Le Ministre de la Santé à fond les stétho …

C’est fait : après six mois au ministère, Charlie Brown a fondu le stétho …

Contre la pénurie (criarde, permanente et croissante) de médicaments, que propose notre brave ministre ?

Relocaliser la production ? Non bien sûr. D’autant que si c’est pour nous enfumer davantage, ce n’est vraiment pas la peine …

Reprendre une nécessaire maitrise, même partielle, sur les industriels du médicament ? N’y pensons même pas !

Réorganiser les circuits afin d’anticiper un chouia ? Non, toujours pas.

Alors ? et bien, alors, frère Braun suggère … le masque.

« François Braun, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, a fait le point sur la situation de cette pénurie. À cette occasion, alors que sa prise de parole touchait à sa fin, il a glissé que les pulls ne régleront pas le problème face aux épidémies, mais les masques oui et je vous invite à en porter dans les transports ».

Et l’eau ferrugineuse ?

On avait déjà pu apprécier le consternant niveau des politicards, à l’époque où Jean Castex déclinait ses « conseils » de prévention !

A la différence que le père Castex nous envoyait ce genre de fadaises du haut de son estrade des Comices Agricoles. Alors que Braun est médecin. Il est vrai que question médecin, au ministère on s’est déjà tapé quelques cadors …

Attendez ne raccrochez pas !

Il y a beaucoup mieux : sur sa lancée et toujours pressé de rendre le quidam responsable des propres incuries du pouvoir, le ministre va plus loin, beaucoup plus loin !

Le manque d’amoxicilline serait dû notamment « aux prescriptions « excessives » en France », et de déclarer que « l’antibiorésistance, qui se crée en cas de prise inappropriée d’antibiotiques, tue en France des centaines de milliers de personnes par an » ! Rien que ça.

On sait très bien que la prétendue « antibiorésistance » non seulement ne tue pas comme l’annonce avec fracas frère Braun, mais pire, que cette fable est volontairement gonflée sur la base des habituels modèles bidon : il y a des années que l’IHU a tordu le cou à ce délire paranoïaque !

Mais on n’avait il est vrai encore pas vu brandir les chiffres délirants articulés hier par le Ministre.

C’est pour, encore et toujours faire peur ou c’est uniquement de l’incompétence ?

Ou alors les deux ?

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Voir sur cette question d’antibiorésistance les références directes signées IHU (4 février 2019) :

« Résistance aux antibiotiques – De nouveaux résultats qui réfutent les prédictions catastrophistes »

« Au début du mois de décembre, l’IHU Méditerranée Infection a publié l’analyse de 99.932 bactéries isolées chez des patients des hôpitaux de Marseille. Ces données avaient montré qu’en dépit de prédictions alarmistes, il n’y avait pas d’augmentation de la résistance aux antibiotiques depuis 15 ans »

« Aujourd’hui, une nouvelle étude menée par l’IHU auprès de centres de réanimation dans toute la France porte un nouveau coup aux thèses les plus catastrophistes. »

« En effet, depuis quelques années, des analystes ont mené des études basées sur des modèles mathématiques et des projections statistiques. Manquant de modération, ils attribuent à la résistance aux antibiotiques des milliers de morts, jusqu’à 12 500 rien qu’en France. Ces chiffres sont largement repris par médias et décideurs politiques, sans que leur validité ne soit questionnée. Une étude publiée en 2018 dans le journal réputé The Lancet Infectious Diseases attribuait à ces résistances 5543 morts par an en France (Cassini et al.). »

« Or, ces modèles, aussi complexes qu’ils paraissent être, ne sont pas assez confrontés à la réalité du terrain. Ils utilisent des estimations et des extrapolations dont la fiabilité est questionnable. En effet, la microbiologie est complexe et aucun scientifique ne saurait la ramener à des projections mathématiques. Il faut faire remonter les données réelles pour en nourrir de vraies estimations. »

« C’est dans cet objectif que Didier Raoult (microbiologiste), Marc Leone (réanimateur), Jean-Marc Rolain (pharmacien) et Yanis Roussel (doctorant) ont fait parvenir à plus de 350 praticiens d’unités de soins intensifs un questionnaire. Les résultats sont formels : sur les 250 réponses obtenues, près de 90% font état de moins d’un mort tous les deux ans dans leur service suite à une impasse thérapeutique liée à la résistance aux antibiotiques (42% n’en signalent aucun). Ces résultats marquent une déconnexion entre les données observées et les données modélisées. Ils ont été publiés dans la rubrique « Correspondance » du Lancet Infectious Diseases le 01/02/2019. »