Doub-Le Pen sanitaire

Que ferait Marine le Pen au pouvoir en matière de gestion du Covid-19 ?

Quoiqu’en apparence banale, la question a tout de la patate chaude si l’on songe que la gestion politico-sanitaire du Covid-19 (qui est depuis deux ans pour la population un véritable cataclysme, doublé d’une régression inouïe des libertés publiques), n’a même pas été évoquée sérieusement pendant toute la campagne électorale !

Et derechef, il n’en fut pas davantage question lors de la soporifique et ridicule partie de canasta télévisée du 20 avril.

Le projet d’Emmanuel Macron s’il est réélu est par avance pavé des incongruités annoncées, toutes sous l’une des formes maintenant habituelles d’enfermement, physique ou chimique, individuel ou collectif, ce que diraient ou feraient les inénarrables Castex, Véran, Attal, ou leurs successeurs, étant déjà écrit dans leurs lettres de (dé)mission en blanc.

Mais on n’en sait pas autant en provenance de Marine Le Pen. Et donc afin d’éclairer nos (é)lecteurs, voyons si à l’instar (ou non) de l’oiseau du Touquet (et comme disait notre grand’mère) « la vache sait nager ».

Et comme la gestion du Covid n’a absolument pas (plus) besoin après deux ans de comédi-pandémie du moindre procès d’intention, nous nous limiterons aux faits, ce qui nous permettra aussi d’éviter de nous poser la déroutante question de savoir comment le Covid serait géré par l’obtuse clodoaldienne pour tous ces étrangers par essence honnis.

Un peu d’histoire

L’aventure du rassemblement national au temps du Covid est celle d’un parti d’opposition qui …. ne s’oppose pas. A l’instar de la quasi totalité de l’éventail politique, le parti de Mme Le Pen s’est retrouvé littéralement assommé.

Tout au plus se souviendra-t-on de la verte critique formulée il y a un an que la vaccination trainait !

Le 31 mars 2021 en effet, Marine Le Pen demandait que La France « vaccine massivement » et chargeait son futur adversaire Emmanuel Macron : « C’est catastrophique, vous vous rendez compte ! Pas de masques pendant des mois, pas de tests pendant des mois, et maintenant pas de vaccins » !

Et de suggérer (sans rire) d’injecter ce qu’on trouvera, quitte à surenchérir dans la stupidité officielle : « Il faut arrêter de faire la fine bouche. » puisque il suffit d’acheter « des vaccins en Russie et en Chine. En réalité, tous les vaccins se valent, peu ou prou ».

Ben voyons : dire en mars 2021, alors que la vaccination en route singe le plus complet n’importe quoi, qu’il suffirait d’en rajouter dans l’incohérence donne une petite idée du niveau des « réflexions » de l’époque sur le sujet au RN, et nous laisse songeur : puisque nous allons dans le mur, autant y aller en klaxonnant.

Même « opposition » assez hagarde lorsque est imposée en juillet 2021, l’obligation vaccinale des soignants, et la suspension des non-vaccinés privés de salaires. Pas un mot en assemblée : était-ce l’absence d’inspiration ou de caméras …

Aujourd’hui (comprenez depuis le 14 avril 2022, au lendemain donc du 1er tour) Mme Le Pen a tout soudain annoncé qu’elle réintégrerait les soignants expulsés et leur verserait leurs salaires. L’électeur jaugera de la spontanéité du propos et, pour notre part nous y reviendrons plus bas sur sa faisabilité.

Pas de surprise donc : si M. Macron a eu (politiquement du moins) les mains libres pendant deux ans c’est aussi parce que (hors exceptions homéopathiques) jamais la représentation nationale n’a fait sérieusement son travail.

Enfin l’étonnement reste (considérablement) de mise qu’un candidat aussi nettement opposant ne se soit pas penché sur les orientations différentes suggérées par certains de nos plus grands médecins.

Pour qui aurait voulu proposer une alternative au pays, les sources d’information ne manquaient pas.

Il faut croire qu’en plein Covid et à 1 an de l’élection présidentielle, rien de tout cela ne fut jugé bien passionnant. Passons.

Le programme électoral

A défaut d’avoir explosé le score pendant la partie, Mme Le Pen a-t-elle bûché le dossier et peut-on savoir donc ce qui est proposé pour l’avenir ? En d’autres termes que préconise en matière de gestion du Covid l’adversaire du président sortant à compter de lundi ?

La réponse est : RIEN. Rien du tout, absolument rien. Rien sur rien. Rien sur les vaccins, rien sur les thérapeutiques, rien sur les traitements précoces, rien sur la gestion politique, rien sur la gestion sanitaire, rien non plus sur la gestion policière …

Diable : soit Mme Le Pen se contrefiche du Covid, soit elle en ignore tout, mais dans les deux cas, ce silence n’est guère rassurant.

Il nous semblait pourtant que la gestion à la sauce Macron eut mérité une volée de critiques sévères et de propositions alternatives travaillées.

A moins bien entendu que sur le fond Mme Le Pen ne trouve pas tant à redire à la gestion du Covid par le président sortant, ce qui est son droit le plus évident.

Dernier coup d’œil : y aurait-il d’autres propositions de la candidate, susceptibles d’impacter sinon la seule gestion du Covid, au moins le contexte médical ou hospitalier ad hoc ?

Hors les habituelles et sempiternelles promesses d’embauches, de formation ou de revalorisation salariale (formulées par tous les candidats en version « y’a qu’à »), nous n’avons trouvé que deux mesurettes l’une attendue, l‘autre absconse.

Attendue était la proposition de transformer l’Aide Médicale d’État (AME), qui prend en charge les soins médicaux des étrangers, en un dispositif restreint aux seuls soins urgents. La thèse est classique consistant à ne pas soigner les étrangers malades. Hors une conception assez spéciale du devoir d‘assistance à autrui, on se demande bien comment en cas de poussée épidémique de Covid, ce genre d’anathème médical serait appliqué, et par les politicards et par les soignants.

Plus absconse, sinon même inintelligible est le projet de « supprimer les Agences régionales de santé (ARS) et confier la tutelle des hôpitaux aux préfets de région ». Nous devons avouer nous perdre en conjectures sur le sens de cette « mesure ». Malgré leur dénomination, les ARS sont des services détachés du ministère de la santé (donc de l’État). Les mettre « sous la tutelle » des préfets de région (qui sont en région les représentants de l’État), équivaudrait à les inclure dans le giron du ministère de l’intérieur (donc toujours de l’État). Hors même le fait que la mission des autorités de santé ne se limite pas à la « tutelle des hôpitaux », et en dépit des nombreux reproches que méritent les ARS, cette « mesure », littéralement, n’a pas de sens (sans même évoquer l’absence de tout lien avec la gestion du covid).

Faisabilité

Comme souvent la galaxie des soutiens et partisans d’un candidat se laisse aller à lui faire dire (pour le plaisir de l’avoir ainsi presque entendu) ce que son champion en vérité n’a jamais ni dit ni vraiment pensé.

Ainsi les défenseurs du RN font-ils parfois grand cas de déclarations récentes, voire très récentes, selon lesquelles Mme Le Pen s’est dite « opposée au pass sanitaire et au pass vaccinal » (décembre 2021), opposée de même à la vaccination obligatoire et au confinement, et, plus récemment nous l’avons dit (14 avril 2022), déterminée à réintégrer les 15.000 soignants et à leur verser leurs salaires arriérés (ce qui impliquerait tout de même, soyons réalistes, de mobiliser subitement au minimum près de 300.000.000 € …)

Compte tenu que Mme le Pen n’a pas élaboré de programme de gestion du Covid, mais seulement dit occasionnellement ce qu’elle ne voulait pas et (comme il est hors de question de nous mettre à jauger ici de sa bonne foi, comme de celle de son adversaire), nous allons nous limiter à l’examen de la faisabilité.

En d’autres termes, que peut (ou ne peut pas) faire un autre dirigeant qui succéderait à M. Macron dans ce cauchemar politico-sanitaire.

Entendons-nous bien : Il ne s’agit pas de refaire le match, et donc notamment pas de dire ou imaginer ce qu’un (quelconque) parti d’opposition aurait fait il y a 2 ans (début de la pandémie Covid), 5 ans (début de la présidence Macron) ou 13 ans (Loi Bachelot HPST) … puisque précisément il n’a rien fait …

Non, nous cherchons à concevoir ce qui est possible aujourd’hui, c’est-à-dire en tenant compte des faits à aujourd’hui, donc notamment de l’état des lieux en fin de présidence Macron.

Les politiques de confinement, puis de couvre-feu, de pass sanitaire, puis vaccinal et de la vaccination contrainte ont toutes été mises en place (sans la moindre réticence) par M. Macron sur les instructions directes des laboratoires pharmaceutiques.

Ces laboratoires ont agi par le truchement de leurs réseaux d’influence, de grands patrons de la médecine, de cabinets de conseil, et de la pharmaco-finance, fille ainée de la finance mondiale.

Or à cette finance mondiale comme chaque année, nous demandons en 2022 la somme colossale de 260 milliards d’euros, ce qui veut dire que chaque jour de l’année nous empruntons la bagatelle de plus de 700.000.000 €, dont on rappelle qu’ils sont (quotidiennement aussi) indispensables pour payer le train de vie de l’État (c’est à dire le nôtre …).

Ces marchés financiers sont habités par les fonds d’investissements (spéculatifs ou non) qui tels Blackrock ou Vanguard sont aussi au nombre des actionnaires de référence des laboratoires, notamment Pfizer ou Moderna.

La destruction de notre système de santé et son innervation politique et financière par les laboratoires pharmaceutiques implique que tout changement radical dans la gestion du Covid est totalement exclu.

Sitôt élue, Mme Le Pen serait fermement prise en mains (comme M. Macron le fut) et ses réticences éventuelles (même par hypothèse supérieures à celles de son prédécesseur) balayées en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire.

Et ici de deux choses, l’une : soit Mme Le Pen n’a pas même pensé à tout cela, et dans ce cas l’omission grève lourdement toute crédibilité gouvernementale ; l’autre : soit Mme Le Pen n’ignore rien de ces mécanismes, et ses promesses sont donc frappées a minima du sceau de l’irréalisme le plus complet.

Nous ne ferons pas ce choix à la place de nos estimés lecteurs.

Mais indéniablement la terrible vacuité du programme de gestion du Covid présenté par Mme le Pen les y aidera.