Du Covid à l’Ukraine : le naufrage de la Nation

Avant-propos : une fois n’est pas coutume, nous ferons précéder nos propos d’une brève et double grille de lecture.

1. Nous n’aimons pas ce détestable Monsieur Poutine, ce qui veut dire que, contrairement à nos dirigeants qui aiment à justifier n’importe quoi au nom tant du profit que d’un confortable fatalisme de salon, nous avons toujours désapprouvé le fait de converser et commercer normalement avec les régimes autoritaires et/ou hégémoniques comme si de rien n’était.

Il était et il demeure stupide et irresponsable d’investir à tout crin dans toutes les dictatures du monde en oubliant qu’au premier caprice, la poigne de fer de ces régimes se referme sur nos entreprises et nos citoyens.

Il était et il demeure plus inconscient et irresponsable encore de faire dépendre directement notre subsistance d’un nombre indéterminé d’autocrates, de laisser tous nos produits essentiels notamment de santé venir de Chine, de nous reposer pour la fourniture de notre énergie sur la complaisance uraniumesque du régime Nigérien, de laisser les régimes du Golfe et la Russie décider si nous aurons ou non du gaz et du pétrole, de nous reposer entièrement sur l’Amérique fauconnière du soin de gérer la totalité de nos besoins numériques, comme de livrer à ce même étranger fast-bouffeur nos décisions de santé publique quand ce n’est pas carrément notre gouvernance quotidienne, via son insupportable armada de cabinets de conseils aussi fumeux et vaniteux que traitres à la Nation que nos dirigeants ont l’imbécillité de leur livrer de la sorte pieds et poings liés.

2. Nous sommes, en dépit de l’indécent cirque électoralo-médiatique, parfaitement conscients du drame vécu par les peuples d’Ukraine, ce qui veut dire que, contrairement là aussi à nos dirigeants qui aiment à justifier n’importe quoi au nom ici de la realpolitik, nous avons toujours aussi été conscients des drames vécus par tant d’autres peuples.

Nous visons expressément : le peuple de Syrie bombardé par Moscou sans que nous y trouvions trop à redire, le peuple d’Irak détruit sous nos yeux par l’évangéliste pax americana, le peuple du Tibet sinisé par la Chine sans que notre conscience dalaïlamesque ne s’en émeuve outre mesure, le peuple d’Égypte écrasé par son énième tyran auquel nous livrons avec une émotion sonnante et trébuchante notre matériel de mort et de destruction (quand ce n’est notre honteuse aide directe), le peuple de Libye que nous avons laissé étrangler par son Kadhafi parce que ça nous arrangeait bien puis que, tous jabots-philos déployés, nous avons recouvert de bombes parce que finalement ça nous arrangeait mieux, ou encore le peuple de Palestine chaque jour réduit à une vie plus congrue que la veille sous le joug d’un régime dont le peuple pourtant lui-même fut tant martyrisé. Et la liste serait longue des peuples du monde auxquels nous avons infligé (ou laissé infliger) ce que vivent aujourd’hui les peuples d’Ukraine.

Voilà ce qui devait être dit au moment de tenter dans cette affaire une analyse des œuvres de la macronie, ou de ce qui en tient lieu.

A. LE COVID

La gestion du Covid fut (et demeure) d’abord celle d’une abdication pure et simple.

L’axiome effronté et immédiat de l’absence prétendue de tout traitement, le refus donc de repositionnement de molécules anciennes, l’interdiction inimaginable aux médecins de soigner leurs malades (!) et la chasse corrélative invétérée aux médecins réfractaires, ont été mis en place sous le joug impérialiste amerloque de la pharmaco-finance mondiale qui a ordonné au système de santé publique française de faire ou de ne pas faire.

Dès le premier jour donc, en dépit de trémolos déjà insupportablement pitoyables (« nous sommes en guerre ») l’État avait pris son parti de rendre les armes sans combattre et de détruire ce qu’il restait de Nation dans la gestion de la santé publique.

La création simultanée et l’entretien d’une panique constante auprès des autorités de santé et de la population, jusqu’à l’enfermement autoritaire desdites populations, furent de la même veine : terroriser pour mieux asservir, afin de conduire aussitôt à l’injection accélérée, obligatoire et répétée de traitements expérimentaux américains dépourvus de toute étude objective.

Toutes ces mesures décidées par les firmes pharmaceutiques, véhiculées par leurs mandarins affidés, et imposées à l’autorité politique, relevaient il n’y pas si longtemps du pur « complotiste », qualification bénie qui permettait à n’importe quel abruti de disqualifier instantanément en direct la plus sérieuse des argumentations dès lors que perçue comme contraire aux injonctions des laboratoires (aujourd’hui se défendre de tout complotisme n’est même plus nécessaire : tous ces événements se sont déroulés sous nos yeux).

Assommée par une corporation médicale quasi entièrement à genoux devant la toute puissance des laboratoires, tétanisée par une classe politique aussi autoritaire que dépourvue de toute capacité d’esprit critique, achevée par une presse démissionnaire dissoute dans le suivisme du dogme officiel, la population s’est résignée à ce qui lui est imposé : des discours aussi systématiquement alarmistes que complètement idiots, des restrictions de libertés arbitraires et stupéfiantes, et l’injection bientôt rituelle de fioles délirantes aussi inefficaces qu’expérimentales..

Et l’Europe comme à l’ordinaire camphrée dans son autosatisfaction perverse, de se réduire à un insipide conglomérat de dirigeants locaux, infantilement strapontinés à la table de la finance mondiale, accompagnant tels autant d’Ursula la machine américaine de conquête hégémonique et de nivellement des libertés.

Et quelle fut donc l’attitude de l’État sous la direction d’Emmanuel Macron ?

A l’injonction de ne pas soigner, l’État s’est immédiatement couché et, dans le total déni des solutions pourtant réelles défendues par certains de nos plus grands médecins français, a accepté de laisser les malades livrés à un système de santé devenu purement administratif et autoritaire.

A l’injonction d’enfermer la population, l’État a accepté de gérer l’épidémie en mode purement répressif et policier, consacrant largement même plus de ressources à financer la répression que n’en aurait demandé l’accès aux soins existants.

A l’injonction de forcer la population à accepter les injections de thérapies folles décidées hors de notre sol, l’État a livré sa population, n’ayant de cesse de rendre la vie des citoyens intenable et créant tous les mécanismes iniques purement coercitifs à cette fin.

Telle fut, sur les instructions de la pharmaco-finance mondiale à l’heure américaine, sur les ordres donc d’une puissance étrangère, la désastreuse gestion par l’État français des malheurs de son peuple : la République a obéi aux injonctions de l’envahisseur et, collaborant pleinement, n’a pas défendu sa population.

Le naufrage de la Nation est donc complet : l’essentiel à retenir de la crise du Covid est que l’État n’a pas protégé ses citoyens et a donc gravement failli à sa mission.

B. LA GUERRE D’UKRAINE

Et voici que survient la guerre en Ukraine, aussitôt présentée par l’Amérique, l’OTAN et l’Europe, donc aussi par la France docile, comme « la simple agression imprévisible d’une nation indépendante par un autocrate fou » auquel « des mesures de rétorsion économique vont faire rendre gorge sans coup férir ».

Malheureusement ce petit cinéma ne résiste à aucun examen sérieux et son déversement organisé singe à s’y méprendre l’infernal bla-bla formaté de la pandémie Covid.

Petit retour à la logique et aux faits, rien qu’aux faits.

Voilà des dizaines d’années que l’Amérique bien pensante et religieuse nous fait le coup du bien et du mal, des bons et des méchants.

Or compte tenu de l’ardoise américaine en matière de respect des peuples, il est absolument sidérant qu’il se trouve encore ne serait-ce qu’un foutu politicard français pour gober ce genre d’énormité.

Dans cette navrante affaire donc, et une fois de plus, la France se fourvoie dans les grandes largeurs, une fois de plus la macronie trottine derrière l’Amérique financière, une fois de plus l’État français s’assied sur la Nation. Démonstration.

L’Amérique d’abord :

Il n’y a pas de bons, ni de méchants. Il n’y a que des hommes, capables partout d’à peu près tout, de toutes les grandeurs et de toutes les bassesses, de toutes les intelligences et de toutes les stupidités, y compris d’organiser consciencieusement leur malheur quotidien pour toutes les bonnes et les mauvaises raisons dont l’histoire de l’évolution nous a dotés. A la fable du bien et du mal, inventée pour la bonne conscience des crétins, nous préférons donc les faits et seulement les faits.

Les Etats-Unis sont depuis longtemps une nation gigantesque qui (et comme tout pouvoir démesuré le ferait à sa place) cherche à s’imposer par tous les moyens. Leur reprocher ce tropisme est hors sujet. L’omettre en revanche est irresponsable : cet État immense agit en fonction de ses propres intérêts et se contrefiche des nôtres, s’aidant et surfant il est vrai au passage sur la faiblesse conceptuelle et la naïveté confondante de nos dirigeants.

Petit rappel historique donc à l’usage des américanolâtres, puisqu’en l’espèce les choix politiques de l’Amérique furent et demeurent éloquents.

De 1940 à 1943, l’Amérique a systématiquement choisi de composer avec le régime de Vichy, contre la France Libre du Général De Gaulle. Et dès le printemps 1944, l’Amérique a prévu d’imposer à la France une administration et une monnaie étrangères d’occupation, considérant la France, mise dans le même sac que l’Allemagne nazie, comme partie du clan des vaincus, et donc occupable et partitionnable à souhait.

Plus encore, pour foncer vers et contre le Kremlin, le plan du débarquement prévoyait de tenir De Gaulle à l’écart (comme en Afrique du Nord, comme à Yalta), et de laisser sauter Paris (!) en la contournant. Pour mettre la main sur notre économie, il était ensuite prévu de couper la France en deux ou trois zones qui auraient été administrées par les puissances étrangères, comme le fut l’Allemagne. Donc soyons clairs : nous ne remercierons jamais assez tous les pauvres soldats alliés envoyés en Europe pour nous libérer et qui y ont laissé leur vie. Mais ne confondons pas ces héros avec l’État américain, à propos duquel nous ne devons pas non plus manquer de mémoire.

Car dans la suite les Etats-Unis ne manqueront jamais de gêner la France et d’intervenir contre son indépendance et contre notre Nation, de leur « refus » de nous voir dotés d’un programme nucléaire, au financement du F.L.N. algérien et à celui de l’OAS !

Et pour ce qui ressort de la maitrise du territoire, si le Général De Gaulle n’avait pas exigé en 1967 le départ des troupes américaines, nous serions comme la plupart des pays d’Europe aujourd’hui encore garnis (et asservis par) de très nombreuses bases militaires US (notamment plus de 20 bases en Allemagne, 8 en Italie,7 au Royaume Uni, sans compter Grèce, Espagne,  Belgique, Pays-Bas, Portugal, Turquie, etc …).

Car l’hyperpuissance américaine domine l’espace militaire occidental (voire mondial) et en particulier européen à un point de nos jours encore peu perceptible par l’homme de la rue, que ce soit par ses propres forces, ou par ses bras armés favoris que sont au plan militaire, l’OTAN et, au plan politique, l’Union Européenne.

A cela s’ajoute qu’au strict plan de l’hégémonie planétaire, l’Amérique a de surcroît couplé sa supériorité militaire d’une domination économique en parant son invasion des atours sournois du commerce ultra-libéral puis de sa version mondialisée.

Détail révélateur : ce que nous désignons par « mondialisation » se dit en anglais « globalization ». La nuance est significative : les américains étendent leur influence au monde extérieur, cependant que réciproquement nous sommes réduits à subir leur irruption à sens unique.

Les premières résignations nettes devant les assauts d’une mondialisation qui nous échappe totalement, remontent aux années 80 et 90. Le processus s’est évidemment accéléré depuis quinze à vingt ans en même temps que nous avons complètement raté le train du numérique, et du même coup échoué à suivre, sinon maitriser, la vitesse des échanges et donc des modifications de société.

Pendant que certains continuent en bras de chemise à se pâmer naïvement devant le concept infantile et complètement largué de la start’up spécul-nation, l’usine numérique et financière US avale tout sur son passage : nos processus de décision, nos systèmes de travail, nos intelligences, et pire maintenant, nos données mêmes, publiques et privées, et donc notre avenir et nos libertés.

Telle est l’Amérique : pendant que deux douzaines de gugusses de plateau TV se trémoussent tous les 4 ans pour gloser sur le degré supposé de méchanceté ou non du futur président américain, la nation US avance et nous asservit par sa puissance militaire, par sa maitrise technique et numérique et enfin par la dette financière qu’elle alimente sournoisement à dessein : le plus sûr moyen de contrôler la descente aux enfers de ses vassaux est encore de la financer.

L’OTAN ensuite :

L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord est une alliance militaire créée en 1949, au sortir de la seconde guerre Mondiale et aux prémices de la guerre froide. L’adhésion (et le réarmement corrélatif) de la République Fédérale Allemande en 1955 provoqua par Moscou la création antagoniste du Pacte de Varsovie.

La France, membre de l’OTAN à sa création, décida ultérieurement (tout en en restant membre) d’en quitter le commandement intégré, ainsi que l’exposa le Président De Gaulle au Président Johnson par une lettre fort éloquente du 7 mars 1966 : « La France se propose de recouvrer sur son territoire l’entier exercice de sa souveraineté, actuellement entamé par la présence permanente d’éléments militaires alliés ou par l’utilisation habituelle qui est faite de son ciel, de cesser sa participation aux commandements intégrés et de ne plus mettre de forces à la disposition de l’OTAN ».

La décision du Président De Gaulle de sortir du commandement intégré de l’OTAN s’articulait sur la défense évidemment de la souveraineté, donc de la Nation, dont on sait que l’Homme du 18 juin a toujours considéré la valeur conceptuelle comme fondamentale. En clair l’immense Charles De Gaulle avait compris le danger absolu que représentait l’hégémonie tentaculaire de la pieuvre US, et que la protection de la Nation France commandait de conserver, voire revigorer un minimum d’autonomie salvatrice.

Evidemment il n’en alla pas de même de la décision inverse (pour tout dire assez bêtement américanophile) prise en 2009 par son (très) lointain successeur Sarkozy, dont la plaidoirie assez piteuse et vide en faveur de cet affaiblissement de la Nation singeait d’avance le pire macronisme (dont il nous faut donc aujourd’hui déjà nous astreindre à triturer ici même les futures dépouilles). En clair à nouveau, les esprits ici assez limités de MM. Sarkozy et Macron évidemment n’ont pas résisté à la verroterie américaine et l’un après l’autre ont plus que largement contribué à l’affaiblissement de notre souveraineté.

La guerre froide se dénoua en 1991 avec la chute du mur de Berlin, l’effondrement du bloc soviétique et la dissolution du pacte de Varsovie. Il eut été compréhensible que l’OTAN se retire ou au moins se transforme considérablement et pourtant il n’en fut rien : la chute de l’URSS en 1991 conduisit au contraire l’OTAN à subsister, et devint l’une des méthodes favorites de l’Amérique dans son obsession de pousser ses pions à l’est.

Il est donc impossible de passer sous silence le sujet central du grignotage américain sans lequel la guerre d’Ukraine resterait incompréhensible.

La constitution de blocs d’hyper-puissances postérieurs à la seconde guerre mondiale a introduit dans la géopolitique planétaire une donnée nouvelle : dorénavant il y aurait les états de stature militaire (donc diplomatique) standard et les super puissances : Hier USA et URSS. Aujourd’hui USA, Chine et Russie.

Le concept de super puissance s’accompagne de celui de zone d’influence, chaque puissance étendant très au-delà des strictes frontières de son territoire sa zone d’influence, donc de domination, donc aussi de sécurité, et ce vis-vis des autres puissances de même calibre.

De la même façon qu’une partie du pacifique et de l’Asie sont zones d’influence stratégique de la Chine, et que l’Amérique centrale (et à une époque celle du sud) est zone de quasi protectorat US, l’Europe centrale et orientale revêt pour Moscou une importance stratégique essentielle : nous parlons ici autant des anciens « pays de l’est » que des anciennes républiques soviétiques détachées de la Russie d’aujourd’hui. En d’autres termes, ce qui se passe militairement, pour exemple, en Roumanie ou en Pologne n’est pas indifférent à Moscou et plus encore ce qui se produit en Géorgie ou …. en Ukraine.

L’Amérique le sait bien, voire mieux que personne, elle qui depuis 1991 n’a de cesse de venir narguer Moscou à ses frontières.

En janvier 1994, la Russie attire l’attention des occidentaux contre de nouvelles adhésions à l’OTAN que réclament plusieurs pays d’Europe centrale et orientale, en réaffirmant qu’un tel élargissement pourrait provoquer une « déstabilisation politique et militaire », cependant que trois ans plus tard, en juillet 1997, le ministre russe des Affaires étrangères rappelle qu’aux yeux de Moscou « l’élargissement de l’OTAN est une faute majeure, peut-être la plus grosse depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ».

Cette donnée géostratégique est rappelée à maintes reprises par les représentants russes tout au long des années qui suivent, la Russie allant jusqu’à souligner à quel point l’extension de l’alliance militaire qu’est l’OTAN s’étend « toujours plus près de la frontière russe ».

Il est de bon ton aujourd’hui pour les atlantistes de salon, y compris quelques philosophards à jabot, de faire mine de s’étonner que la Russie ait pu prendre ombrage de l’incessant rapprochement de ses frontières d’une alliance militaire dirigée contre elle. Aujourd’hui comme hier, les intellos en pantoufles se découvrent une âme de corsaire : on a les courages qu’on peut.

Et pourtant malgré les semblants d’assurances et les accords (cosmétiques ou non) intervenus dans l’intervalle entre OTAN et Russie, l’OTAN ne peut s’empêcher de faire entrer successivement dans son alliance militaire la Roumanie, la Pologne, la République Tchèque en décembre 1997, puis en mars 2004 une volée de nouveaux partenaires dont l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie et en 2009 la Croatie et l’Albanie.

Il est aisé de comprendre que depuis cette période (et aujourd’hui encore) le petit jeu de faux-cul des occidentaux à propos de l’adhésion ou non à l’OTAN de la Moldavie, de la Géorgie, ou de l’Ukraine représente une provocation permanente pour la Russie. Nous ne disons, ni que l’Amérique était systématiquement animée de mauvaises intentions (encore que), ni que Moscou ne se montrait pas d’une susceptibilité maladive surjouée (encore que là aussi). Nous disons simplement que celui qui aujourd’hui fait mine de s’étonner du problème (et prétend percevoir la guerre en Ukraine comme un coup de canon dans un ciel serein) est un inculte ou un hypocrite.

A fin 2021 donc, la Russie a requis fermement que le grignotage américain soit freiné et a émis à ce sujet des requêtes très claires sous forme de projets de traités. Nous ne prétendons pas que ces offres étaient en soi acceptables, mais du moins ces conversations représentaient-elles une matière à débat. Or au lieu de concevoir que l’avance américaine pouvait être insupportable pour Moscou, nous avons joué les gazelles et suivi les yeux fermés Washington dans son délire antisoviétique. Résultat : une guerre, une situation ingérable, des négociations mort-nées et une solution qui le jour venu passera par Pékin ou Ankara (ou Genève !) mais certainement pas par l’Europe qui en est pourtant le quasi théâtre, et encore moins par la France plus ridicule encore qu’inexistante.

L’Europe enfin :

L’Europe, dont on rappelle qu’il ne s’agit pas d’un État, mais uniquement d’un réseau de traités dont le résultat est appelé Union Européenne, se trouve plus que jamais dans la posture du canard boiteux.

Canard boiteux dès sa démarche fondatrice puisque cette union ne comporte (évidemment) de compétences que celles que les États ont accepté de lui abandonner, mais jamais par essence toutes celles qu’ils ont voulu conserver ; et donc ses incohérences sont elles aussi fondatrices et génératrices de désordres de la pensée conceptuelle, dont (pour exemple) la monnaie commune est symptomatique, elle qui fut d’emblée, fictivement et volontaristement, la première monnaie détachée de l’économie et de la fiscalité.

Canard boiteux aussi dans sa logique de décision qui pour contourner la règle, pesante mais peu évitable de l’unanimité, a laissé créer puis surtout se développer un pouvoir autonome et influençable mais non contrôlé, la Commission Européenne, dont le (la) Président(e) commet d’autant plus d’initiatives potentiellement fâcheuses que les circonstances se révèlent graves.

Ainsi les décisions prises par la Commission Européenne dans la gestion du Covid, notamment lors de la négociation secrète et de la signature opaque des contrats d’achats de « vaccins » ARN sont-elles complètement sorties du cadre, au point que la Commission, aujourd’hui encore refuse d’en communiquer aux États membres le texte complet !

De même, les initiatives prises pas la Commission à propos du conflit en Ukraine sont tout à fait surréalistes, la Commission se comportant de facto comme un État supranational qui serait investi de pleins pouvoirs diplomatiques et militaires alors qu’il n’en est rigoureusement rien.

En particulier les déclarations multiples de Mme Von Der Leyen, affichant son parti pris, ou selon laquelle l’Ukraine devrait rejoindre l’UE sont des opinions personnelles émises à l’emporte pièce et sans la moindre compétence institutionnelle pour ce faire. Elles n’en ont pas moins une portée véritable et il est consternant que les États membres n’intiment pas à la commission d’avoir à se taire tant et aussi longtemps qu’ils n’auront pas eux-mêmes élaboré une doctrine, notamment par leurs responsables démocratiquement élus, au premier rang desquels les parlements.

Les libertés prises pas la Commission Européenne sont d’autant plus déjantées que les états ne la contredisent pas, que la France par exemple se range entièrement à la politique annoncée par la Commission.

Non seulement le parlement français n’a pas été consulté, mais pire, M. Macron n’a fait qu’opiner du chef, suivant à la lettre la perspective de livrer à toute vitesse à l’Ukraine, les armes disponibles, allant jusqu’à, on ne sait trop pourquoi, dépêcher quelques douzaines de trouffions en Roumanie.

Le vide de la pensée stratégique est complet et la démarche délirante : compte tenu que ce conflit couve depuis de longues années, et que l’invasion russe se profilait depuis au moins l’automne 2021, pourquoi n’a-t-on rien fait ? Il fallait soit en amont, après débat au parlement, décider de fournir à l’Ukraine les moyens de sa défense, soit y renoncer clairement. En lieu et place nous avons choisi une attitude de gesticulations pseudo-diplomatiques couplée à une inaction et une imprévision totale, pour ensuite nous précipiter n’importe comment sur des événements ingérables.

Inutile de dire que l’Amérique se félicite de ce bourbier, elle qui se frotte chaque jour les mains de la nullité décisionnelle de l’Europe, dont la gabegie lui permet de jouer sur tous les tableaux, traitant au choix avec l’Europe ou avec les états, et mettant à profit son monumental lobbying pour sans cesse influencer les uns au détriment des autres.

Là où le Président De Gaulle avait choisi de garder français les réflexions, les concepts, et les décisions, nous retrouvons un exécutif en pleine course au sac, toujours pressé de trottiner après les américains, ou l’Europe quand ce n’est les deux : songeons que la guerre d’Ukraine déclenchée il y a bientôt un mois n’a pas donné lieu au moindre débat national ou parlementaire : non, en lieu et place, l’exécutif se drosse sur les discours les plus calamiteux, noyés dans des généralités sans queue ni tête, mais sous les ors versaillais bien entendu.

L’accueil des réfugiés relève de la même catastrophe conceptuelle. Pas la moindre prévision en amont, pas la moindre organisation de fond ni sur l’accueil, ni sur son caractère éminemment provisoire, ni bien entendu sur le retour en Ukraine des populations déplacées. La seule arrière pensée fondamentale nous a été livrée avec l’ingénuité qui convient par M. Bourlanges ravi de souligner que cette immigration serait de grande qualité ! Donc ce n’est pas un accueil de réfugiés mais une immigration choisie ? Evidemment les Ukrainiens les plus instruits, les plus aisés, les plus diplômés voire les mieux motorisés arrivent en premier : aspirer la matière grise en larmoyant sur le malheur de ceux dont on ne voudra pas, quel beau cynisme d’état ! Evidemment il faut pour faire passer la pilule d’arrivées massives, les présenter comme la générosité sans faille de la civilisation contre l’ogre russe : place donc à une gesticulation européenne en forme de tombola : la campagne de communication médiatique nous vend les réfugiés d’Ukraine comme on le ferait d’un vaccin ARN … (mais où allons-nous donc chercher tout ça …).

Et ne parlons pas des sanctions économiques ubuesques dont nous sommes les premières victimes puisque nos dirigeants hagards n’ont rigoureusement rien analysé avant de les balancer dans une envolée très foire du trône.

Ainsi du prix de l’énergie qui, non content d’avoir déjà atteint des sommets en raison exclusive de la dérégulation spéculative de ses tarifs, se retrouve à flamber de plus belle sans la moindre anticipation. Ainsi du prix de denrées alimentaires essentielles (le blé, le maïs, mais aussi les métaux) dont le prix explose bien que nous en soyons parfois producteurs excédentaires uniquement parce que là encore la spéculation était la règle à l’heure de déréguler les marchés pour la plus grande cupidité de l’agro finance américanisée dont notre président se glorifie discours après discours sur son ton de start’up en liquidation. Ainsi encore de l’étranglement de la Russie dont on sait parfaitement qu’il saigne la population, mais nullement les chars d’assaut qui pilonnent le peuple ukrainien. Ainsi du défaut de paiement prochain, partiel ou complet de la dette russe dont nos banques seront les victimes, à renflouer bien entendu sur fonds publics.

Ainsi encore du pitoyable french con-con dansé sur le thème du gaz russe : nous avons fermé l’accès à swift sauf pour le paiement …. des hydrocarbures. Ben oui, tout méchant qu’il est, ce M. Poutine ne va tout de même pas nous couper le gaz … . Non ?

Et tout cela sans compter l’absence de toute perspective de règlement amiable : il faut toute la folie conquérante des USA et toute la faiblesse intellectuelle des européens pour imaginer que M. Poutine, unanimement décrit comme aussi incontrôlable que peu soucieux de son peuple change du tout au tout par la seule pression ainsi exercée. Nous sommes en train de mettre dos au mur un ennemi qui n’aura plus rien à y gagner, nous qui avons tout à perdre ! Quelle stratégie splendide ! Une vraie start’up …

Que retirer donc de cet effondrement ?

A l’injonction américaine de soutenir l’OTAN et ses lubies hégémoniques, nous n’avons rien refusé et suivi les USA comme un petit chien bien discipliné,

A l’injonction européenne de soutenir de façon totalement irréfléchie un pays que nous n’avons pas aidé comme nous aurions pu le faire, nous n’avons rien refusé, tout occupés que nous sommes à capitaliser sous les ors versaillais cette gloriole pseudo guerrière indécente et grotesque,

A l’injonction américaine et européenne de sanctionner n’importe comment l’agresseur sans même imaginer ce qui nous pend au nez, nous avons approuvé comme des moutons de Panurge,

A l’injonction médiatique de déchainer une atmosphère de pacotille sur des ondes faussement généreuses et d’appeler à l’accueil totalement désordonné de populations déplacées, nous avons suivi bêtement sans même nous interroger sur les conséquences de cette attitude irresponsable.

Dans toutes les cases, comme pour la gestion du Covid, la Nation a intégralement disparu, aspirée par l’Amérique financière et militaire qui donne ses ordres à l’exécutif.

Telle fut, sur les instructions de la militaro-finance mondiale à l’heure américaine, sur les ordres donc d’une puissance étrangère, la désastreuse gestion par l’État français de l’affaire d’Ukraine : la République a obéi aux injonctions de puissances étrangères et collaborant à nouveau pleinement, n’a pas défendu sa population.

Le naufrage de la Nation est donc ici aussi complet : l’essentiel à retenir à ce jour de la crise d’Ukraine est que l’État n’a pas protégé ses citoyens et a donc gravement failli à sa mission.

Le naufrage de la Nation est intégral. Dans tous les compartiments du jeu.