Didier Raoult : Grandeur et Disgrâce d’une Intelligence

Né à Dakar, en Afrique, issu d’une famille riche de science et d’honneur, Didier Raoult s’est nourri très tôt d’une vision du monde qui pour toujours allierait la diversité, l’effort et la droiture.

Sa carrière professionnelle exceptionnelle fut donc simultanément celle du médecin rigoureux qui place au sommet de sa conscience le soin au malade, celle du scientifique innovant pour qui la rigueur n’est rien sans la curiosité, celle de l’homme d’honneur enfin qui jamais ne transige avec le respect de soi.

Par une conjugaison de hasards et d’incuries dont l’histoire de l’Homme a le secret, l’ascension du Professeur Raoult s’est déroulée dans le même temps où, tous, nous avons commis la folie de laisser se développer l’hydre mondiale démesurée de l’avidité financière intégrale, parée pour la circonstance de l’un de ses costumes favoris, celui insensé de Big Pharma.

Ce Veau d’Or grotesque mais fatal qui s’est longtemps repu de tout ce qui fut à l’exact opposé de nos valeurs humaines est arrivé aujourd’hui à maturité. Ayant dévoré nos histoires et nos espoirs, le voici, gobant notre présent face à quelques-uns de nos derniers Didier Raoult : le choc était inévitable.

Lorsqu’à l’hiver, puis au printemps 2020, le pouvoir sanitaire et politique doit se résigner à l’idée que cette fois le petit Corona ne va pas se limiter à la Chine (ni à défier la fantaisie proverbiale de nos voisins italiens), le tableau est d’emblée posé, avec même une étonnante clarté : entre ceux qui ont déjà commencé à travailler (donc à soigner) et ceux qui brûlent d’influencer de leur ignorance les choix de santé publique (donc d’intriguer), le fossé est immédiatement considérable, mais le choix est encore ouvert.

Que nos autorités s’appuient aussitôt sur les spécialistes reconnus, qu’elles mettent sans délai à leur disposition les moyens de prendre en charge les malades et de traiter la maladie, en d’autres termes que le pouvoir commence donc par ne pas délibérément renoncer, et l’épidémie, pour être multifactorielle n’en sera pas moins contrée. En février, puis en mars 2020 cette option, la seule rationnelle, la seule humaine, la seule médicale, était clairement à portée.

Il y en avait une autre, qui consisterait (1) à décider ex abrupto qu’il n’y avait aucun traitement et à faire donc crânement d’une ignorance prétendument scientifique, un présupposé stupidement définitif, (2) à ne surtout pas soigner de ce fait ceux qui, malades chez eux, finiraient au bord de l’asphyxie par engorger des hôpitaux par principe déjà saturés, et (3) à écarter enfin un corps médical un peu trop prompt il est vrai (par endroits) à se pencher sur une population si peu moderne qu’elle serait bien capable, si on n’y mettait bon ordre, d’en appeler au serment des médecins.

C’est la seconde option qui fut choisie, en à peu près aussi peu de temps qu’il en faudrait quelques mois plus tard pour imposer à la population, dans le déni des principes démocratiques les plus évidents, une rafale d’injections contestées et aveugles.

Evidemment le renoncement du pouvoir, la capitulation devrait-on dire, devant tous ceux qui prônant l’ignorance et le non-soin, s’empressèrent paradoxalement de simultanément proposer leurs services, n’alla pas sans quelques bavures : des tests approximatifs quand ils ne furent irréalisables, des masques et protections inexistants, sans compter un maillage médical en attente permanente d’un improbable ravaudage, il fallut bien emmailloter cette gabegie : ce serait donc au prix d’un aberrant isolement, d’autant plus insoutenable que servilement calqué sur l’une des pires dictatures mondiales.

Dans tous les systèmes autoritaires il est des gêneurs à éradiquer : Didier Raoult est de ceux-là, mais ce fut au prix d’un obstacle redoutable toutefois, savoir celui de sa compétence mondialement reconnue, arcboutée qui plus est sur un curriculum long comme les plages du Sénégal. Hors de question donc de parvenir à discréditer le savant marseillais : les rares qui lui arrivent à la cheville sont du même bois que lui.

Il fut donc décidé de jeter l’opprobre sur ses travaux, motifs pris tantôt du nombre insuffisant de malades guéris, tantôt de la guérison elle-même. La besogne fut assumée par une fine équipe de coupe-jarrets, tantôt médecins (paraît-il) diplômés,  tantôt calculateurs (auto ou bio) proclamés, tous volontaires pour alimenter une curée médiatique d’autant plus indolore que par avance absoute.

Las, cette comédie, d’autant plus odieuse et indécente que sa bien-pensance s’appuyait sur le non-soin au malade, tourna court au fur et à mesure qu’à Marseille les guérisons et les témoignages s’empilaient : impossible de décrier à l’infini des dizaines de milliers de prises en charge, de nier le succès des thérapies mises en œuvre, impossible donc de continuer envers et contre toutes les évidences à critiquer ces soins de surcroît (un malheur n’arrive jamais seul) détestablement bon marché.

Les mauvais esprits ont toujours plus d’un sale tour dans leur sac : si on ne pouvait jeter à bas les résultats, on piégerait donc son auteur : qu’il critique les injections d’ARN, à la hâte parées du nom de vaccin et c’en serait fait de ce médecin assez rétrograde pour s’obstiner à penser que l’on doit soigner les malades. L’insolent fut donc soumis à la question : Ces injections sont-elles véritablement un « vaccin » ?  Dans la mesure où la production de protéine « Spike » conduit au moins en partie à celle d’anticorps, oui le terme « vaccin » est adapté. Acceptez-vous de vacciner dans votre unité hospitalière ?  Dans la mesure où je suis un fonctionnaire de la santé publique, oui mon unité procédera à la vaccination, en l’espèce du personnel médical qui le souhaitera. Recommandez-vous la vaccination à ce même personnel soignant ? Dans la mesure où les soignants au contact des malades sont par définition surexposés, et où donc le rapport bénéfice risque individuel peut être par définition positif, oui cette recommandation sera faite. N’allons pas plus loin : là également échec !

Impossible à prendre en défaut sur ses travaux, impossible à condamner pour son respect des règles, que restait-il pour se débarrasser d’une sommité si encombrante sinon l’autoritarisme ?  Et pour quel grief sinon celui ultime, sous toutes les mécanismes dictatoriaux, petits ou grands, d’avoir dit la vérité ?

L’autorité prit donc les traits rigoureux d’un manager hospitalier intransigeant, tout exprès dépêché de la capitale.

Et pour la vérité, il n’y eut que l’embarras du choix : voilà assez longtemps que le rétif Professeur, encombrait le jeu de ses constats et assommait les médiocres de faits irréfutables.

La vérité suffirait à le condamner puisqu’il avait osé la prononcer.

Le grand homme serait disgracié donc non pour avoir démérité mais pour avoir déplu : suprême injustice à l’un de nos plus grands médecins, mais suprême reconnaissance aussi qui met la vilenie de la sanction à la hauteur du persécuté.

Il restera il est vrai à attifer convenablement cette procédure d’opérette, car sans le connaitre on imagine assez mal la rigueur du nouvel intendant parisien s’accommoder de cette détestable besogne.

Coup de chance : Didier Raoult a largement atteint l’âge de la retraite ….. Le hasard même médical fait décidément bien les choses.

Et quant aux compétences piétinées, continuons à insulter l’avenir : il nous le rendra bien.

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Peu après la publication ci-dessus, Le Pr Raoult a lui-même donné des explications plus qu’éclairantes sur l’attitude du pouvoir sanitaire qui veut en toute simplicité rien moins que ….. détruire l’IHU …

https://basta-covid.fr/qui-veut-la-peau-de-lihu/