Existaient autrefois à Genève, parmi la presse locale plusieurs titres dont l’un fit longtemps référence en terme de ligne éditoriale, de hauteur de vue et de qualité d’écriture.
La France avait eu Le Monde, Londres The Observer. Genève avait Le Journal de Genève.
En 1998, Le Journal de Genève, La Gazette de Lausanne et Le Nouveau Quotidien fusionnèrent en un titre unique, Le Temps, venu jusqu’à nous notamment via son site internet.
Enfin le 1er janvier 2021, Le Temps fut repris par une fondation dénommée Aventinus.
Lecteurs suffisamment réguliers pour ne pas être taxés d’occasionnels, nous ne pouvons nous départir d’un scepticisme certain sur la ligne éditoriale affichée de plus en plus ouvertement par la Rédaction.
Non seulement ce titre comme tant d’autres ne laisse pas le plus petit espace d’expression à qui s’écarterait de la doxa pharmaceutique « vaccin – confinement – pass sanitaire ».
Non seulement il faut bien se résigner à constater qu’à l’heure de relater les décisions (suisses ou étrangères) en matière de gestion Covid, ce journal s’abstient de tout commentaire et se transforme avec une ingénuité touchante en pur haut-parleur du ron-ron officiel.
Mais pire, de façon assez sidérante cette réserve en revanche disparait et la plume retrouve des couleurs pour flatter dans le sens du poil Monsignore Mario Draghi, premier ministre italien en exercice et paré d’à peu près toutes les vertus.
https://www.letemps.ch/opinions/litalie-donne-lecons-rigueur-competence
Ainsi y apprend-on que l’arrivée de Mario Draghi à la tête du gouvernement serait le « retour de l’éthique et de la compétence au pouvoir », que « la gestion du Covid-19 par le gouvernement d’unité nationale de Mario Draghi est à plus d’un titre exemplaire », et de louer « la mise en œuvre intelligente et efficace du plan de relance européen ».
Si cette ode à celui qui fut l’un des patrons européens de la banque d’affaire Goldman Sachs se limitait à en faire le portrait même dépourvu d’objectivité, il y aurait déjà de quoi sourire.
Mais par malheur la vision de toute évidence financiariste de l’auteur de l’article lui obscurcit complètement les mirettes.
Le retour au pouvoir n’est pas celui de la compétence mais bien celui de la finance mondiale et d’elle seule. Le ministre de la santé est resté le même, Roberto Speranza, chaud et indéfectible partisan du confinement et de la contrainte vaccinale prônés par Big Pharma.
La gestion du Covid est une catastrophe sur tous les plans et ne se distingue de celle du gouvernement précédent (de l’intelligent démocrate Giuseppe Conte) que par un surcroit d’autoritarisme casqué.
L’Italie est livrée à une dictature sanitaire au moins équivalente à la nôtre et son dirigeant pérore comme d’autres d’estrades en conciliabules en gesticulant au son de boniments surréalistes qui ont fait bondir toute l’université italienne :
« Lorsqu’il (Mario Draghi) a dit : “si vous ne vous faites pas vacciner, vous tombez malade et vous mourez”, suggérant une causalité entre ces trois événements, il a produit, à mon avis, un effet terrible. Il a terrifié les personnes qui n’ont pas été vaccinées en leur faisant croire qu’elles allaient contracter une maladie grave et mortelle, ce qui est médicalement et scientifiquement faux. Et il a également terrifié tous les autres, en suggérant directement que les personnes non vaccinées sont une bande de parasites qui sèment la mort et mettent en danger leur entourage ».
https://basta-covid.fr/honneur-a-luniversite-italienne/
Quant au plan de relance mieux vaudrait passer ou silence ce « plan » qui bénéficie largement aux grands acteurs de l’économie, et dont une large part de la population attend toujours de voir la couleur.
Louer Mario Draghi ? et pourquoi pas tresser des lauriers à notre Président français ?
Non, vraiment, Le Temps se gâte.