Le Peuple monte à Paris.
Ce n’est pas pour manifester, non plus pour reluquer la prétendue « plus belle » avenue du monde, et encore moins pour tester les LBD du préfet Lallemand.
Non, le Peuple monte à Paris pour dire, pour dire son désarroi, pour dire au Souverain son désespoir, pour dire qu’il n’en peut plus.
Comme souvent le Peuple français n’attend qu’un mot, un seul, un geste, un seul, un mouvement de compréhension.
En bref, le Peuple demande audience.
Et le Roi ?
Et bien le Roi s’en contrefiche, et du haut de son trône Vuitton, décrète la bienveillance collective !
L’empereur du caprice à sens unique, le chef de clan intronisé, le manitou du CAC 40, le cador des parigots wallstreetés, le trader rigolard pfizerisé se retranche, se planque, se réfugie derrière les platitudes d’usage.
Lui qui n’a pas, qui n’a jamais eu le sens des mots, le voilà qui s’y dissimule, qui s’y terre, qui de sa coquetterie langoureuse imagine se débarrasser de la valetaille.
En attendant le transfert de la Cour à Versailles, sinon la fuite à Varennes, les règles du jeu sont donc claires et édictées par sa Majesté soi-même : se moquer de la populace, ordonner la bienveillance et en échange retrancher Paris derrière un cordon de blindés.
Les révolutions commencent par le mépris.
Nous y sommes.