Sous le titre « L’état d’urgence sanitaire permanent », le professeur Paul Cassia nous donne sa vision de la dégringolade institutionnelle que nous inflige le pouvoir sous le prétexte d’un alibi sanitaire usé jusqu’à la corde.
Qui est Paul Cassia ? Selon sa fiche Wikipédia, « Paul Cassia est professeur agrégé des facultés de droit ; il est enseignant en droit public à l’université Panthéon-Sorbonne et consultant au sein du cabinet « Corpus Consultants », dont sont uniquement associés des professeurs agrégés de droit.
Sa thèse, soutenue en 2000, portait sur « l’accès des personnes physiques et morales au juge de la légalité des actes communautaires ».Qualifié aux fonctions de maître de conférences en 2001, il réussit le concours d’agrégation l’année suivante et est nommé professeur à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines avant d’être nommé professeur à l’université Panthéon-Sorbonne. En tant que professeur, il est mis à disposition du Conseil d’État en qualité de maître des requêtes en service extraordinaire.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages universitaires, ainsi que de deux ouvrages plus grand public : une biographie de Robert Badinter et un essai sur les conflits d’intérêts de la République. Il est en outre l’auteur de deux ouvrages plus politiques aux éditions Libre & Solidaire ».
Le doute n’est donc permis, ni sur le sérieux du personnage, ni sur la qualité de son analyse juridique.
Or voici ce que nous dit Paul Cassia sur son remarquable blog :
A propos de « la loi portant diverses dispositions de vigilance sanitaire par lequel le Conseil des ministres a demandé au Parlement la poursuite « en bloc » et pour huit mois supplémentaires, jusqu’au 31 juillet 2022, des trois régimes juridiques sanitaires « exceptionnels » – l’état d’urgence sanitaire, la sortie de l’état d’urgence sanitaire et le passe sanitaire. Il y a en la matière un précédent : déjà, pour enjamber la présidentielle et les législatives, l’état d’urgence sécuritaire de loi du 3 avril 1955 (d’application pérenne, à la différence de la loi du 23 mars 2020 créant l’état d’urgence sanitaire) avait été prorogé jusqu’à la mi-juillet 2017 par une loi du 19 décembre 2016, avant d’intégrer le droit commun par la loi SILT du 30 octobre 2017 – contrairement ici aussi aux engagements du candidat Macron »
« …. »
« Maintenir le passe sanitaire jusqu’au 15 novembre et envisager le maintien d’un « paquet législatif » de l’état d’urgence sanitaire pour huit mois supplémentaires, comme une offrande au pouvoir encore moins libéral que l’actuel qui pourrait naître de l’élection présidentielle d’avril/mai 2022, témoigne de l’impossibilité de sortir des législations d’exception, alors que dans le même temps les capacités hospitalières ont été érodées sinon sabotées. »
On ne peut mieux dire dans quel état de déliquescence sont tombées la gestion institutionnelle et la direction sanitaire du pays, prêtes à faire le lit de n’importe quel zemmour, avec ou sans moustache sous le nez.
Et ce sera sans même évoquer la minestrone politicarde faisandée à souhait, qui pousse dans un incroyable concert de stupidité, à cette insensée descente aux enfers. Car là, non, ce n’est pas un scoop.
https://blogs.mediapart.fr/paul-cassia/blog/181021/l-etat-d-urgence-sanitaire-permanent