Presse d’État : de l’autocensure à la génuflexion ?

En ces temps de la terrible guerre d’Ukraine (dont nos dirigeants occidentaux la main sur le cœur portefeuille contribuent activement à broyer la population), la description (exacte ou non peu importe ici) est récurrente d’une Russie autoritaire toute affairée à réaliser les desseins de son autocrate et à en faire baliser la marche au son d’une presse alignée, servile et autocensurée.

Comme nous n’avons à la rédaction de convenable ressenti de la vie quotidienne en Russie que celui issu des informations recueillies par d’autres, nous allons aujourd’hui nous inspirer de la France pour tenter de jauger le mécanisme.

Exercice périlleux nous direz-vous ? A n’en pas douter tant le sujet est vaste. Et donc nous allons nous limiter, pour exemple, au nucléaire relancé avec faste par notre Prince-Président lors de ses dernières sessions de baise-ball. Préparez vos mouchoirs.

Pour mesurer d’où s’abstrait notre Suprême Commandeur, il suffit de lire (notamment) les derniers commentaires de l’expert Bruno Chareyron : non seulement (n’en déplaise aux illuminés et fanatiques jancovicistes) cette « énergie » n’a rien de vert, mais pire, ce qui était il y a soixante ans un projet stratégique et technologique de première importance s’est mué en une dangereuse vieillerie dont nous ne maitrisons à peu près rien et dont les restes que sont nos cacochymes installations actuelles représentent autant de foyers potentiels de catastrophe d’envergure nationale.

Il faut donc toute l’opiniâtre cupidité du lobby financiaro-industriel pour ne voir l’avenir énergétique que sous la forme de la construction d’un chapelet de nouvelles centrales (du modèle EPR, celui que nous sommes donc précisément incapables de faire marcher) et dans l’intervalle des régulières et sempiternelles (sinon aveugles) prolongations d’installations existantes de plus en plus fourbues donc dangereuses. 

Evidemment notre Nucléari Lama n’écoute personne et du haut de son inévitable incompétence décide tout et tout seul. Quitte à complètement oblitérer l’avenir, mais ça ce doit être, comme qui dirait, le dauphin de ses royales préoccupations. On connait : la désastreuse gestion du Covid tout autant que l’escalade militaire en Ukraine sont strictement du même tonneau.

Les plus à plaindre toutefois (en attendant le futur accident nucléaire que les autorités se résignent benoitement à nous concocter) sont ces Messieurs-Dames de la presse d’État, car comment laisser passer un minimum d’information objective sans se prendre le coup de savate du patron.

On sait que la vie de la presse officielle n’est pas simple, coincée entre les révérences obligées devant les thèses imposées et l’autocensure salvatrice.

On sait aussi que l’on reconnait l’humain à sa capacité redoutable à apprendre de ses expériences et à en renouveler ses succès (hors énergie nucléaire s’entend).

Témoin FranceInfo qui en toute simplicité nous en livre la démonstration en se sortant avec virtuosité d’un sacré piège à entretien préalable de licenciement.

Objectif Aymeric Caron (député Nupes – REV Révolution Écologique pour le Vivant) dont le tort récurrent consiste à dire tout haut des choses qui fâchent en haut lieu, et qui vient de mettre en évidence une étude de l’INSERM dont les termes sont clairs.

« Nous avons été plutôt surpris de retrouver, lors de l’étude des données sur la période 2002-2007, un excès significatif d’incidence des leucémies aiguës chez les enfants demeurant à moins de 5 km d’une centrale nucléaire ».

Ce n’est pas du Aymeric Caron, c’est de l’INSERM, mais ça dérange le lobby nucléaire, élyséen ou pas d’ailleurs.

Donc que fait France Info ? Du manu pur sucre pardi.

Et d’appliquer la méthode dite (maintenant) de la Négacausalité, expérimentée avec le succès que l’on sait pour évacuer les effets secondaires des « vaccins » Arn anti-covid : l’absence de preuve du lien de causalité, dans la série « Oui-Monsieur-votre fils-est-tombé raide-à-l’issue-de-sa-troisième-dose-mais-en-l’absence-de-toute-preuve-du lien-de causalité-nous-vous-présentons-nos-condoléances-distinguées » : Emballé, c’est pesé.

Ce qui donne, appliqué à la leucémie-lès-centrales : « Néanmoins, ce que ne dit pas le député de la Nupes, c’est que l’étude n’est pas parvenue à prouver que la proximité des centrales était responsable de ces leucémies. Aucun lien de causalité n’a été trouvé.. »

Et pan sur le bec à l’Aymeric !

C’était dans la série « Le vrai du faux par France Info ».