L’Honneur perdu de la France Affreuse

Après la France Afrique, la France à Fric, toujours plus bas, toujours plus consternant, voici la France Affreuse …..

La doxa gouvernementale soigneusement huilée nous sert depuis un mois la comédie particulièrement peu ragoûtante, particulièrement grotesque, d’un pays à l’innocence virginale agressé par un tyran sanguinaire mais fort heureusement contré par les chevaliers blancs de l’occident en liesse.

Cette comédie qui utilise le malheur des uns et la crédulité des autres pour justifier en chantant les vilenies occidentales nous écœure.

Nous avons eu l’occasion d’exposer il y a peu ce qu’est vraiment le lobby Américano-Otanesque et pourquoi (simultanément à cet autre dégoût que nous inspire M. Poutine) la fable servie par nos gouvernants et nos médias se révèle consternante. Nous vous laissons le soin de vous reporter à ce billet détaillé.

Mais il y a pire, chaque jour apportant au moulin de la honte son lot de vilenies.

Le 14 mars, nous apprenons que malgré l’embargo décidé contre la Russie il y a 8 ans suite à l’annexion de la Crimée, la France (au lieu de tenter de faire strictement respecter les accord de Minsk) a continué à livrer des armes à M. Poutine de 2015 à 2020 !

« Entre 2015 et 2020, la France a livré des équipements militaires dernier cri à la Russie. Un armement qui a permis à Vladimir Poutine de moderniser sa flotte de tanks, d’avions de chasse et d’hélicoptères de combat.

Face caméra, le ton est grave, chaque mot pesé. Mercredi 2 mars, dix jours après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Emmanuel Macron s’adresse à la nation. « Poutine a choisi la guerre, déclare-t-il aux 21 millions de téléspectateurs qui suivent son allocution en direct. Les forces russes bombardent Kiev, assiègent les villes les plus importantes du pays. Des centaines de civils ukrainiens ont été tués. »  Il ajoute : « Nous nous tenons aux côtés de l’Ukraine. »

Ce soir-là, Emmanuel Macron omet de préciser une information de taille : entre 2015 et 2020, malgré l’escalade militaire avec l’Ukraine, la France a discrètement équipé l’armée de Vladimir Poutine avec des technologies militaires dernier cri. Du matériel qui a contribué à moderniser les forces terrestres et aériennes de la Russie.

D’après des documents « confidentiel-défense » obtenus par Disclose et des informations en sources ouvertes, la France a délivré au moins 76 licences d’exportation de matériel de guerre à la Russie depuis 2015. Montant total de ces contrats : 152 millions d’euros, comme l’indique le dernier rapport au Parlement sur les exportations d’armement, sans toutefois préciser le type de matériel livré.

Selon notre enquête, ces exportations concernent essentiellement des caméras thermiques destinées à équiper plus de 1 000 tanks russes, ainsi que des systèmes de navigation et des détecteurs infrarouges pour les avions de chasse et les hélicoptères de combat de la force aérienne russe. Principaux bénéficiaires de ces marchés : les sociétés Thales et Safran, dont l’Etat français est le premier actionnaire.

Pourtant, l’Union européenne impose depuis le 1er août 2014 un embargo sur les armes à destination de la Russie. Une décision qui fait suite à l’annexion de la Crimée, en février 2014, à l’auto proclamation des républiques séparatistes pro-russes de Louhansk et Donetsk deux mois plus tard, et au crash d’un Boeing 777 abattu par un missile russe en juillet de la même année.

En 2015, sous pression de ses partenaires européens et des Etats-Unis, le président François Hollande avait fini par annuler la vente de deux navires Mistral à la Russie. Mais d’autres livraisons, moins visibles, vont se poursuivre.

Les gouvernements de François Hollande puis d’Emmanuel Macron ont profité d’une brèche dans l’embargo européen : il n’est pas rétroactif. En clair, les livraisons liées à des contrats signés avant l’embargo peuvent être maintenues. Ce que confirme à Disclose la Commission européenne, en rappelant néanmoins que ces exportations sont censées respecter « la position commune de 2008 ». Celle-ci stipule que les Etats membres doivent refuser les exportations d’armement dès lors qu’elles peuvent provoquer ou prolonger un conflit armé. Un risque bien présent en Ukraine.

En décidant de poursuivre ces livraisons à la Russie au moins jusqu’en 2020, la France a donné un atout militaire de plus à Vladimir Poutine, dont l’armée est déjà en supériorité numérique face aux Ukrainiens. Un soutien embarrassant à celui que le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a qualifié, au déclenchement de la guerre, de « dictateur ».

Voir l’enquête de Disclose ici.

On se frotte les yeux : Grâce à la France, M. Poutine a pu équiper ses chars, ses avions et hélicoptères de combat de systèmes français livrés en pleine violation de l’embargo et qui servent à écraser le peuple ukrainien !

Et la France déshonorée donc, mais jamais gênée aux entournures continue à donner des leçons !

Pire encore, le Ministère des armées ose justifier ces ventes d’armes en alléguant que « les contrats signés par l’État français ne sont pas rétroactifs, et l’embargo ne s’applique pas sur ces contrats signés avant août 2014 »

L’argutie juridique et les finasseries des cabinets ministériels contre les droits de l’Homme ! A ce stade là le culot est princier.

Le Prince lui-même justement, pas gêné pour deux sous, nous le confirme quand on veut : « la poursuite de la livraison d’équipements militaires à la Russie entre 2015 et 2020, donc après les sanctions européennes ayant suivi l’annexion de la Crimée … [est]  …en conformité avec le droit international ».

Ben voyons … . Culotté mais logique : c’est le fameux “en-même-temps” : on peut en même temps vendre des armes aux dictatures sous embargo, et se scandaliser qu’ils s’en servent. Pas de problème …

Mais continuons à dévider cette pelote infernale : le site Mediapart publie ce jour que non seulement la France, mais, pire, dix États européens ont exporté des armes vers la Russie après l’embargo de 2014 !

« Nos destins sont liés. L’Ukraine fait partie de la famille européenne. L’agression de Vladimir Poutine est une agression contre tous les principes qui nous sont chers. » Cette déclaration d’Ursula von der Leyen la semaine dernière reflète bien la nouvelle union de l’Europe, à la suite de l’invasion de l’Ukraine. Tous unis contre un seul homme et la guerre qu’il mène depuis trois semaines aux frontières de l’UE.

Pourtant, il y a à peine plus d’un an, Vladimir Poutine et son armée n’étaient pas les ennemis numéro un. Un tiers des États membres de l’Union européenne (UE) ont exporté des armes vers la Fédération de Russie entre 2015 et 2020, d’après les données de COARM, analysées par Investigate Europe (IE). COARM est le puissant groupe de travail du Conseil européen chargé de l’exportation des armes conventionnelles. Chaque année, les 27 pays de l’UE doivent lui transmettre le montant de leurs exportations. C’est sur ces données officielles que se base notre analyse.

Entre 2015 et 2020, la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche, la Bulgarie, la République tchèque, la Croatie, la Finlande, la Slovaquie et l’Espagne ont donc exporté vers la Russie de Poutine pour 346 millions d’euros d’« équipement militaire ». Équipement militaire ? Un mot générique pour désigner notamment des missiles, des bombes, des torpilles, des fusils, des roquettes, des vaisseaux et des véhicules de combat.

Pourtant, depuis juillet 2014, un embargo de l’UE interdit les ventes d’armes à destination de la Russie. Cette décision avait fait suite à l’annexion de la Crimée et l’établissement des deux républiques séparatistes du Donbass, six mois plus tôt. Le commerce des armes a toutefois continué de mener bon train durant les cinq années qui ont suivi.

Comme l’a révélé le média Disclose lundi, la France a vendu pour 152 millions d’euros d’équipement militaire à la Russie. Un chiffre confirmé par l’analyse d’Investigate Europe qui place la France loin devant ses voisins avec 44 % des armes européennes envoyées vers la Russie. 

D’après notre enquête, les autorités françaises ont notamment donné leur accord dès 2015 pour l’exportation de matériel de type « bombes, roquettes, torpilles, missiles, charges pour explosifs… », des armes directement létales mais aussi pour du « matériel d’imagerie, des aéronefs avec leurs composants et des “véhicules plus légers que l’air”… ».

Et ce n’est pas tout !

En vérité le cinéma se joue avec la complicité intégrale des mécanismes européens, ce qui donne une bonne idée du degré de mauvaise foi à l’œuvre dans cette partie de bonneteau mortelle.

Derechef Mediapart en effet démontre comment des fonds publics européens financent des marchands d’armes notamment français, sous le prétexte de mettre en place une « Europe de la défense » qui n’a d’européenne et de défense que le nom !

Car il s’agit en vérité de développer de nouveaux systèmes d’armes terrifiants, des « monstres de technologie et de destruction. Parmi les projets subventionnés sur fonds publics : un canon électromagnétique (pouvant lancer des projectiles à une distance de plus de 200 km à une vitesse de plusieurs milliers de km/h), une arme laser de grande puissance, un système de tir permettant de détruire des cibles sans qu’elles ne soient dans le champ de vision du soldat (grâce à l’usage combiné d’un drone et d’un missile à moyenne portée) »

Evidemment, ces activités de pure barbouzerie technologique se déroulent sans le moindre contrôle réel, ni parlementaire, ni éthique, avec pour conséquence « le développement quasiment déréglementé de technologies qui vont changer la conduite de la guerre ».

A l’instar des méthodes illégales utilisées pour injecter de force à la population de pseudos « vaccins » ARN expérimentaux, la machine infernale se poursuit vers une direction nationale et européenne autoritaire, sinon autocratique et hors tout système démocratique.

De quoi donner des leçons à un certain ….. Vladimir Poutine …

Non ?