Jean Castex ou l’art de ne rien dire qui fâche

Emmanuel Macron et Jean Castex : l’erreur de casting n’est pas où l’on croit.

Ici à la rédaction, nous n’aimons guère Emmanuel Macron. Non pas qu’il soit plus inconstant, plus incompétent, plus ambitieux, plus retors, moins franc, moins sincère, ou moins dénué de scrupules, que d’autres à sa place. Ce serait piètre jugement (considération démesurée aussi) que de le parer de tous les défauts.

Non : nous n’aimons pas Emmanuel Macron car son émergence (surprenante), sa prise de pouvoir (remarquable) son exercice de la fonction (structurellement hostile) ne furent pas, ne sont pas, n’ont jamais été, les siens.

Car sous couvert de choisir un jeunot à la fraicheur supposée, la France a naïvement élu au printemps 2017 un homme beaucoup plus âgé, un très vieil homme en vérité, si vieux qu’il personnifie parfaitement sous le masque d’une prétendue et burlesque modernité, le pouvoir de l’argent et seulement celui-là.

Il y eut les maîtres de forge, les « barons du fer » qui imposèrent aux hommes le pouvoir de l’argent de l’époque, celui de l’industrie lourde. Il y eut le conseil du patronat, occupé à faire et défaire, et puis il y eut, il y a, la finance mondiale : ayant minutieusement tissé une toile planétaire, ayant uni toutes les cupidités stupides et mortifères, ayant maitrisé les barrières nationales et innervé tous les lieux de pouvoir, la finance mondiale achève maintenant son œuvre par la maitrise de l’individu.

Il faut pour ce faire dans chaque pays un dirigeant servilement dévoué à l’argent-Roi et suffisamment autoritaire pour mettre au pas les récalcitrants.

Et finalement donc qu’Emmanuel Macron soit ou non sincère dans sa dévotion au fric est devenu très secondaire. En vérité ce président n’existe pas et c’est probablement le pire reproche que l’on puisse lui adresser.

Avec Jean Castex, la partie est infiniment différente : à l’inverse de son patron, son insincérité saute aux yeux. Non pas que l’homme soit spécialement hypocrite. Non, simplement au pays des céréaliers forts en bras et en gueule, la sincérité n’est pas un sujet.

Pour qui veut grimper et s’extraire de la campagne (à tort) jugée pouilleuse, le sujet c’est recueillir l’adhésion. L’adhésion de qui vous voulez d’ailleurs et selon les humeurs du moment : du vin d’honneur aux comices agricoles, de la fête patronale à la réunion de coopérative, l’objectif unique est de mettre, même très ponctuellement de son côté la majorité du moment : attirer, rapprocher, retenir, qui vous voudrez, comme vous voudrez et autour de si nécessaire n’importe quoi. Or dans cette valse à l’adhésion, Jean Castex n’est pas manchot. Insincère évidemment, malhabile très clairement, mais pugnace en diable à travers le maïs semence, indéniablement.

C’est ce qui rend très dangereux ce second couteau, dont la seule conviction est d’aller à fond là où on lui dit d’aller. Une exégèse des propos de l’intéressé ne prendra donc pas la matinée.

« Le plus sur moyen de ne pas aller à l’hôpital est de ne pas tomber malade » : c’est complètement idiot mais (en même temps) c’est tellement vrai. Et puis qui saura si Jean Castex se moquait des malades, des non-malades ou des deux ? Comme au discours d’ouverture de la foire annuelle de Vic Fezensac, il y en a pour tout le monde.

« J’ai été contaminé par ma fille de onze ans » : personne n’y croit. Même pas lui. D’ailleurs on jurerait l’avoir vu rire sous son masque. La bonne blague, et familiale en plus ! Comment en vouloir à qui fait rire la France entière ?

Et puis il y eut hier soir « il n’est pas admissible que le refus de quelques millions de Français de se faire vacciner, mette en risque la vie de tout un pays“. Terrible : le talent à l’état pur. Prononcer une phrase totalement dénués de sens mais parfaitement percutante. Le propos insensé étalon : faux le refus de se faire vacciner (il l’est des thérapies ARN et de la Spike, non du vaccin), faux les quelques millions (c’est bien la majorité de la population qui refusait ces injections et y a été traitreusement contrainte), faux le risque (les non-vaccinés sont les plus conscients, les plus prudents, les moins dangereux), faux le risque sur la vie du pays tout entier (puisque prétendument le « vaccin » ARN injecté à l’immense majorité protègerait).

Du grand art donc : agresser la minorité et l’étouffer sous les fadaises en prenant la salle à témoin. Comme aux comices agricoles. Il ne manquait que l’éclat de rire.

Le jour où les coulisses seront déclassifiées peut-être …