Interview imaginaire exclusive du Premier Ministre pour Anti-Vax Magazine

En déplacement putatif dans le Tarn et Meuse, le Premier Ministre a bien voulu répondre en exclusivité à nos questions imaginaires pour les lecteurs d’Anti-Vax Magazine.

Interview réalisée en duplex supposé, à l’aide de la méthode néo-Pasteur de réponse déterministement prévisible. JC est un groupe d’initiales produites par le hasard et ne désignant donc pas Jésus Christ.

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AVM : Monsieur le Premier Ministre, tout d’abord merci d’accorder en cette fin septembre 2021 quelques minutes aux lecteurs de notre revue Anti-Vax Magazine, qui vous le savez observent avec un soin maniaque votre slalom vaccinal.

AVM : Et sans plus tarder, une première question : Pouvez-vous nous dire quelle est la véritable substance du pass sanitaire ? Ne craignez-vous pas que son maintien, voire sa prolongation annoncée jusqu’à l’été 2022, au moment précisément où l’épidémie recule, ne soient très mal perçus ?

JC : Absolument pas. Le pass sanitaire est conçu pour priver les non-vaccinés de l’accès à certains lieux de plaisir et de détente. Il est conçu comme une variante  individuelle du confinement. Le gouvernement a toujours considéré que l’enfermement était la meilleure formule de gestion de l’épidémie. Nous avons commencé par l’enfermement intégral de toute la population, puis sa privation de sorties nocturnes. Nous poursuivons par le pass qui est un enfermement individuel, avec la nuance que les non-vaccinés sont enfermés à l’extérieur.

AVM : Compte tenu que ni la hausse ni la baisse des courbes de contamination n’ont jamais été influencées par les mécanismes d’enfermement, ne pensez-vous pas qu’il serait opportun de changer de méthode ?

JC : Absolument pas. La preuve que le vaccin est efficace est qu’il a stoppé net la troisième vague au printemps dernier, et le pass sanitaire vient quant-à lui de stopper la quatrième.

AVM : Lorsque la troisième vague au printemps était en chute libre, les vaccinés étaient à peine une dizaine de millions, ce qui démontre que la vaccination n’est pour rien dans la décrue. Par ailleurs la chute de la quatrième vague remonte selon les indicateurs consultés à fin juillet – début aout derniers, à une date donc où l’extension du pass n’était pas encore en vigueur. Dans ces conditions ne pensez-vous pas que les mesures prises que vous évoquez sont sans effet sur les vagues épidémiques ?

JC : Absolument pas. Toutes les vagues épidémiques n’ont été stoppées que par le gouvernement et c’est une fierté dont je m’honore. Et de toutes façons, même si cette méthode n’était pas la bonne, ce serait encore une très bonne méthode et donc nous persévérerons. Je ne laisserai personne mettre en doute la volonté du gouvernement d’enfermer les français.

AVM : Il a été indiqué que votre volonté de prolonger le pass sanitaire et l’état d’urgence tenait aux risques allégués de la période hivernale. Ne craignez-vous pas que cette vision d’une épidémie liée au froid se vérifie assez peu ?

JC : Absolument pas. Le virus est favorisé par le froid, ce que tout le monde sait et que démontre grâce au gouvernement l’épidémie estivale que nous venons de vivre.

AVM : Une prolongation de l’état d’urgence en juillet 2022 semble très longue. Pensez-vous que le parlement suivra votre demande. Ne craignez-vous pas une protestation des députés et sénateurs ?

JC : Absolument pas. Le parlement comme dans leur ensemble les médecins et la presse se sont montrés d’une collaboration exemplaire. Ils ne servent à rien car notre majorité est obéissante, surtout à l’approche des élections, et l’opposition inexistante.  C’est une réussite dont je suis assez fier pour notre pays qui porte loin les couleurs de la démocratie.

AVM : Vous avez déclaré que les tests Covid ne seront plus remboursés à compter du 15 octobre. Pourquoi cette date du 15 octobre ? N’est-ce pas un peu expéditif ?

JC : Absolument pas. Le Président avait indiqué que la gratuité des tests prendrait fin à l’automne. Celui-ci étant déjà convenablement entamé, il nous a semblé que le moment était venu. Nous avons fixé la date du 15 octobre afin de permettre à la population de prendre ses dispositions tout en essayant de réduire les effets d’aubaine.

AVM : Cela dit, et sauf erreur les tests resteront gratuits sur motif médical, mais seulement pour les vaccinés. Ne craignez-vous pas un système à deux vitesses ?

JC : Absolument pas. Notre objectif est que toute la population finisse par accepter les injections et ce sont donc uniquement les non-vaccinés que nous souhaitons gêner.

AVM : C’est ce que vous appelez les tests de confort ? Ne craignez-vous pas une dérive dans l’appréciation de cette notion qui peut être floue ?

JC : Absolument pas. Nous distinguons les tests dits de confort et les tests dits réellement médicaux. Il n’y en a pas d’autre et le gouvernement restera très ferme sur le sujet.

AVM : Qu’appelez-vous un test réellement médical. Y-aura-t-il des tests sur ordonnance qui ne seront pas réellement médicaux ?

JC : Absolument pas. Tous les médecins auront le droit de prescrire pour des motifs réellement médicaux si le malade n’est pas vacciné.

AVM : Donc le critère de remboursement n’est pas le motif médical mais le fait d’avoir en mains une prescription du médecin, celle-ci n’étant exigée que des non-vaccinés ? Ne craignez-vous pas une épidémie de prescriptions de complaisance ?

JC : Absolument pas. Le corps médical français s’est dans l’ensemble montré depuis le début de la pandémie tout à fait discipliné et prêt à la collaboration que nous attendions. Et donc nous ne craignons aucun débordement. Au reste j’ai déjà demandé à mes services de procéder à des contrôles. Toute prescription de complaisance sera sévèrement sanctionnée.

AVM : Comment pourrez-vous identifier une prescription de complaisance ? Et n’y a-t-il pas un risque de violation du secret médical ?

JC : Absolument pas. Avec l’aide de nos partenaires américains, le Ministère du croisement des fichiers est en mesure de comparer le fichier des prescriptions avec celui des résultats de tests afin de verbaliser les prescriptions de tests pour les asymptomatiques. Le médecin qui prescrirait un test pour un non-symptomatique le ferait par définition sans raison médicale, et son cas nous serait immédiatement signalé.

AVM : Est-ce à dire que les asymptomatiques ne peuvent plus, selon vos données, être malades ?

JC : Absolument pas. Les asymptomatiques sont malades comme les autres, mais il s’agit de gens qui n’extériorisent pas leurs symptômes et donc ne jouent pas le jeu. Nous leur demandons de se vacciner afin d’éviter de se faire tester pour des motifs qui seraient donc non réellement médicaux. Il s’agit d’une obligation pour laquelle nous demandons à nos concitoyens de ne pas trop réfléchir. Nous devons faire preuve de pédagogie. Avez-vous d’autres questions ?

AVM : Qu’arrivera-t-il si un malade asymptomatique renonce à se faire tester et, devenant par hypothèse contaminant, transmet le virus à d’autres ? N’y a–t-il pas un risque de contagion accrue ?

JC : Absolument pas. Un malade asymptomatique ne peut contaminer qu’un non-vacciné qui ne se fera pas tester non plus. Avez-vous d’autres questions ?

AVM : Et pour les vaccinés qui tomberont malades ? Ne peut-on imaginer qu’à leur tour ils contamineront d’autres sujets ?

JC : Absolument pas. Je rappelle à vos lecteurs que la meilleure méthode pour ne pas tomber malade est de se faire vacciner et ensuite de ne plus jamais voir personne, en restant chez soi, compte tenu de l’état d’urgence, du confinement et du couvre feu. Et je ne parle pas du projet de Loi Martiale à laquelle je conteste catégoriquement avoir fait allusion. Maintenant que vous êtes bien informé, je vous le demande une dernière fois : Avez-vous d’autres questions ?

AVM : Euh, du coup, je dirais … absolument pas.

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Appendice : pour ce qui est des effets inexistants des mesures d’enfermement sur les courbes voir : https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/infographies-covid-19-morts-hospitalisations-age-malades-l-evolution-de-l-epidemie-en-france-et-dans-le-monde-en-cartes-et-graphiques.html