L’annonce par les autorités politiques de l’ouverture d’une information pénale fondée sur le rapport 2022 de l’IGAS est une excellente nouvelle puisque, et pour la première fois en trente mois d’avanies répétées, le Pr Didier Raoult va pouvoir faire valoir sa défense.
Explication
La crise du Covid nous aura infligé la cinglante et double leçon :
– qu’à la condition de pouvoir manier à sa guise une assemblée très largement voire entièrement (sinon même niaisement) dévouée à qui l’a nommée, n’importe lequel de nos dirigeants peut se muer sans jamais être contredit, en autocrate, en despote, en Néron, et faire ce qui lui plaît de qui il lui plaît : car tel sera donc son « bon plaisir ».
– que les seuls écueils modernes qui pourraient (aurait dit Winston Churchill) « s’obstacler », que sont la presse et l’opinion publique, sont parfaitement muselables, en installant l’opinion publique sous la coupe de la presse, et en mettant celle-ci aux ordres des puissances de l’argent maitresses du pouvoir.
Dès cette configuration en place n’existe plus qu’une seule chaine de commandement verticale, qui décide tout, régente tout et exécute tout.
Et quand il s’agit d’un individu ou d’une idée, la lettre de cachet n’est jamais loin : exemple avec le sort réservé à Didier Raoult par un pouvoir parfaitement arbitraire et impérieusement autoritaire.
1. Lorsque fin 2019 le Covid pointe son groin, il y a en occident au moins deux parties que le déroulement des premiers événements ne surprend pas :
– Le premier est Didier Raoult qui depuis des années lutte envers et contre la doxa pharmaco-financière pour continuer à soigner à l’aide de molécules anciennes au nom d’un principe lumineux : les molécules sont éternelles : nier d’avance leur effet sur une maladie nouvelle a donc d’autant moins de signification que leur ancienneté et leurs innombrables prescriptions garantissent en revanche le médecin et le patient.
– le second est la constellation des laboratoires pharmaceutiques, hydre financière qui ne peut assouvir son inextinguible soif de profit qu’en commercialisant sans cesse de nouveaux produits au prix fort : les molécules anciennes sur lesquelles Big Pharma ne gagne plus rien et ceux qui, tel Didier Raoult en défendent l’usage sont donc des ennemis désignés, sinon mortels.
2. Lorsque début 2020 s’ouvrent les hostilités, les armées d’emblée sont par trop inégales :
– le Pr Didier Raoult à la tête de quelque 700 professionnels anime depuis de longues années l’IHU de Marseille et comme d’autres médecins de haut vol (sincères et courageux mais dispersés) fait passer en priorité le soin au malade sans se soucier des laboratoires qui jamais ne sont parvenus à corrompre ses convictions.
– Big Pharma, en face, détient tous les pouvoirs sans exception : en étant structurellement liée à la finance mondiale rapace, le pouvoir de l’argent ; en maitrisant les organismes de certifications mondiaux, le pouvoir de faire agréer les « produits » de son choix ; en nourrissant patiemment l’esprit (et le corps) de générations entières de médecins, le pouvoir de prescrire ; en nourrissant plus encore l’immense majorité des plus (ou des moins) distingués mandarins hospitaliers, le pouvoir de faire prescrire ; en possédant ou en faisant posséder les médias, le pouvoir de dire et propager la vérité décrétée officielle ; enfin en maitrisant et / ou organisant les relais et décisions du politique, le pouvoir de police.
3. Et donc lorsqu’en mars 2020, l’IHU et son fondateur mettent au point un protocole non pas de guérison, mais bien de prise en charge précoce d’une maladie ainsi dédramatisée, le choc est aussi inévitable qu’immédiat : Big Pharma qui a échoué quelque dix ans plus tôt à vacciner autoritairement la population (contre la grippe H1N1) sait que le premier assaut est décisif : il faut casser l’idée que l’on peut soigner, écarter l’idée que prendre en charge ait la moindre utilité et bien entendu détruire l’idée qu’existeraient dans la pharmacopée des molécules efficaces contre la maladie.
Le pouvoir vertical, celui qui peut tout, celui qui décide tout, est aussitôt mis en marche contre l’IHU et contre le Pr Didier Raoult.
– Contre l’idée que cette maladie quoique nouvelle demeure peu grave à l’échelle de la population, un seul remède : la prison ! Les citoyens sont donc autoritairement enfermés chez eux et les rues, vidées de leurs habitants, quadrillées par des forces de l’ordre intraitables et vindicatives.
– Contre l’idée que l’on peut soigner, une bordée décisive interdit d’emblée aux médecins de prendre en charge leurs malades : cette première mondiale dans toute l’histoire de la médecine est appuyée par une hiérarchie médicale aux ordres du pouvoir politico-sanitaire et bientôt donc occupée à la chasse aux réfractaires.
– Contre l’idée enfin que des molécules existantes présenteraient le moindre intérêt et contre celui qui parmi les premiers en a soutenu le concept, une première salve médiatique est mise en place : pendant plusieurs mois des médecins à la renommée médiatique soudaine sont lancés en boucle sur les plateaux TV nantis d’une mission commando : faire passer des molécules, objets depuis des dizaines d’années et sans encombre de milliards de prescriptions, pour des produits dangereux, et leur spécialiste pour un illuminé. Les intérêts en jeu sont colossaux et donc les cohortes de snipers, parachutés pour descendre en flamme les soins et leur défenseur, iront tenir les propos les plus insultants, soutenir les thèses les plus insensées, prendre les poses les plus ridicules et montrer crânement à la face du monde leur incompétence criarde. Incompétence ? oui mais criarde et peu leur importe : les ordres sont de détruire le soldat Raoult.
– La cabale va jusqu’à voir le pouvoir politico sanitaire se précipiter lui-même dans la mêlée, se jetant sur une pseudo-étude montée par de parfaits inconnus pour interdire du jour au lendemain l’hydroxychloroquine ostensiblement dénigrée.
La première épidémie s’arrête d’elle-même (comme l’avait envisagé le Pr Raoult) en juin 2020 sur le désastre organisé et voulu par les firmes : grâce à la maitrise de l’Etat-Français sur sa population, l’idée d’une prise en charge précoce est battue en brèche, le Pr Raoult outrageusement calomnié, et le champ « opératoire » dûment nettoyé pour le prochain lancement des thérapies baptisées « vaccins » ARNm.
La seconde épidémie à l’automne 2020 est l’occasion d’un nouveau déchainement des snipers TV : il faut cette fois absolument contester que le virus ait muté et donc en rajouter dans l’incompétence et le ridicule. Mission accomplie : il faudra des évidences à la tonne pour que ces tristes carabins finissent par admettre qu’ils ont dit n’importe quoi. Mais peu importe le mal est fait et le but fixé est atteint : mentir, injurier et calomnier une énième fois Didier Raoult.
Fin de l’acte premier : les faits obligent à constater que tous ces agissements ont été perpétrés par l’Etat-Français qui seul avait le pouvoir d’enfermer les citoyens, de briser les médecins, et de faire (ou laisser) abreuver les médias, amies ou liges, de menteries cyniques et de diffamations médicales en bande organisée.
Or contre ces attaques en dessous de la ceinture, l’agressé Didier Raoult n’avait que sa science, sa sincérité, et son énergie pour via ses publications, et aux yeux de ses soutiens, redresser la vérité et combattre l’idiocratie officielle.
Autant dire que pour être courageuse en diable sa défense demeurait limitée et, comme toujours contre une calomnie officielle passablement complexe.
4. Acte second : malgré les glorieux succès remportés sur les plateaux TV par les plus poignants de ses caniches, Big Pharma se rend assez vite compte que la diffamation strictement médicale n’a qu’un temps.
Si à chaque controverse il faut nourrir une troupe de coupe-jarrets en goguette sur les plateaux TV avec pour seul résultat de décaler de quelques semaines l’aveu de leur incompétence, le bénéfice va finir par être maigre : il faut donc réduire au silence l’énergumène marseillais et monter une stratégie qui trompe mieux, donc durablement, le public.
5. Coup de chance, la haine de Big Pharma envers cet obstiné du soin (quelle incongruité tout de même de songer à soigner en pleine épidémie …) rejoint largement, au point de se confondre par endroits, la rage que déploie de moins en moins sourdement le ministère de la santé devant qui n’exécute pas les ordres venus du très Haut.
Car avec la dérive autoritaire immédiatement liée à la gestion du Covid s’est mise en place à tous les étages une gestion despotique de la santé publique : interdiction aux médecins de prendre en charge, injonctions et / ou interdiction de traitements et chasse aux réfractaires, ont très vite exhalé un parfum aussi rance que collaborationniste, référence à ces temps bénis par les despotes où une seule ligne de crête permettait si facilement de désigner les bons et les mauvais français.
Evidemment au ministère, bureau de l’arbitraire, cabinet de surveillance des irrévérencieux, section spéciale des personnalités, après quelques mois seulement la fiche Raoult Didier était noire d’annotations : de là-bas aussi il fallait faire taire l’impudent.
On n’ose imaginer l’ampleur décuplée des foudres réservées au savant marseillais si d’aventure l’exaspération ministérielle s’était alliée au courroux pharmaceutique (Danielle, faites-moi penser à revoir ce paragraphe, je me demande à la réflexion si le ministère et les laboratoires ne se seraient pas un peu entendus dans cette affaire. Merci).
6. S’agissant en quelque sorte cette fois d’un long métrage, le complot (puisque cette fois c’en est un), simple ou multiforme, va demander plus d’inventivité, plus de moyens et bien entendu davantage de figurants, y compris quelques mauvaises volontés à contre-emploi.
7. Didier Raoult a la réputation d’un caractère de cochon. Vraie ou fausse, cette renommée bien rugueuse devait permettre de recruter aisément une poignée de mécontents assez aigris pour se venger de leur propre médiocrité. Les faits allèrent d’ailleurs au-delà des espoirs les plus fous, puisque ces traitres génériqués s’emparèrent même sans état d’âme de dossiers médicaux de patients qu’ils fournirent à la presse, auréolés de l’anonymat reposant des sources journalistiques.
Le choix du titre de presse fut délicat : il fallait un titre coutumier de révélations bruyantes pour scandales à rallonge façon IIIème république, mais qui soit aussi une feuille de choux suffisamment obtuse sur le long terme, histoire d’être assuré que toute la presse reprenne durablement en chœur le déballage et le délaye sur de longues semaines.
Il fallait également un titre bêtement atlantiste, et aussi infiniment respectueux de la doxa bigpharmesque que facilement haineux envers tout contradicteur. Bingo : le lecteur averti aura reconnu Mediapart, organe désigné de la méchanceté gratuite dont l’animosité préexistante pour Didier Raoult laissait présager des ressucées d’anthologie.
8. Enfin, et de manière à éviter que la saynète ne dégénère par trop vite en banal pugilat journalistique de caniveau, on convint d’installer un peu de respectabilité dans cette curée. Par malheur l’ordre des médecins s’était déjà collé à toutes les Raoultphobies, cependant que le ministère de la santé lui-même sembla autant sous que surdimensionné à la tâche. On s’accorda donc sur un bombardement de type soviétique avec à la manœuvre autant de sections spéciales administratives qu’il en faudrait pour déclencher et pousser autant d’enquêtes à charge. Gageons que même la Sainte Inquisition aurait apprécié la performance.
9. Les circonstances des premières salves sont maintenant bien connues quoique survenues en leur temps à la vitesse d’une injection, façon ARNm by Mauricette TM.
Premiers à la manœuvre l’improbable tandem Mediapart – APHM : le filigrane de choux par la voix d’une journaliste fille d’un médecin marseillais fâché avec Didier Raoult, les Hôpitaux phocéens via leurs services, diligentés (malgré nos incrédules (…) réserves de l’époque) par le truchement du nouvel adjudant de l’APHM, (sous-diacre amateur mais armé jusqu’aux dents) dépêché on s’en souvient à la demande du ministère par le (fort peu) révérend Martin Hirsch.
Aux hostilités ouvertes par Mediapart le vendredi 22 octobre, répond en écho trois jours plus tard ( !) le « résultat » d’une « enquête interne » expédiée par l’APHM sans même entendre Didier Raoult et aussitôt balancée à la presse sur le ton victorieux de qui piaffe d’avoir réussi son coup : « tout a été confirmé ! ».
Le même jour, l’Agence du médicament (ANSM) annonce qu’elle va « diligenter une inspection au sein de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille » et indique « qu’elle a saisi le procureur de la République pour ces faits confirmés mercredi par l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM) ». (On sait aujourd’hui que l’ANSM va « un peu trop vite » puisque sa lettre de mission déclenchant « une » inspection ne sera signée que le 12 novembre ! Pas grave, on fonce. En toute objectivité bien entendu.
De cette première forfaiture organisée ressort le fait majeur d’une manœuvre longuement ourdie dans le plus grand secret : dame ! S’emparer des dossiers de patients, en balancer le contenu à la presse, violer donc le secret médical, en attendre la déglutition journalistique, et mener à l’insu des intéressés la pompeuse « enquête interne » censée confirmer le tout : avec au moins trois acteurs à la manœuvre (Voleurs + MDP + APHM), pas de doute, selon toute vraisemblance il s’agit bien d’une machination.
Et pour la seconde fois nous observons que Didier Raoult est donc publiquement sali sans pouvoir se défendre de façon contradictoire : par essence, l’agression est déloyale car comment se défendre à égalité contre l’alliance d’un média opaque et d’un service de l’État qui œuvre dans l’ombre ?
10. Première, on l’a vu, dans les consécutives missions « d’inspection », dans ce qui est donc de cette affaire l’acte troisième, l’ANSM ou « L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé », antre officielle des petites pilules bleues autant que des plus controversées piquouses forcées amerloques, et nous laisserons à son site le soin de s’autobombarder :
« L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé est l’acteur public qui permet, au nom de l’État, l’accès aux produits de santé en France et qui assure leur sécurité tout au long de leur cycle de vie. Au cœur du système de santé, nous agissons au service des patients et de leur sécurité, aux côtés des professionnels de santé et en concertation avec leurs représentants respectifs. Nous favorisons l’accès à des produits innovants via des procédures d’autorisation adaptées à chaque stade de la vie du médicament avant et après sa mise sur le marché. Au travers de nos évaluations, nos expertises et notre politique de surveillance, nous nous assurons que les produits de santé disponibles en France soient sûrs, efficaces, accessibles et bien utilisés. »
Tout un programme donc (…) qui méritera bien un autre billet (lui aussi de méchante humeur) mais laissons-en pour plus tard car nous avons à faire.
11. Lancée en grande pompe par médias interposés, revêtue quelques jours plus tard (lettre de mission du 12 novembre) de l’onction véranesque, la mission de l’ANSM se termine au printemps 2022 par un rapport de quasi fiasco du même tonneau (voir rapport pages 283 et suivantes) en trois temps :
– Sur le grief Médiafactieux de prétendues « expérimentations sauvages », l’ANSM est bien obligée après avoir trituré les dossiers de reconnaitre (voir pages 292 et 286) que « concernant la prise en charge de patients atteints de tuberculose infectieuse, les vérifications mises en œuvre n’ont pas mis en évidence d’éléments objectivant la mise en œuvre de RIPH non autorisées » (on jurerait lire un léger regret).
Essuyons au passage une larme (de rage) sur l’officine Mediapart qui n’aura donc pas même eu la décence de présenter publiquement ses excuses et de reconnaitre que ses propos envers le Pr Raoult étaient pure calomnie.
– L’agence du médicament se rattrape se son côté en épinglant à foison sous un angle courtelinesque les hectares de paperasses potentiellement atteintes dans toute leur rugosité par la gestion quotidienne de l’IHU. Passons sur le ridicule achevé de cette brochette lamentatoire et laissons l’ANSM sanglée dans le confort de la réglementation.
– Plus symptomatique enfin de l’urticaire géant que déclenche dans certaines gourmettées sphères parisiennes la plus petite apparition de Didier Raoult, le grief est formulé au médecin d’avoir prescrit (donc d’avoir soigné) !
De fait l’ANSM se plaint amèrement : « l’examen des dossiers médicaux de patients atteints de tuberculose infectieuse a mis en évidence l’absence d’éléments justifiant la mise en place de combinaisons d’antibiotiques distinctes de celles faisant l’objet de recommandations nationales ou internationales »
L’ANSM donc se raidit sur le réflexe bigpharmesque consistant à faire de la liberté de prescrire du médecin qui soigne une simple subordonnée des « recommandations nationales ou internationales » !
Ou comment faire passer le désastreux Remdesivir ou l’expérimental « vaccin ARNm » avant les molécules existantes : démonstration que le scandale du non-soin des malades du Covid n’est que l’énième avatar de la lutte de Big Pharma pour imposer sa machine à profit au détriment de la santé publique.
La question est tout sauf anecdotique puisqu’en réduisant de la sorte arbitrairement les perspectives et la liberté de prescription du médecin (bel et bien consacrée par les articles R. 4127-8 et L. 5121-12-1 du code de la santé publique), l’ANSM n’est pas loin de s’asseoir sur le principe de la prescription hors-AMM dont elle est pourtant la garante et qu’elle manquait d’ailleurs pas d’invoquer lorsqu’il s’agissait à l’inverse de refuser l’octroi d’une RTU recommandation temporaire d’utilisation à l’Ivermectine !
12. Seconde missionnée (en grade médical), l’IGAS, inspection générale des affaires sociales, ou « Inspection générale interministérielle du secteur social » laquelle « réalise des missions de contrôle, d’audit, d’expertise et d’évaluation, conseille les pouvoirs publics et apporte son concours à la conception et à la conduite de réformes ….[et] traite de sujets mobilisant une part importante des ressources nationales et touchant à la vie de tous les citoyens : emploi, travail et formation professionnelle, santé publique, organisation des soins, cohésion sociale, Sécurité sociale, protection des populations ».
Enfin, troisième larron lancé dans la course au sac (et quoique jumelée pour la circonstance à ses co(pains)lègues de l’IGAS), « l’IGÉSR » soit « l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche », laquelle « exerce des missions d’inspection, de contrôle, d’audit, d’évaluation, d’expertise, d’appui et de conseil dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la recherche, de la jeunesse et des sports …[et] également dans le domaine de la lecture publique, de la documentation et des bibliothèques ». Si même le bibliobus s’y met …
Du beau linge donc, abondamment pioché par l’État dans sa technostructure aveugle, pour une opération commando en terre rétive phocéenne : on va voir ce qu’on va voir, c’est bien la méga-poisse si la pensée unique ne parvient pas à emmailloter convenablement le déclaré coupable marseillais.
Coupable de quoi déjà ? Ah oui, ne l’oublions surtout pas : coupable d’avoir soigné plusieurs dizaines de milliers de personnes en pleine contravention hérétique à l’épitre selon Saint-Pfizer (psaume « Non curare, sed sempre inserere vaccinum »).
Car ces administrations parachutées dans le seul but d’instruire à charge vont écumer le secteur, réclamant (et obtenant) des milliers de documents et se mettent à œuvrer sur la base de deux lettres de mission.
La lettre de mission du 4 novembre 2021 à l’IGAS et l’IGÉSR signée du (ré)Véran Olivier est un petit chef d’œuvre d’amalgame plénipotentiaire. Morceaux choisis :
« Les difficultés grandissantes de gouvernance de l’IHU, à travers la fondation de coopération scientifique « Méditerranée Infection » qui en est le support juridique, retentissent directement sur le fonctionnement et la réalisation des missions de l’IHU »
On ignorait que l’IHU subisse des difficultés de gouvernance, hors celles (récurrentes) créées par l’hostilité même du Ministère bien entendu. Dans ce cas toutefois ce serait le Ministère qu’il faudrait « inspecter ». Non l’IHU.
« De possibles manquements à la règlementation et à l’éthique concernant des prescriptions, des études et des essais cliniques menés à l’IHU Méditerranée Infection ont fait l’objet d’alertes de la part de plusieurs professionnels et d’enquêtes de la part de certains media »
Les « enquêtes » ne sont pas celles de « certains média (sic) » mais bien et exclusivement celles de Mediapart, si tant est que le terme « d’enquête » soit adapté pour couvrir la violation de secret médical (sur lequel en revanche on aurait bien vu une « inspection »)
Quant aux « alertes de la part de plusieurs professionnels », la question brûle : s’agit-il des mêmes « alertes venues …. de professionnels » qui se sont plaints à Mediapart à l’été 2021 et l’ont obligé à censurer Laurent Mucchielli ? Une équipe de l’ombre qui plane, surveille le débat, et fond d’autant mieux sur tout opposant dans la plus complète opacité qu’elle possède son rond de serviette au Ministère et chez les médias ? La cinquième colonne médicale ? Mazette.
« Une inspection de l’ANSM est également en cours concernant les pratiques de l’IHU, eu égard à l’ampleur et à la gravité potentielles des faits relatés, et à l’impérieuse nécessité de protection des patients. ….S’agissant des activités de recherche et de soins menées par l’IHU, la mission examinera leurs conditions de réalisation au regard des obligations règlementaires et des principes éthiques et déontologiques »
Étonnante l’allusion à l’ANSM dont la lettre de mission ne sera pourtant signée que le 12 novembre suivant.
Étonnante également la requête fort large (il s’agit de la vraie requête en vérité) que la mission se penche à titre donc général sur les « activités de recherche et de soins menées par l’IHU » et leurs « conditions de réalisation au regard des obligations règlementaires et des principes éthiques et déontologiques »
En quelques mots tout est dit : sur la foi d’une coupure de presse et de dénonciations dissimulées pudiquement rebaptisées « alertes de professionnels », le Ministère lance une rafale d’inspections.
13. Précision qui ne manque pas de sel : l’IHU et son directeur Didier Raoult sont de vieilles connaissances de l’IGAS qui en 2015 déjà fut chargé d’une mission aux termes de laquelle déjà était stigmatisée la personnalité du savant marseillais dont le départ était fortement évoqué !
Il suffit de lire le rapport de 2015 et celui de 2022 : Didier Raoult est l’homme à abattre autant au Ministère que chez Big Pharma. Ambiance.
Extrait du « rapport » de 2015 :
4.2.2.2 Une extrême concentration des pouvoirs autour du directeur
[418] Le management de la fondation et de l’ensemble du projet est tout entier dominé par le
professeur Didier Raoult qui l’exerce selon un mode vertical fondé sur l’autorité et non sur la
coopération et l’inclusion et selon un mode très centralisé, sans délégation ou presque. Toutes les décisions, scientifiques et non-scientifiques, remontent en pratique au professeur Didier Raoult qui décide selon des critères qui ne sont pas transparents pour un bon nombre des interlocuteurs de la mission.
422] Par ailleurs, les relations professionnelles parfois abruptes du professeur Didier Raoult ont suscité des polémiques, y compris en public ou par écrit, avec responsables de l’AP-HM, médecins et chercheurs. Cela n’a pas facilité la mise en œuvre du projet jusqu’à présent, du moins au-delà du périmètre de l’URMITE et du pôle MIT. Ces polémiques doivent être absolument évitées à l’avenir dans la nouvelle phase du projet qui s’ouvre désormais
[433] L’existence du projet tient essentiellement à la qualité et à la volonté son promoteur. Cette personnalisation, que l’on retrouve dans la plupart des autres projets d’IHU et très fortement à Marseille, est également un facteur de risque pour sa viabilité à moyen-long terme et pour le retour sur investissement des fonds publics engagés. Il y a donc ici, comme ailleurs, un important et difficile enjeu de préparation d’une succession réussie et de normalisation du projet.
14. En vérité, les rapports déposés par l’ANSM et par l’IGAS + l’IGÉSR sont issus de la même pratique administrative proprement détestable qui permet à l’État (ici au Ministre) de se voir juge et partie : à rebours de toute procédure contradictoire, celui qui ordonne, enquête, fouille, décortique, désigne, pointe, accuse, est aussi celui qui juge.
Pire, les témoignages recueillis le sont sous le couvert de l’anonymat (on se croirait chez Mediapart) et ainsi l’accusation se construit dans la plus totale opacité !
Sous les auspices de cette méthode strictement inquisitoriale, aussi moyenâgeuse que soviétique, l’accusé est présumé coupable : qu’une inspection soit ordonnée et la Sainte Inquisition n’aura plus de cesse que d’en justifier l’ouverture en fouinant sans vergogne au mépris de toute égalité des débats, à la recherche obstinée de l’idée arbitrairement préconçue.
Or ici les idées préconçues sont au nombre de deux : l’IGAS est explicitement chargée par le Ministre de prouver les prétendues « difficultés grandissantes de gouvernance de l’IHU » et de clouer au pilori les « activités de recherche et de soins menées par l’IHU ….leurs conditions de réalisation au regard des obligations règlementaires et des principes éthiques et déontologiques »
Rien de mieux pour chercher que de savoir ce que l’on est censé trouver !
Avec un soin jaloux, le rapport de l’IGAS 2022 suit fidèlement donc, et les injonctions du Ministre et ses propres préventions préexistantes (depuis, on l’a vu, au bas mot 2015) contre le Pr Raoult.
Et donc le rapport déposé en trois tomes 1, 2 et 3, est tout sauf une surprise.
Evidemment les observations fort détaillées des « accusés » sont reléguées en fin de rapport, évidemment il suffit de se taper les trois tomes du pensum pour constater qu’il n’en est quasiment pas tenu compte, ce qu’observe immédiatement le Pr Raoult ….
…. et tout aussi évidemment l’IGAS peut donc prétendre avoir fini par trouver ce qu’elle était venue chercher.
Nous laisserons au lecteur le soin se plonger s’il l’estime utile dans les méandres de ce rapport pour nous limiter à l’essentiel des idées préconçues par le Ministère : la gouvernance et le soin.
14. Pour ce qui est de la gouvernance, ce rapport transpire à l’écœurement la rage que suscite la personnalité de Didier Raoult : du début à la fin, l’inspection est littéralement écrasée par le savant honni, au point de maculer de son ressentiment la quasi totalité du document.
A cette misère, nous laisserons le Pr Raoult répondre de lui-même en quelques vers marseillais signés Edmond Rostand :
Il y a cela dit sur la gouvernance de l’IHU deux griefs dont on ne peine nullement à discerner le degré d’incongruité et qui se révèlent à la vérité fort instructifs : le reproche expressis verbis d’user d’anciennes molécules et le reproche tout aussi explicite de ne pas accepter de financements externes notamment de l’industrie phamaceutique ! Du Véran pur sucre dans le texte :
« [34] L’IHU a une politique qui, visant à ne pas se lier à des financements externes en matière de recherche, finit par un isolement de l’institution qui risque fort de pénaliser la qualité de ses travaux …. . La mission insiste sur l’intérêt que l’IHU établisse une stratégie intégrant la relance des partenariats …. ».
« [41] L’IHU revendique clairement une stratégie plus diagnostique que thérapeutique pour ne pas se lier avec les laboratoires pharmaceutiques ».
« [41] …… Dans le champ des innovations thérapeutiques de cet établissement, elle vise généralement l’utilisation d’anciennes molécules dans des pathologies pour lesquelles elles n’ont pas été développées. Il est indispensable de mettre à jour au sein du pôle MIT et d’unifier à l’AP-HM l’ensemble des protocoles diagnostiques et thérapeutiques en infectiologie au regard des standards. En particulier, la mission recommande de retenir Nice comme seul centre régional en antibiothérapie-bon usage des antibiotiques en Provence- Alpes-Côte d’Azur. »
Et la mission de recommander donc d’en finir avec l’indépendance de l’IHU : que l’on jette à la poubelle les molécules anciennes (et peu importe leur efficacité !) et que l’on se couche dans le ronron et le doux parfum des financements de l’industrie du médicament !
Que ces « recommandations » délirantes puissent être le fait de fonctionnaires de la santé en tournée d’inspection, voilà qui donne une parfaite photographie de l’état consternant de la gestion de la santé publique.
15. Evidemment en matière d’appréciation du soin, il n’était pas bien compliqué d’attendre les inspecteurs en goguette au tournant : qui se plaint que les firmes pharmaceutiques n’aient pas pu mettre le pied dans la porte de l’IHU, ne va pas rater non plus la prise en charge précoce du Covid, qui devient donc l’objet d’un interminable et pataud réquisitoire ; Morceaux choisis :
« [44] Le pôle MIT a mis en place ses propres protocoles diagnostiques et thérapeutiques dans la prise en charge de la Covid-19. Malgré l’interdiction de prescription en ville ou à l’hôpital de l’hydroxychloroquine (HCQ) pour les patients atteints de Covid-19 posée par le décret du
26 mai 2020, le dernier protocole de l’IHU en date de mai 2022 indique toujours le traitement
hors AMM d’HCQ, azithromycine et zinc ….»
L’argument en 2022 d’une prétendue interdiction persistante de l’HCQ ne tient pas la route, puisque cette « interdiction » qui remonte à l’article bidon du Lancet à fin mai 2020 (sur lequel s’était jeté le ministère) a été levée à l’hôpital depuis belle lurette.
« [481] Le pôle MIT a mis en place ses propres protocoles diagnostiques et thérapeutiques dans la prise en charge de la Covid-19.
[482] Au tout début de l’épidémie, l’IHU a promu une recherche « Traitement des infections
respiratoires à Coronavirus SARS-Cov2 par l’hydroxychloroquine » qui prévoyait 24 personnes …. »
Et le rapport de s’éterniser complaisamment sur la toute première étude de mars 2020 (24 personnes), mais sans s’étendre par trop en revanche sur les études qui établissent depuis (en deux ans de demi tout de même) les dizaines de milliers de malades pris en charge et le succès du protocole de l’IHU !
Suit une longue litanie où l’IGAS parvient simultanément à se plaindre, et que les médecins de l’IHU se voient recommander la mise en place du protocole « IHU », et que ce même IHU ne suive pas celui de l’APHM : argumentation à géométrie variable dont le seul but est d’exiger que l’IHU rentre dans le rang du non-soin préconisé par le pouvoir.
Comparer :
Afin d’obliger les médecins de l’IHU s’aligner les protocoles officiels :
« [41] …… Il est indispensable de mettre à jour au sein du pôle MIT et d’unifier à l’AP-HM l’ensemble des protocoles diagnostiques et thérapeutiques en infectiologie au regard des standards…. » : …
« [531] …..Recommandation n°15 Mettre à jour au sein du pôle MIT et unifier à l’AP-HM l’ensemble des protocoles diagnostiques et thérapeutiques en infectiologie au regard des standards actuels »
Et afin d’obliger à l’inverse les médecins de l’IHU à ne pas s’aligner sur le protocole « IHU » :
[528] …. « L’indépendance du médecin étant avant tout un droit du patient (article R4127-5), le médecin salarié ne peut accepter que ses avis, ses actes, ses prescriptions y compris la rédaction de ses certificats soient limités par des directives. Il en est le seul responsable. Il ne peut y avoir de subordination ou de dépendance, vis-à-vis de l’établissement, de l’organisme ou du confrère qui emploie le médecin … »
16. La justice (la vraie) enfin saisie !
Toutes les agressions subies par Didier Raoult ont en commun l’opacité et la déloyauté : depuis les calomnies colportées par un aréopage de mandarinets sur les plateaux TV, à la curée lancée par Mediapart et aux « inspections » des services du ministère, dignes de l’inquisition, à chaque fois sont à l’œuvre la médisance, la diffamation ou la calomnie, et toujours soigneusement orchestrées à la sauce non-contradictoire.
Et donc la nouvelle claironnée par le ministère (abondamment) d’une saisie du Procureur de la République est à nos yeux une excellente chose : que les diffamateurs et les médisants sortent de leurs conciliabules et de leurs réunions secrètes, que les « témoins » tombent le masque des dénonciateurs, que l’accès au dossier soit plein et entier, que la justice enfin se penche non seulement sur les reproches adressés au Pr Raoult mais aussi sur … l’ardoise de ses accusateurs.
La parole est donc à la défense :
ENFIN !