LYTOS, ANSM et PATATRAS

Existe dans la pharmacopée un médicament au nom de LYTOS, nom de scène de « l’acide clodronique sel disodique tétrahydrate », autrement dénommé « ACIDE CLODRONIQUE SEL DISODIQUE 520 mg cp (LYTOS) ».

Ce bidule « LYTOS 520 mg » (comprimé (blanc) / boîte de 30), qui « appartient à la famille des biphosphonates ….  agit en bloquant les cellules qui détruisent l’os et en luttant contre la déminéralisation ; il s’oppose donc à la libération du calcium osseux dans le sang. Il est utilisé dans le traitement des maladies qui provoquent une destruction de l’os ou une hypercalcémie »

Comme d’hab les contre-indications ne sont pas minces (insuffisance rénale grave, maladie de l’œsophage susceptible de provoquer un blocage du comprimé avant sa descente dans l’estomac, etc …) et ses effets secondaires redoutables : fractures inhabituelles du fémur, atteinte des os de la mâchoire pouvant entraîner la perte des dents, irritants pour la bouche ou l’œsophage, ainsi que les habituelles peccadilles (diarrhées, nausées, vomissements, baisse excessive de la calcémie, insuffisance rénale, uvéite, irritation de l’œsophage, ulcère gastroduodénal).

Ca c’est pour le LYTOS, délivré évidemment en pharmacie.

Mais existe aussi LITHOS, simple « complément alimentaire », lui aussi vendu par le même pharmacien, lequel se trouve fort affairé (à vrai dire écartelé même entre les cosmétiques et les injections Pfizer) par nombre d’autres dadas que la stricte délivrance de médicaments et se prend donc, occasionnellement certes, les pieds dans le tapis.

Le plus renversant est que l’ANSM est largement consciente de la confusion (vous pensez bien) dont elle détaille même les affres : « la prononciation identique de leur dénomination / leur orthographe très proche / leur posologie similaire (2 comprimés par jour) ».

Mais au lieu d’interdire purement et simplement toute source de confusion entre un médicament et un énième bidouillage vitamino-santé, que fait l’État ? Et que fait l’ANSM ?

Et bien, pas grand-chose : « malgré plusieurs alertes de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) depuis 2017, un nouveau cas de confusion entre la spécialitéLYTOS 520 mg comprimé pelliculé (clodronate de sodium) et le complément alimentaire LITHOS  comprimé à libération lente (citrate de potassium et de magnésium) a récemment été signalé. L’erreur est survenue au moment de la dispensation en pharmacie ».

On a juste prévu une ” évolution de l’étiquetage secondaire du médicament LYTOS … courant 2023 ” !

En attendant ? Et bien en attendant le pharmacien devra changer de lunettes (s’il trouve un ophtalmo) cependant que le patient est prié de l’aider à lire les graffitis du généraliste !

C’est apparemment tout ce qu’on a trouvé à faire en haut lieu entre deux mitraillages du Pr Raoult ….