En réponse aux accusations très nettes de « dictature sanitaire », notre Président a répondu très fermement le 11 aout : « Jamais dans notre histoire une crise d’une telle ampleur n’a été combattue de manière aussi démocratique ». (voir : https://www.lepoint.fr/societe/macron-defend-la-gestion-democratique-de-la-crise-sanitaire-11-08-2021-2438571_23.php)
Ce cri du cœur est révélateur de la pensée du Souverain, et donc le moins que nous puissions faire est de la décomposer.
« Dans notre histoire » … Laquelle ? : Comme il ne peut s’agir de celle de nos rois, empereurs et autres coupe-jarrets, notre Président fait donc référence à l’histoire récente, celle par essence conçue comme démocratique.
« Une crise d’une telle ampleur » …. Laquelle ? : On ne connait pas dans notre histoire démocratique de crise sanitaire comparable (et ce indépendamment même des raisons structurelles, médicales, financières ou politiques de cette crise).
Donc, en vérité, notre Monarque « compare » le degré démocratique de gestion de cette crise à … rien.
En bonne dialectique, comparer à rien revient à un émettre un superlatif relatif (« très » démocratique) voire absolu (« le plus » démocratique).
Et c’est là que le bât blesse singulièrement : la démocratie est un droit en soi, fondamental, inaliénable, et entier.
Notre Président ne peut donc ni nous en faire cadeau, ni en évoquer une gradation, sauf à admettre que cette gestion n’est pas entièrement démocratique, puisque d’un droit entier on ne peut que retrancher.
Quant-aux entorses mêmes, très réelles, à la démocratie in casu, il suffit de vivre les événements pour se faire son opinion : c’est l’une des facettes de nos travaux.
Voir notamment https://basta-covid.fr/elaboration-de-la-loi-en-periode-de-pleins-pouvoirs/