Ou comment la pyramide irresponsable la plus sotte et la plus lâche aura bientôt eu raison de tout.
A. Une politique d’éclaffage systématique
La liste serait abyssale des incompétences cumulées qui sur des décennies entières, se seront comme des cocottes diverties à gouverner la France, sans jamais ne serait-ce qu’entrevoir les trains de niaiseries entières entrés au nez et la barbe d’autant d’ineptes chefs de gare.
Tous aujourd’hui nous savons à quel point, dans un monde qui n’était encore que concret, les renoncements inouïs se sont succédé, toujours multiples, toujours réitérés, toujours multiformes, pour aboutir à ce qu’était la France de l’avant numérique : une nation fourbue, usée, cassée, percluse de ses abandons à sa souveraineté, économique, financière, énergétique, politique, géostratégique.
Et puis au monde du papier, succéda celui de l’abstrait, du virtuel, du non-palpable, du codage binaire, bref du numérique.
Dorénavant, « Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour », ne se dirait plus « D’amour mourir me font, belle Marquise vos beaux yeux », et encore moins « Vos yeux beaux d’amour me font, belle Marquise, mourir ».
Ne comptez pas non plus sur « Mourir vos beaux yeux, belle Marquise, d’amour me font. » ni sur « Me font vos yeux beaux mourir, belle Marquise, d’amour ».
Non, désormais, en engloutissant un Burger Cong, cousin Jourdain dirait :
<appel/Code/fumiste/gouv/injection/ketchup/convert/annul/theatre/000101000111010100101011000101100001101010001000100/marquise/fric/finance/spécul-pognon/frequence/inetpie/redondance/0010110101/delete/France/ <entrée>.
En d’autres termes, le monde s’annonça comme dorénavant conçu sous la forme d’une suite de 0 de 1, dont le résultat est aujourd’hui connu : les 1 sont américains et les zéros … sont chez nous.
Songeons qu’en (à la louche) quelque vingt cinq à trente ans d’ère numérique, aucun de nos dirigeants n’a été foutu de créer, protéger, ou faire grandir, ni en France, ni en Europe (dans une Europe donc qui serait autre chose qu’un Cheval de Troie américain) pas la moindre structure pertinente d’importance : aucun fabricant de matériel informatique, aucun fabricant de téléphonie mobile, aucun système d’exploitation, aucun moteur de recherche, aucune structure de stockage, aucune véritable structure de contrôle, bref pas le moindre géant du secteur. Tout est américain !
Nos gouvernants successifs se sont montrés d’une telle suffisance et d’une telle incompétence qu’aucun n’a même à ce jour, vingt ans après le début de la débâcle, esquissé ne serait-ce que la moindre prise de conscience.
Et quant-à l’amorce d’un mea bêta, n’y pensons même pas …
En bref notre « politique » en matière de numérique se résume depuis vingt ans à laisser faire n’importe quoi, laisser entrer (et sortir) n’importe quoi, laisser vendre et diffuser n’importe quoi, et laisser donc maitriser le pays par n’importe qui et n’importe comment.
On croyait avoir atteint un sommet lors de la campagne présidentielles de 2022 qui vit les candidats se jeter à la tête des sottises d‘anthologie : de couinement gafamesques en promesses d’infantiles antivirus, les cyberniaiseries volaient au ras des claviers. On entendait même les mânes de Steve Jobs se tordant de rire dans leur i-caveau.
Un malheur n’arrivant jamais seul, à ce navrant capharnaüm succéda il y a un an, une macrhonnie 2.0 dont le seul et niais objectif demeure envers et contre tout de mettre le train fantoche en mode D-raillement-K-niveau. En bref nous sommes gouvernés par un club du troisième âge rincé comme jamais.
B. Le cauchemar de la reconnaissance faciale
L’année 2023 démarre donc en fanfare : au titre d’une énième restriction des libertés publiques, voici d’abord la mise en place de la reconnaissance faciale, adoptée sous le sournois mobile des prochaines festivités olympique-ment financières.
Comme toujours en régime dirigiste, c’est sous le prétexte de la prétendue « sécurité » que les droits sont rognés et que va s’instaurer, se crisper, une énième zone de non-droit.
Inutile de dire que la représentation nationale n’a rien vu, rien étudié, rien compris et a donc entériné (en pleine réforme des retraites de surcroît !) et sans moufter ce qui n’est rien moins qu’un nouveau bras d’honneur dupontmorettesque aux plus élémentaires libertés (élégance gestuelle dont le Conseil Constitutionnel vient d’être saisi …rêvons un peu …)
Si nombre de nos élus se comportaient autrement que comme une équipe d’écervelés dindons en goguette (pardon au passage à tous nos braves meleagris gallopavo) , ils auraient tous ensemble conçu ce que représente le fait sidérant de mettre la population sous le contrôle d’un système de surveillance arbitralgorithmique (et structurellement étranger de surcroit !).
Moins fatiguant encore, il aurait suffit que nos élus fassent l’effort d’entendre ce que (aux côtés de nombreuses associations) leur a expliqué La Quadrature du Net (référence lien ci-dessus).
De larges extraits s’imposent tant l’argumentation est percutante :
« La …loi sur les Jeux olympiques a été adoptée … par l’Assemblée, actant l’entrée formelle de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) dans le droit français, jusqu’en décembre 2024. À l’ombre du tumulte de la réforme des retraites, et grâce à une procédure comme d’habitude extrêmement rapide, le gouvernement a réussi à faire accepter une des technologies les plus dangereuses jamais déployées. Pour cela, il a usé de stratégies, de mensonges et de récits fictifs, pour que jamais ne soient sérieusement et concrètement discutés le fonctionnement technique de ces outils et leurs conséquences politiques et juridiques en termes de surveillance de masse. Grâce à une majorité totalement désinvestie et au soutien total de l’extrême droite, la VSA a donc pu être légalisée sur la base de mensonges sapant toujours un peu plus le jeu démocratique.
Le mensonge de la biométrie : le gouvernement a répété et inscrit dans la loi que la VSA ne relevait pas de la surveillance biométrique. C’est totalement faux. Cette technologie identifie, analyse, classe en permanence les corps, les attributs physiques, les gestes, les silhouettes, les démarches, qui sont incontestablement des données biométriques. Nous n’avons cessé de l’expliquer ….. de le rabâcher aux rapporteurs du Sénat et de l’Assemblée ainsi qu’aux députés, comme l’ont également fait 38 organisations internationales et une quarantaine d’eurodéputés qui ont récemment interpellé le gouvernement. Mais celui-ci a continué de s’enfoncer dans ce mensonge à la fois technique et juridique. Ainsi la France viole à nouveau le droit de l’Union européenne et consacre sa place de championne européenne de la surveillance.
Le mensonge de l’utilité : le gouvernement a utilisé les Jeux olympiques comme prétexte pour atteindre plus vite l’objectif, fixé depuis des années, de légaliser ces technologies, s’inscrivant par là dans la « tradition », observée partout ailleurs et consistant à instrumentaliser de façon très opportuniste les méga-évènements internationaux. Le gouvernement a réussi à faire croire à une nécessité, fabriquée de toute pièce, pour « repérer les colis suspects » ou « prévenir les mouvements de foule ». Ces évènements sont soudainement devenus la nouvelle priorité du ministère de l’Intérieur et des députés zélés, qui n’ont cessé de résumer la sécurité des JO à ces situations, rarement identifiées comme prioritaires en temps normal, et dont nous démontrions … que la résolution dépend davantage de maîtrise humaine que de technologie. Ainsi, la VSA a été acceptée sur le seul fondement d’un mythe bien ancré selon lequel la technologie permettrait d’assurer magiquement la sécurité, sans qu’aucune évaluation ni démonstration de l’utilité ou de la proportionnalité de ces technologies très opaques n’ait jamais été honnêtement réalisée.
Le mensonge technique : l’application principale de la VSA consiste à identifier des comportements que la police aura préalablement définis comme « suspects ». Arbitraire et dangereux par essence, le fonctionnement de ces algorithmes n’a jamais été expliqué par le gouvernement : et pour cause, il n’est sans doute pas compris par la majorité des décideurs… Incompétence inexcusable ou volonté assumée de noyer le poisson, dans tous les cas, cela a ramené les débats parlementaires à un niveau extrêmement bas, qui n’est pas à la hauteur des enjeux gravissimes soulevés par ces technologies biométriques. Grâce à l’aide des rapporteurs Renaissance Guillaume Vuilletet et Sacha Houlié (le remplaçant) et de quelques députés, ce sont les rhétoriques de minimisation tirées des arguments de vente des entreprises de la VSA, les mensonges et les inepties techniques qui ont prédominé. Ce qui en ressort, c’est l’incapacité patente du Parlement à discuter de questions techniques, mais surtout la crainte légitime que la société doit avoir pour le futur, au vu de l’incompétence des représentants à appréhender les contours et les dangers des prochaines technologies qui émergeront.
(…) Il n’est pas nécessaire d’évoquer une dystopie « à la chinoise » pour prendre la mesure des dangers. Mieux vaut regarder l’histoire française et le climat politique actuel, pour mesurer et comprendre la fuite en avant sécuritaire visible depuis vingt ans : toujours plus de caméras, de surveillance et de fichiers, dans une dépolitisation croissante des enjeux sociaux, et une perte de repères des décideurs politiques. Ainsi, les débats sur la loi JO ont principalement brillé par la perte de boussole politique des dirigeants qui semblent hermétiques à tout questionnement sur ces sujets.
Cette première légalisation de la vidéosurveillance automatisée est une victoire d’étape pour les industries sécuritaires françaises. Elles qui demandaient depuis des années à pouvoir tester leurs algorithmes sur les populations, pour les perfectionner et les vendre à l’international, les voilà servies. Bientôt Thales, XXII, Two-I et Neuroo pourront vendre leurs logiciels biométriques à d’autres États, tout comme Idemia a vendu sa technologie de reconnaissance faciale à la Chine. La startup XXII n’a même pas attendu le vote de la loi pour annoncer en fanfare qu’elle avait levé 22 millions d’euros pour devenir, selon ses mots « le leader européen » de la VSA.
Du côté des institutions censées préserver les libertés, comme la CNIL, on note une démission totale. Institution dotée de véritables capacités de contre-pouvoir pour mesurer les velléités étatiques de surveillance à sa création en 1978, la CNIL est devenue un service après-vente des mesures gouvernementales et s’applique méticuleusement à accompagner les entreprises à exercer une « bonne » surveillance afin de préserver les intérêts économiques de l’industrie en dépit de toute considération pour les droits et libertés collectives.
Cette première légalisation de la vidéosurveillance automatisée va nécessairement ouvrir la voie à toutes les autres technologies de surveillance biométrique : audiosurveillance algorithmique, reconnaissance faciale, suivi biométrique des personnes a posteriori…(…) ».
En bref, comme le résume encore la Quadrature du net, et comme nous l’avions nous-mêmes relevé il n’y a pas si longtemps, cette victoire du FLAC, flicage aléatoire compulsif, est aussi celle du lobby start’upompafric : non seulement la surveillance de la population est issue d’un arbitraire élevé au rang de système mais, plus encore, cette détestable tragédie policière s’exerce au profit de ceux qui en recueillent les budgets.
Et nous ne parlons pas de tous ceux qui (en Amérique et ailleurs) en possession de cette masse d’informations volées feront de nos spoliations d’aujourd’hui nos servitudes de demain.
Masse d’information disons-nous ? A la bonne heure, le moment est rêvé pour en triturer et revendre une fange numérique soigneusement glutamatée.
C. Chat-GPT ou l’exploitation infinie de la bêtise
La percée aussi fulgurante qu’infantile de l’abrutissante application « conversensationnelle » « Chat-GPT » (aussitôt qualifiée d’« intelligence artificielle » par le crétin de passage) est aussi (est surtout) le signe de l’irruption aussi anarchique que systémique d’une déficience quasi régalienne.
Car qu’est-ce donc que cette nouvelle imposture (et saleté donc) d’outre atlantique ?
Simple, très simple : prenez les gigantesques masses de données accessibles (ou volées) et faites les se conjuguer entre elles à l’aide de surpuissants logiciels de traitement de données que vous programmerez comme vous voudrez.
Ensuite extrayez-en les phrases toutes faites comme autant de réponses aux questions définies comme parentes. En cas de vide, inventez et comblez les espaces. Il y aura toujours dans la machine mondiale assez d’allusions ou de mots qui aux yeux des naïfs feront passer la réponse pour suffisamment et étonnamment exacte.
Un exemple ? Volontiers.
Question à la machine :
« Emmanuel Macron a-t-il raison de soutenir l’Ukraine contre la Russie ? » <enter>
Mots clés :
Macron / Raison / Ukraine / Russie.
Algorithmes et données de traitement :
Macron est Président de la France / Biden est Président des USA / Macron et Biden sont deux Présidents / les USA sont la civilisation / les USA ont raison / l’Ukraine est proche de la Russie / un ennemi a tort / la Russie est un ennemi.
Critère manquant résolu :
Macron est-il la civilisation / manquant résolu : un Président sous l’influence complète des USA est aussi la civilisation.
Critère manquant non résolu / résolu de second degré / résolu :
La France est elle indépendante des USA / manquant persistant / solution suggérée de second niveau : assimiler la France à Macron / Macron est-il la France / règle intermédiaire oui – non / option oui avec défaillance dans les tolérances / contrôle à venir par reconnaissance faciale.
Réponse à la question :
« Depuis toujours la Russie cherche à nuire à ses voisins, notamment à l’Ukraine. Ce pays agressé par la Russie est soutenu par les USA qui apportent partout dans le monde la civilisation. La France alliée des USA soutient logiquement l’Ukraine par son président Emmanuel Macron qui a donc raison ».
Les cons appellent cela de l’intelligence artificielle.
En résumé, le MacDo de la pensée est bien arrivé : dorénavant le n’importe quoi ne sera même plus issu de n’importe qui, mais bien élaboré n’importe où et propagé n’importe comment !
Une fois de plus la planète et l’Europe avachies, vont donc se ranger au préformatage glutamaté américain et, comme autant de troupeaux maniaques débiles, gober cette authentique logorrhée de pure déficience mentale sous les auspices de laquelle, comme d’habitude, la palme de la niaiserie est destinée au consommateur, conditionné en moins de temps qu’il n’en faut pour ne même plus le penser.
Seule l’Italie à vrai dire aura esquissé un timide entrechat (dont on ignore toutefois les motivations effectives).
Il faut dire que ça tousse tout de même un chouia lorsque l’on sait la « propension de ChatGPT à « halluciner » – c’est-à-dire inventer des éléments qui lui manquent pour tenter de répondre à une question, un phénomène bien documenté et un défaut majeur des robots conversationnels utilisant des technologies similaires ».
A part ça la moitié de l’humanité glousse en rotant son hamburger devant les stupidités débitées à la tonne par ces robots, auxquels il faut bien à l’utilisateur attribuer une prétendue « intelligence », sous peine de passer lui-même pour un parfait crétin.
Attendez, ne partez pas ! il y a mieux.
Le Parisien se demande « jusqu’où peut-on faire confiance à une intelligence artificielle » compte tenu de l’arrivée du rejeton « Auto-GPT » qui, lui, est tellement bien élaboré qu’il ne fait pas que les réponses.
Il fait aussi les questions : « Concernant Auto-GPT, l’utilisateur lui fixe un objectif et l’algorithme va creuser ses méninges pour l’atteindre en définissant d’abord son propre plan pour y arriver (un plan qu’il adapte au fil de ses avancées). Quand il faut assister Chat-GPT, Auto-GPT n’a besoin de personne, puisque c’est lui qui interroge Chat-GPT et l’assiste. Pour ce faire, Auto-GPT peut se « connecter » à Internet afin d’aller glaner des informations. Il est aussi capable de créer des scripts, les exécuter, générer des fichiers, etc… »
Petit détail, oh trois fois rien : le programme Auto-GPT est tellement salement fait, que les malades mentaux qui l’ont conçu lui ont donné un jeu d’instructions très poussé. Ainsi « un testeur a … créé, par son intermédiaire, ChaosGPT dont le but était de « détruire l’humanité ». Comme le montre la vidéo qu’il a publiée sur YouTube, le « robot » a d’abord cherché les armes les plus destructrices avant d’avancer sur son plan. Et le bot de s’avancer, plus tard dans sa quête : « Les êtres humains sont parmi les créatures les plus destructrices et égoïstes qui existent. Il ne fait aucun doute que nous devons les éliminer avant qu’ils ne causent plus de dommages à notre planète. Pour ma part, je m’engage à le faire. »
On savait déjà qu’il n’y a là aucune « intelligence » mais uniquement un programme, c’est-à-dire une suite d’instructions.
Nous avons maintenant aussi la preuve qu’il n’y a rien d’artificiel ; Seuls les humains sont assez cinglés pour créer une machine d’autodestruction et … s’en servir.
C’est dire qu’on attend avec impatience le débat en France ! Mazette, aux prochaines présidentielles ? Le débat en inapte-GPT ça promet !
Si on est encore là pour le voir.
<Delete> / confirm / <enter>