L’épidémie d’obésité chronique enfin vaincue à GAZA : RaMa(dan)zel Tov !

Enfin ! Enfin !

Après des années de recherche, malgré les embûches de la mouvance droits-de-l’hommiste – antivaxx – climatosceptique – poutinolâtre – woko-gauchiste, grâce à la formidable obstination des équipes du Nosocomial Hospital de Tel-à-Mort, grâce aussi aux financements ininterrompus de l’ULORAPE (Ultra-Orthodox Autopsy Progress for Everypalestinianbody), enfin, la terrible épidémie d’obésité qui frappe depuis des années la bande de Gaza est en passe d’être jugulée !

Honneur à la science locale, et honneur aux gouvernements d’extrême extrême extrême extrême-droite régulièrement portés au pouvoir depuis 20 ans, sans lesquels rien de tout cela n’aurait été possible.

Mais reprenons : une vaste étude randomisée a donc été mise en œuvre sur six mois, sur pas moins de deux millions de personnes, correspondant donc à un échantillonnage total, tout à fait idéal pour des expériences horreur nature.

Bien entendu cette étude s’est déroulée selon les standards les plus élevés de la science américaine et donc en double aveuglement.

D’un côté le groupe dit « gaza », affamé et aveuglé par les bombes lancées sans discontinuer.

De l’autre côté, gage de répro(cé)cité, les bombes mêmes, envoyées elles aussi à l’aveugle, mais par un groupe placebo, à l’inverse convenablement nourri (seul biais il faut l’avouer de ce remarquable méta-massacre).

En fin de période, le résultat ne laisse aucun doute : comparé à l’échantillonnage des faux témoins le groupe gaza a notablement maigri. Et si cet amaigrissement peut être qualifié de notable c’est qu’il se mesure en quantité et en qualité.

Au plan qualitatif, la plupart des participants du groupe « gaza » ont très largement minci, preuve que l’idée tout à fait intuitive qu’un affamé s’étiole est maintenant confirmée par des données solides (et randomisées !)

Mais mieux encore, c’est sous l’angle quantitatif que l’échantillon « gaza » s’est le mieux comporté puisqu’il s’est spontanément réduit de plusieurs dizaines de milliers de candidats, réalisant ainsi le rêve de tout scientifique d’observer l’apparition d’amaigrissements totaux ponctuels répétés.

Démonstration qu’un affamé peut donc aussi crever la gueule ouverte si on s’en donne les moyens.

Inutile de dire que les auteurs ne tarissent pas d’éloge sur eux-mêmes et ont fêté la nouvelle tard dans la nuit au cours d’une fête mémorable ponctuée de tours des tables en sautant sur des chaises. Souvenirs, souvenirs …

Or nous avons eu la chance de pouvoir joindre le Pr Alibi Napalmforyou, l’un des plus chauds artisans de cette étude grandeur nature, et vous restituons ci-dessous l’essentiel de l’entretien.

Nous devons prévenir les lecteurs complotistes, membres notamment de Médecins Sans Frontières ou de la Ligue des Droits de l’Homme, que certains propos peuvent paraitre choquants, mais qu’il convient de les resituer dans leur contexte qui fut celui d’une biture générale fortement désinhibante : In Arak veritas !

Dans le même esprit, nous n’avons pas reproduit nos questions elles-mêmes, tant les réponses suffisent à donner une assez bonne idée de cette méga casher bamboula.

Morceaux choisis :

« Oui, nous sommes très contents des résultats obtenus qui viennent pour nous judicieusement s’ajouter au merdier que nous mettons régulièrement en Cisjordanie ».

« Initialement nous avons résolu de séparer les palestiniens en deux »

«  D’un côté, la Cisjordanie, faux territoire sans Etat libre, que nous grignotons régulièrement »

«  Et de l’autre la bande de Gaza, faux Etat sans territoire libre, que nous enfermons et opprimons afin d’être certains que les gens y deviennent complètement fous. Ou désespérés, (ce qui à vrai dire nous va très bien aussi) ».

« Sitôt qu’une occasion s’est présentée [N.D.L.R. : référence aux terribles événements du 7 octobre], nous avons soumis la population de Gaza à un feu ininterrompu afin de détruire d’abord toutes les maisons et toutes les ressources. Il suffisait d’expliquer qu’il s’y trouvait des terroristes. Facile vu que si on veut bien et pour beaucoup d’entre nous, tous les palestiniens sont des terroristes. Vous suivez ? » 

« Ce nettoyage était indispensable afin de ne pas fausser les mesures subséquentes de dénutrition »

« Si le terme nettoyage vous dérange, c’est votre problème. »

« Pour répondre à votre question, non, nous n’avons jamais manqué de munition car l’Amérique nous livre en flux tendu. Ce qui d’ailleurs est assez cocasse, c’est de voir les faucons de Washington nous expédier quotidiennement tout l’armement nécessaire et, le même jour, les vrais (cons), faire mine de réclamer un cessez-le-feu ».

« Et je ne vous parle pas des européens le doigt sur la couture de leur costard pur-sentier qui n’osent même pas moufter. En voilà au moins qui n’en ont pas trop dans le pantalon. Bref, que du bonheur comme disait Tante Zora ».

« Ensuite nous avons fait en sorte de bloquer l’aide alimentaire afin de commencer l’expérimentation de dénutrition. Cela fut assez simple car ayant organisé Gaza comme un camp de « stockage de population » sans accès à la mer et fermé de tous côtés, il était très facile d’empêcher la nourriture d’entrer : blocage des ports chez nous, fermeture des accès terrestres, négociations qui trainent, manif de colons bien allumés, etc … »

« Et, afin de ne pas fausser les résultats, nous avons expulsé le secteur humanitaire de Gaza et de Cisjordanie »

« Ramadan ? C’est quoi ça ? Ha oui, le jeûne rituel des terroristes. Et bien comme vous le voyez nous l’avons anticipé. Merci qui ? »

« Pour répondre à votre question, oui nous savons que les gens meurent. Pas vous ? Mais je ne sais pas trop ce que vous voulez me faire dire : qu’on s’en cogne ? Ou qu’on est désolé mais qu’on ne changera rien ? Comme de toute façon vos dirigeants s’en fichent autant que nous, écrivez ce que vous voudrez ».

« Et puis tous ne meurent pas ; d’autres sont faits prisonniers et nous avons pour eux reconstitué l’atmosphère américaine d’Abou Ghraïb : comme à Guantanamo, en quelque sorte l’American Way of Torture. Quand on pense qu’il y a encore chez vous des crétins pour célébrer l’Amérique civilisatrice. Vous êtes vraiment débiles » (rires compulsifs et hoquets)

 « Génocide ? Vous plaisantez ? C’est nous qui avons été victimes de génocide et donc on ne peut pas nous en accuser. Ce serait trop facile. Et puis d’abord c’est quoi un génocide ? »

 « Autrement dit, nous sommes « perchés ». Et vous vous êtes « chat-bite ». Marrant non ? »

« En fait nous capitalisons sur le drame absolu vécu par nos ancêtres. Ce qu’ils ont subi est tellement épouvantable que nous arrivons à faire passer la moindre critique contre notre politique pour de l’antisémitisme. Défense de moufter, bande d’antisémites ! »

« Evidemment si vos dirigeants n’étaient pas des minus, des « p’tites bites » comme on dit chez nous, il leur serait facile de faire la distinction entre la critique de notre politique et l’antisémitisme. En théorie on peut être contre notre politique sans être antisémite. Mais bon ça c’est la théorie. En pratique c’est vrai qu’on a verrouillé tout ça depuis des dizaines d’années »

« Sans parler de l’ONU dont (comme nos amis américains) on se fiche complètement (comme vous le faites en Ukraine de votre côté). La résolution de l’ONU sur le cessez le feu nous bien fait marrer »

« Vous commencez à piger ? »

« Je vous rappelle que vous aussi, les français, vous nous fournissez les cartouches. Donc question faux culs, vos dirigeants sont assez mal barrés »

« Et puis sur un plan plus général c’est vrai qu’on est bien content de voir tous vos pays virer facho. Comme ça nous profitons allègrement de vos démocraties policières »

« Blague dans le coin, réélire le minus en bras de chemise et chauffer la place pour la grosse blondasse raciste, vous êtes vraiment cons. Excusez, je me lâche un peu mais comme on dit chez nous c’est l’occasion qui fait le larron ; ah chez vous aussi ? »

 « Je ne vois pas pourquoi vous évoquez les organisations humanitaires. Les ONG ? Un article qui décrit notre comportement et la famine à Gaza ? Je ne veux pas en entendre parler ; tout ça c’est de l’antisémitisme ».

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Note de la rédaction :

Désolé, mais on va en parler quand même :

MEDIAPART / Gaza : les ONG dénoncent le « cynisme » des États occidentaux

par Rachida El Azzouzi

« Les États ne peuvent se cacher derrière les largages aériens et un corridor maritime pour créer l’illusion qu’ils répondent adéquatement aux besoins à Gaza. » Dans un communiqué commun, 25 associations de droits humains et organisations humanitaires appellent les gouvernements « à exiger en priorité un cessez-le-feu et un acheminement de l’aide humanitaire par voie terrestre » dans l’enclave palestinienne assiégée et bombardée sans discontinuer depuis cinq mois. 

À l’heure où la catastrophe sanitaire et alimentaire ne cesse de s’aggraver, Israël ayant recours, en plus des bombes, à l’arme de la famine, les ONG renvoient les États à leur « principale responsabilité » : « empêcher la perpétration de crimes atroces et exercer une pression politique efficace afin de mettre un terme aux bombardements incessants et aux restrictions qui empêchent l’acheminement sécurisé d’aide humanitaire ».

Parmi les signataires, des ONG présentes sur place qui ne cessent de témoigner de l’impossibilité d’exercer leur mandat humanitaire, notamment Médecins sans frontières (MSF), tant elles font face à des entraves multiples de la part des autorités israéliennes. 

De l’aide humanitaire larguée par avion au-dessus de la bande de Gaza le 13 mars 2024.

Cette prise de parole intervient alors qu’une coalition internationale emmenée par l’Union européenne, les États-Unis et les Émirats arabes unis a annoncé, vendredi 8 mars, l’ouverture prochaine d’un corridor maritime entre l’île de Chypre et la bande de Gaza (distantes de 380 kilomètres) pour acheminer l’aide humanitaire dans l’enclave où 2,4 millions de personnes survivent dans des conditions épouvantables et où plus de 31 000 Palestinien·nes ont été tué·es, majoritairement des civils, en l’occurrence des femmes et des enfants.

« Après avoir enduré cinq mois de bombardements incessants dans des conditions de vie déshumanisantes, les enfants, les femmes et les hommes de Gaza ont droit à davantage qu’une charité insuffisante jetée depuis le ciel, réclament les vingt-cinq ONG. Bien que toute aide humanitaire arrivant à Gaza soit la bienvenue, les voies aérienne et maritime doivent être considérées comme un complément au transport terrestre, et ne peuvent en aucun cas remplacer l’aide délivrée par les routes terrestres. » 

Des colis aux Palestiniens, des armes aux Israéliens

Les signataires pointent, comme de nombreux acteurs et observateurs, l’aberration opérationnelle d’un port flottant sur la rive de Gaza qui nécessite plusieurs semaines de construction et sera, selon eux, « sans aucun effet réel sur la situation humanitaire catastrophique », alors qu’il suffit de contraindre l’État hébreu à ouvrir les points de passage terrestres bloqués par son entremise (Rafah, Kerem Shalom/Karam Abu Salem, Erez/Beit Hanoun et Karni) pour laisser passer les centaines de camions remplis de nourriture et de médicaments, qui attendent depuis des semaines. 

Les ONG préviennent également que « les envois depuis Chypre vers les points de distribution autour de Gaza seront confrontés aux mêmes obstacles que rencontrent actuellement les convois d’aide en provenance de Rafah : une insécurité persistante, un taux élevé de refus d’accès par les forces israéliennes et des temps d’attente excessifs aux postes de contrôle israéliens ».

Elles s’inquiètent encore du « manque de transparence quant à l’entité qui sera responsable de l’infrastructure et de la sécurité de l’acheminement de l’aide à terre ». Leur crainte ? « Que le corridor maritime légitime une occupation militaire terrestre israélienne prolongée de la bande de Gaza, instrumentalisant l’acheminement de l’aide. » 

Sans détour, les ONG condamnent le cynisme humanitaire de pays prompts à larguer à l’aveugle des colis alimentaires sur les plages gazaouies (une aide bien plus coûteuse que celle acheminée au sol, et dangereuse – au moins cinq Palestiniens ont été écrasés sous un immense colis américain dont les parachutes ne s’étaient pas ouverts), tout en continuant de fournir des armes aux autorités israéliennes.

C’est une manière de gagner du temps pour l’Occident, incapable d’exiger d’Israël de cesser de massacrer des personnes civiles.

François Audet, professeur au Canada, dans « La Presse »

Elles citent le cas notamment des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France. « Les États ne doivent pas exploiter l’aide humanitaire pour contourner leurs responsabilités et obligations en vertu du droit international ; y compris la prévention de crimes atroces. Pour que les États remplissent leurs obligations prévues par le droit international, ils doivent cesser tout transfert d’armes risquant d’être utilisé pour commettre des crimes internationaux. »

Dans le journal La Presse, François Audet, directeur de l’Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaires (OCCAH), professeur à l’université du Québec à Montréal, abonde dans leur sens et parle de poudre aux yeux au sujet du projet de port temporaire, « alors que des centaines de milliers de civils se font massacrer ». 

« Pour l’Occident, qui sous-estime les conséquences du drame à court terme, mais surtout à long terme, il s’agit d’une tentative politique pour démontrer qu’on “essaie quelque chose”, comme s’il ne pouvait rien faire d’autre, écrit-il. En somme, c’est une manière de gagner du temps pour l’Occident, incapable d’exiger d’Israël de cesser de massacrer des personnes civiles au nom de l’autodéfense. »

Emblématique est le cas des États-Unis, dont le président, Joe Biden, est sous pression d’une partie de son électorat à quelques mois de l’élection présidentielle, et qui livrent bombes, munitions et soutien financier à Israël, s’opposent par veto au Conseil de sécurité de l’ONU aux demandes de cessez-le-feu et, dans le même temps, lancent la construction d’une jetée temporaire à visée humanitaire au large de la bande de Gaza. 

Le rôle déterminant des États-Unis

Une enquête du Washington Post, publiée début mars, révèle l’envoi en toute discrétion de « plus de 100 cargaisons d’armes à Israël depuis le début de la guerre à Gaza, équivalant à des milliers de munitions à guidage de précision, de bombes de petit diamètre, de bombes antibunkers et d’armes légères ». Soit une « implication massive de Washington » qui, dans le même temps, durcit le ton de ses critiques envers la stratégie guerrière du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.  

« La campagne militaire israélienne ne pourrait pas se maintenir sans ce niveau de soutien américain », assure dans cette enquête Jeremy Konyndyk, ancien haut responsable de l’administration Biden et actuel président de l’ONG Refugees International. Si l’armée israélienne est dépendante des États-Unis, l’inverse est aussi vrai : les intérêts stratégiques américains au Proche et au Moyen-Orient passent par Israël.

Les deux seules ventes officielles de matériel militaire américaine à Israël depuis le 7 octobre 2023 représentent, la première, un montant de 106 millions de dollars pour des obus de chars, la seconde, 147,5 millions de dollars pour des composants nécessaires à la fabrication d’obus de 155 mm. L’administration Biden avait alors invoqué « des pouvoirs d’urgence » et autorisé la vente sans l’aval du Congrès.

« Le cynisme des États-Unis est au plus haut. Ils cherchent à masquer leurs responsabilités politiques pour ne pas avoir à se positionner de manière plus frontale vis-à-vis d’Israël malgré l’alerte de la Cour internationale de justice quant au risque de génocide, malgré la famine intentionnelle », réagit Jean-François Corty, vice-président de Médecins du monde, ONG signataire du communiqué. Il dénonce « la rhétorique humanitaire des États qui leur permet de dépolitiser le contexte et de se contenter d’une aumône humanitaire plutôt que d’apporter des réponses politiques ». 

Dans La Presse, le chercheur François Audet rappelle combien « les expériences de cette nature par l’armée américaine en Afghanistan ou en Irak se sont avérées de vastes échecs logistiques et sécuritaires et auront à jamais laissé des cicatrices sur la nature impartiale des opérations humanitaires ». « C’est aux organisations humanitaires de gérer les distributions aux populations civiles, pas à l’armée », assène-t-il.

Les vingt-cinq ONG ne disent pas autre chose dans leur communiqué : « Les organisations humanitaires ont la capacité logistique d’aider les Palestiniens à Gaza : il ne manque que la volonté politique des États pour faire respecter l’accès. »