Conseil de défonce ?

Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron a su s’entourer d’une série impressionnante de bras cassés en tous genres, qu’il s’agisse de Ministres, de Secrétaires d’Etat, quand ce ne fut carrément de gardes du corps « à tout faire » (Al Exandre si de là-haut tu nous observes …).

En bref et bien souvent, le « casting » étonnamment mieux nommé chez nous d’ailleurs « distribution des rôles » foutait les jetons avant même les premiers mètres de pellicule !

Le calice déborda avec les sorties assez sibérantes d’une étonnante porte-parole que nous laisserons les futurs historiens épingler à loisir.

Il fallait pour lui succéder un homme d’une affable brutalité, capable de devenir très vite désagréable si d’aventure il venait à l’idée de la presse, ou ce qui en tient lieu, d’oser une question imprévue.

Et là pour une fois notre empereur du moment n’a pas raté son coup : de son œil noir le jeune M. Attal est passé maitre dans les figures imposées, détestable à souhait mais rarement interrompu, de la présentation imbue du dernier conseil des ministres, à la harangue agressive en passant par la causerie au coin du feu. Et donc au moment où la pandémie autrefois de Covid, puis de tests, est devenue une pure épidémie de communication, le petit est devenu une pièce maitresse du dispositif.

Car dispositif minutieux il y a : si on a longtemps glosé sur l’insupportable dissimulation que présuppose le mécanisme des récurrents conseils de défense, on a très probablement occulté un fait majeur : le secret qui entoure les décisions des conseils de défense n’est pas destiné à dissimuler ce qui y est décidé, tout simplement parce qu’il ne s’y décide rien du tout !

Les décisions étant intégralement réglées entre Pfizer (ou du moins les labos au sens large) et l’Elysée (ou du moins l’exécutif au sens étroit), il suit que le conseil de défense ne sert manifestement qu’à organiser la communication, l’enfumage quotidien donc qu’il faut quotidiennement faire avaler (on allait dire injecter) à la population …

Le véritable théâtre de boulevard mis en scène ces derniers jours en atteste jusqu’à l’écœurement : Gabriel Attal à toutes les sauces, sur tous les fronts, en alternance d’ailleurs avec ses collègues : ce n’est plus (depuis longtemps) une gestion de la santé mais une pure gestion de l’opinion :

– alors qu’un conseil de défense vient d’avoir lieu (le 6 décembre), déjà Gabriel Attal annonce l’air entendu qu’il « pourrait y avoir de nouvelles décisions d’ici la fin de la semaine » et que le nombre de « réanimations devrait dépasser 3 000 très rapidement et atteindre les 4 000 autour des fêtes»

https://lasanteauquotidien.com/coronavirus-covid-19/covid-19-nouvelles-decisions-dici-la-fin-de-semaine/?utm_source=fox&utm_medium=email&utm_content=sante-quot-451

https://www.ladepeche.fr/2021/12/15/covid-19-des-decisions-supplementaires-pourront-etre-prises-dans-les-prochains-jours-declare-gabriel-attal-9994178.php

– dans la foulée est annoncé un nouveau conseil de défense pour le vendredi 17 décembre : le résultat de ce symposium endiablé bien connu, a immédiatement rejoint le top 50 des spectacles parisiens de cet hiver (voir les salles et les horaires dans votre Coviscope spécialement dosé Noël 2022).

C’est à cette occasion en effet que notre premier ministre a lâché sa fameuse formule délirante mais parfaitement gobée par notre presse aux ordres : « Il n’est pas admissible que le refus de quelques millions de Français de se faire vacciner mette en risque la vie de tout un pays et entame le quotidien d’une immense majorité de Français qui a joué le jeu depuis le début de cette crise »

Complètement absurde mais passé sans problème !

https://www.huffingtonpost.fr/entry/pass-sanitaire-vaccin-nouvel-an-toutes-les-annonces-de-jean-castex_fr_61bcede5e4b061afe3928e5a

En fait de jeu, c’en fut un assez spécial, puisque ceux qui sont benoitement félicités de l’avoir joué sont ceux qui ont cédé aux promesses du pass sanitaire puis aux sanctions qui visaient les soignants. Partie truquée donc s’il en est, qui permet aujourd’hui de les prendre par surcroit pour des buses !

– Le lendemain samedi 18 décembre, c’est Olivier Véran qui s’y colle et annonce que « la troisième dose de vaccin deviendra obligatoire pour les soignants et les pompiers à partir du 30 janvier » et pose la question « d’un passe sanitaire pour aller travailler» et celle du « contrôle d’identité associé au contrôle du passe».

La démocratie prend de l’altitude.

https://www.lefigaro.fr/sciences/la-troisieme-dose-de-vaccin-obligatoire-pour-les-soignants-et-les-pompiers-a-partir-du-30-janvier-annonce-olivier-veran-20211218

– ne partez pas ! le lendemain dimanche c’est re-Gabriel Attal qui a l’extrême obligeance de passer sur TF1 pour dire son  ardent espoir que le pass (devenu) vaccinal soit adopté « d’ici fin janvier, pour une entrée en vigueur «dans la foulée ». On tremble : pourvu que l’exécutif puisse botter les fesses du parlement aussi vite qu’en juillet dernier.

L’objectif d’ailleurs est décrit avec la finesse des brutes jamais contredites :  «un quasi-confinement» pour les non-vaccinés … qu’il faut aller convaincre encore une fois, en prenant des mesures, comme on le fait avec le passe vaccinal mais aussi en utilisant la pédagogie».

C’est vrai que vu comme ça … la pédagogie vraiment ça donne envie.

https://www.lefigaro.fr/l-executif-espere-une-adoption-du-passe-vaccinal-d-ici-fin-janvier-dit-attal-20211219

– Et la fête continue : motif pris du variant Omicron, Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, annonce le 21 décembre que le calendrier de mise en place du passe vaccinal a changé. Ah bon ? En deux jours ? Finalement le pass vaccinal c’est pour omicron ? Un conseil des ministres extraordinaire est convoqué : le parlement devra donc manger sa casquette entre les fêtes !

– Et Olivier Véran lui re-succède ce jour même pour dire qu’il « s’attend à plus de 100.000 contaminations par jour fin décembre ».

https://www.europe1.fr/sante/covid-19-olivier-veran-sattend-a-plus-de-100000-contaminations-par-jour-fin-decembre-4084134

Le constat est malheureusement très simple : l’exécutif fait flèche de tout bois : cas de contaminations, omicron, ou modélisations bidon, dans le désordre si besoin, tout est bon pour dramatiser et construire l’injection forcée généralisée de la population.

Et comme il ne se trouve pas le moindre petit journaliste pour poser la moindre petite question ….

Et tout est soigneusement organisé lors du conseil de défense qui ne sert qu’un et un seul objectif : programmer les interventions de chacun dans les médias.

C’est vrai que l’on ne pouvait pas inscrire officiellement cette besogne à l’ordre du jour du Conseil des Ministres.

Combien de temps encore pour que la population en prenne conscience et dise non ?