Jean Castex pas Président

Notre actuel premier ministre est d’une espèce singulière : celle des hommes simples que le microcosme rive droite-rive gauche ne regarde que de haut  …  jusqu’au jour où il est trop tard pour être poli.

Né dans le Gers d’une famille d’instituteurs, l’Homme a gardé du terroir la rudesse, du sud-ouest tout entier la fausse bonhomie, et des croupes dorées de cette belle Toscane française le goût des courbes qui ne mènent à rien.

Beaucoup trop rond pour ne pas être un peu carré, l’intellectuel de campagne sait donc arrondir les angles, mais rien ne dit qu’il arrondisse les bons : redite à l’excès, sa fonction de fusible du Président n’en fait pas pour autant un inoffensif animateur des comices agricoles, et bien sot qui signerait sans lire le bon de commande sur la seule foi de son sourire commercial.

Le voici sur les rangs donc mais sans y paraitre, car ne nous y trompons pas, sous les dehors affables du notable de province sommeille un redoutable cost-killer (en gersois dans le texte).

Car de 2005 à 2007, notre grand Homme de la Terre œuvra (avec application) auprès du ministère de la santé, en qualité notamment de directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins, en vue de l’introduction de la rentabilité de l’hôpital, et de la rationalisation des coûts qui conduisit, on le sait, à la désastreuse tarification à l’acte.

Arrivé à Matignon, le voilà d’emblée plongé dans les courbes de contamination, de malades, de guérisons et maintenant de vaccination : cas faussement amplifiés par des tests anarchiques, malades tantôt vrais, tantôt imaginaires, mais tous réunis dans le non-soin de rigueur, guérisons proférées ou tues selon la saison, vaccinations obligatoirement inutiles, bientôt inutilement obligatoires, toutes les courbes ou presque comme à la Garonne ou l’Adour se mêlent. En vérité, comme des vallons gersois, peu importe la courbe, pourvu qu’on en ait l’ivresse.

C’est dire qu’il faudra largement plus qu’une erreur de casting pour lui confier les clefs du pouvoir : élire à l’Elysée un chantre appliqué de la rentabilité du système de santé peut créer un hôpital grave.