoi l’a-t-on mis de côté comme on ferait d’un vieil oncle un peu original, alors qu’il est en France le spécialiste numéro 1 de la question ?
  • Ensuite, nous avons beaucoup de mal à comprendre que dans le même ordre d’idée, les appels à la réflexion d’autres grands médecins n’aient de même pas été au moins écoutés. Ainsi du Professeur Christian Perronne, l’un des grands spécialistes également des maladies infectieuses, et qui d’emblée s’est penché sur les suggestions émises par le Professeur Raoult pour en dire tout l’intérêt. Comment le gouvernement de notre grand Pays a-t-il pu négliger à ce point les avis convergents de nombreuses sommités et donner la préférence à la consigne proprement incroyable de ne pas prendre en charge et de ne pas sérieusement soigner ?
  • Enfin, comment peut-on imaginer que, aujourd’hui encore, en juillet 2021, le paracétamol continue à figurer dans les recommandations de l’État ? Car nous avons consulté ce jour la fiche santé établie par le ministère de la santé (DGS) et sur ce document on peut lire aujourd’hui (3 juillet 2021) ces conseils saisissants : « En général, on guérit en quelques jours avec du repos. En attendant, je surveille l’apparition ou l’aggravation de signes. …. En cas de fièvre ou de maux de tête,- Je peux prendre du paracétamol: 1 gramme, 3 fois par jour maximum (3 grammes par jour au total). » Notre question : comment peut-on faire de telles recommandations alors que l’on sait aujourd’hui sans la moindre équivoque que cette maladie peut cheminer gravement et en silence et que le paracétamol n’aura eu que des effets délétères ou dans le meilleur des cas pas d’effet du tout ? https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/fiche_test_positif.pdf
  • En fait, il y a pire : dans cette navrante affaire de Covid-19, il y a décidément toujours pire. La Haute Autorité de Santé a émis le 13 avril 2021 (13 mois (!) donc après le début de la première phase épidémique chez nous) un communiqué de presse (toujours en ligne …) où l’on peut lire : « le patient doit être prévenu que, même s’il a peu de symptômes, son état peut s’aggraver, en particulier entre le 6e et le 12e jour suivant l’apparition des symptômes, et qu’il doit contacter le SAMU s’il a une douleur thoracique, les lèvres bleues ou encore une perte de connaissance« . Ainsi donc la HAS préconise de continuer dans la « voie » tracée (si l’on peut dire) un an plus tôt : restez, chez vous, attendez, et si après le 6ème jour (donc quand il est déjà trop tard) l’état s’aggrave veuillez appeler le Samu (en cas de perte de connaissance on fait comment ?). Incroyable : on se pince ! https://www.has-sante.fr/jcms/p_3261052/fr/covid-19-quel-suivi-pour-les-patients-covid-en-ambulatoire