Un mot en faveur de nos amis à quatre pattes, ce qui permettra de constater que Big Pharma n’arrose pas que … le corps médical (désolé, mais on ne pouvait pas la rater).
Si nous disons meilleur ami de l’Homme en cinq lettres, nous obtenons « CHIEN », lequel quoique gai compagnon se trimballe occasionnellement des parasites, tiques, puces et autres joyeusetés porteuses parfois de maladies gravissimes (piroplasmose par exemple dans le cas des tiques).
Remède quasi univoque : le collier antiparasitaire qui souvent prévient (assez) bien le phénomène mais provoque très souvent également des rougeurs, démangeaisons, voire allergies carabinées chez certains copains qui ne le supportent du coup absolument pas.
Quelle est l’origine du problème ? Intolérance ponctuelle, allergie isolée ? Parfois sans doute, mais … Mais nous nous sommes posés la question du dosage : quelle est la dose administrée et de quoi ? La question n’est pas innocente car pour qu’un collier promette une efficacité de 6 mois, il faut fatalement plus que la dose symbolique.
Aujourd’hui donc sous les projecteurs deux colliers parmi les plus répandus : SCALIBOR et SERESTO.
SCALIBOR
Scalibor contient 1 gramme de Deltaméthrine.
Le titulaire de l’AMM est INTERVET en France à F – 49071 ANGERS TECHNOPOLE, partie intégrante de MSD Santé Animale, dite aussi MSD Animal Health, ou aux USA Merck Animal Health. Nous sommes donc chez MERCK, l’un des « temples » de Big pharma.
La Deltaméthrine (de son petit nom C22 H19 Br2 NO3) est une molécule insecticide de la famille des pyréthrinoïdes de synthèse.
La DL 50 pour le rat par ingestion est de : 66,7 mg / kg
Précision : la DL50 ou dose létale médiane (DL50), ou concentration létale médiane (CL50), est un indicateur quantitatif de la toxicité d’une substance. Cet indicateur mesure la dose de substance causant la mort de 50 % d’une population animale donnée (souvent des souris ou des rats) dans des conditions d’expérimentation précises. C’est la masse de substance nécessaire pour tuer 50 % des animaux dans un lot. Elle s’exprime en milligrammes de matière active par kilogramme d’animal.
Cette molécule est autorisée pour la culture de la vigne à raison d’une dilution de 1,25 gramme par hectolitre, d’où il suit que le tout petit gramme du collier Scalibor représente donc l’équivalent de 80 litres du contenu du pulvérisateur.
Autrement dit, si le collier est censé durer 6 mois en raison d’une libération progressive du fameux gramme, cela signifie que chaque jour vous aspergez votre toutou de près d’un demi litre (0,45 l) du contenu du pulvérisateur de votre voisin vigneron (pulvérisateur dans lequel votre voisin n’est censé, lui, ne jamais mettre ne fut-ce qu’un doigt).
SERESTO
Seresto contient deux matières actives : 4,5 g d’Imidaclopride et 2,03 g de Fluméthrine
Le titulaire de l’AMM est ELANCO en Allemagne à D – 27472 CUXHAVEN, Allemagne, filiale de Elanco Animal Health, aux USA, à Greenfield, IN 46140, et liée au groupe BAYER. ELANCO est issue de la scission de la filiale éponyme d’ELI-LILLY et a repris en août 2019, les activités vétérinaires de BAYER, qui est restée actionnaire d’ELANCO. Pas de souci donc : nous sommes donc ici aussi chez Big Pharma
L’imidaclopride (C9 H10 CI N5 O2) est un insecticide de la famille des chloronicotiniles ;
La Dl 50 pour le rat par ingestion est de 450 mg / kg
Ce produit est autorisé sur verger à la dose de 7 g par hl, ce qui veut dire, selon le même calcul que précédemment) que les 4,5 g du collier représentent 64 litres ou 0,35 litre par jour, toujours sur le toutou.
C’est moins de litres de chimie que le collier précédent ?
Oui mais il faut ajouter la Fluméthrine (C28 H22 Cl2 F NO3) qui est un Pyréthrinoïde autorisé en apiculture pour lutter contre la varroa à raison d’une moyenne de 2 bandelettes de 3,6 mg de matière active, soit 7,2 mg pour une ruche pour un mois. A comparer ici aux 2,03 grammes du collier soit 556 bandelettes sur 6 mois (ou 278 fois plus que le traitement d’une ruche pour un mois …).
Voilà comment Big Pharma “calcule” les doses et asperge(ait) mon chien.
Et voilà aussi ce que nous faisons au meilleur ami de l’homme, dont on va finir par s’étonner qu’il le reste …