Convenons-en, dans une vie le certificat de décès est un événement en soi.
Bon nombre d’entre nous songent à la vie après la mort. Mais peu finalement s’imaginent … la mort après la mort.
Sans le nécrosésame, pas la moindre perspective : ni enfer, ni purgatoire. En bref, la seule solution sera de continuer à trainer dans le couloir des urgences. Sombre avenir : y moisir en attendant les soins, pourquoi pas, mais y stagner y compris tout trépas composté, à quoi bon ?
Pour remédier à l’excès de défunts non certifiés, le ministre de la santé vient de pondre une de ces lumineuses fulgurances dont la santé publique fait ses choux gras entre deux discours fondateurs de qui vous savez.
C’est ainsi qu’il y a huit jours donc, le ministre de la Santé François Braun a annoncé « donner la possibilité aux infirmières libérales de pouvoir signer [des] certificats de décès, pour faire gagner du temps aux médecins, jusque-là seuls habilités à réaliser ces documents. …. Selon le ministre de la Santé, cela permettra de décharger les médecins d’un acte non rémunéré en journée, pour lesquels ils sont de moins en moins disponibles »
Or les carabins semblent fort peu goûter la disparition de l’exclusivité de cette attribution, car s’ils ne sont pas rémunérés les jours ouvrables, en revanche « quand ils sont signés de nuit ou le week-end, ces certificats de décès sont payés 100 euros. Et là, les praticiens répondent présents ».
Qui veut redevenir prestement poussière est donc bien « aspiré » de rendre son âme après 22 heures, sauf à repérer dorénavant en journée l’infirmière libérale du coin.
Mais attention seules « six régions vont servir d’expérimentation » ce qui corse d’autant le dilemme.
Mourir oui, mais où et quand ?