Le covid est-il une maladie grave ?

Toutes les maladies peuvent devenir graves si on ne les soigne pas. Evidemment.

Plus spécifiquement, et au-delà des symptômes principaux qui ont été largement signalés (notamment fièvre, fatigue, toux, souffle court, perturbations du goût et de l’odorat, etc. …), le Covid peut se caractériser selon les patients par un faisceau d’agressions multiples, d’ordre respiratoire bien entendu, mais aussi et notamment neurologiques ou cardiovasculaire.

Par ailleurs trois singularités essentielles sont à signaler :

– les patients à risque de comorbidité, notamment les personnes atteintes de diabète, de surpoids, d’hypertension ou d’autres facteurs de risque, ou encore les personnes âgées, sont susceptibles de déclencher des co-pathologies associées, un peu comme si la pathologie préexistante et le Covid se multipliaient au lieu de ne faire que s’additionner

– l’un des facteurs d’aggravation silencieuse de la maladie vient de l’absence de prise de conscience par le malade de sa dé-saturation en oxygène. En d’autres termes, les dégâts issus du Covid conduisent à un manque grave de l’oxygénation du sang et donc de l’organisme tout entier, sans que le patient n’en ait conscience : ce mécanisme très dommageable et pernicieux a été désigné par le terme d’hypoxie heureuse,

– enfin, l’agression par le Covid met à mal les défenses de l’organisme et ouvre la voie aux infections opportunistes, c’est-à-dire à d’autres infections, bactériennes ou virales, qui profitent de la faiblesse de l’organisme agressé pour faire leur nid et aggraver l’état du patient. L’exemple le plus fameux est celui de la grippe espagnole de 1918 – 1919 : la plupart des morts décédèrent non de la grippe elle-même mais du pneumocoque qui avait profité de l’affaiblissement des organismes.

L’essentiel à retenir est que la maladie doit être prise en charge sans attendre. Non seulement parce qu’elle peut être grave, mais surtout parce que quand elle devient grave, c’est pratiquement toujours parce que le malade n’a pas été pris en charge assez tôt.

Donc en cas de symptômes, consultez votre médecin dans la journée plutôt que de perdre trois jours à vous faire tester : un bon médecin vous donnera un traitement immédiatement, avant donc même le test éventuel s’il décide de vous le prescrire. Le temps passé sans son médecin à s’interroger, faire le test et à en attendre le résultat est un temps précieux perdu pour rien.