Big Pharma aux fesses …. pour 50 francs ?

Nous avons déjà eu l’occasion de gloser sur l’idée saugrenue présentée il y a peu par le Conseiller Fédéral suisse Alain Berset de payer 50 francs à qui « persuadera » un non-vacciné d’accepter la piquouse.

Certes pour la rendre présentable, la balance est elle élevée au rang d’indic et ne serait donc rémunérée qu’après perforations, et sur déclaration du perforé, ce qui achèverait (apparemment !) de rendre la démarche plus sanitaire que délatrice….

Tous les cantons romands ont poussé les hauts cris tant, et nous l’avions relevé, ce geste fait dans le miteux et avoue de surcroit que les autorités suisses sont (comme les autres) au bout de leur rouleau de conviction démocratique. Voir nos deux billets récents pour le contexte :

https://basta-covid.fr/la-berset-il-envoie-du-bois/

https://basta-covid.fr/petit-precis-de-dictature-sanitaire-comparee/

Il reste que, démocratie ou pas, tous les pays occidentaux ont Big Pharma aux fesses.

En France (ou en Italie) le pays est dirigé par un banquier autoritaire qui claque les talons et impose donc à son gré le lot maintenant bien connu de mesures autoritaires, sinon dictatoriales.

Mais en Suisse démocratique, et réfléchie, c’est beaucoup plus compliqué.

Donc Alain Berset se tord les méninges et comme de nombreux dirigeants se demande quel serait le prix de la conversion …. L’idée des 50 francs (prononcer « cinquant’balles ») n’est pas de lui, bien entendu mais fait partie de l’arsenal développé par les firmes multinationales (ici US) qui de tout temps en cas de prise de contrôle d’une nation vassale n’ont jamais hésité sur les moyens, et commencent donc par corrompre les dirigeants (en dollars ou en esprit) pour ensuite et à défaut soudoyer la population. La dernière étape (militaire) devrait en principe pouvoir être évitée. Mais sait-on jamais (après tout si c’était pour notre bien …).

L’accueil, on l’a dit, à cette invention est assez frais dans la population et chez les autorités cantonales  ainsi que le relate la Tribune de Genève :

« En Suisse, le conseiller fédéral en charge de la Santé, Alain Berset a proposé le 1er octobre dernier d’offrir 50 francs à quiconque encourage une personne à se faire vacciner. Il appartiendrait ensuite aux cantons de décider où ce chèque pourra être échangé, par exemple au cinéma, au restaurant ou dans les transports publics. Loin de faire l’unanimité, la proposition divise. Interrogés, nos lecteurs doutent de l’efficacité des chèques incitatifs dans la lutte contre le Covid. À la question de savoir si ces bons de 50 francs sont une bonne idée, le verdict a été sans appel: 68% de non, pour 26% d’avis positifs (et 6% de «sans opinion»). Au niveau des cantons, la proposition d’Alain Berset peine à séduire. «Payer pour inciter une personne à faire un acte médical, ce n’est pas du tout dans la culture suisse» souligne le ministre de la Santé jurassien, Jacques Gerber. Même son de cloche du côté de Glaris où le gouvernement estime que «d’une part, ces bons sont injustes pour tous ceux qui ont déjà été vaccinés. D’autre part, verser de l’argent pour un acte de solidarité n’est pas suisse.»

https://www.tdg.ch/une-incitation-financiere-accroit-le-taux-de-vaccination-480273591767

Donc comme il a bien fallu essayer de trouver des arguments pour justifier le saupoudrage de billets verts, on (Big Pharma) a trouvé, devinez quoi  … une « étude qui dit que ». Mais si.

https://www.science.org/doi/10.1126/science.abm0475

Sans faire l’exégèse exténuante de cette énième étude signée Bigfarmov, il faut tout de même en considérer quelques passages particulièrement croustillants, d’autant que, comme le lecteur pourra le constater, cette « étude » n’est pas du tout orientée, non, juste totalement provaxx :

« Le blocage des taux de vaccination contre le COVID-19 menace la santé publique (ben voyons !). Pour augmenter les taux de vaccination, les gouvernements du monde entier envisagent d’utiliser des incitations monétaires (braves helvètes ce n’est donc pas que pour vous !). Nous avons mené un grand essai contrôlé randomisé pré-enregistré (N = 8 286) en Suède et lié les données aux dossiers administratifs de vaccination à l’échelle de la population. Nous avons constaté que des paiements monétaires modestes de 24 $ (SEK 200) augmentaient les taux de vaccination de 4,2 points de pourcentage (p = 0,005), par rapport à un taux de base de 71,6 %. (vu les marges d’erreurs de ce genre de fadaises, on voit de suite ce que peut bien signifier l’énorme augmentation de 4,2 points. Défense de rire dans la salle).

Le COVID-19 et l’émergence de nouvelles variantes constituent une grave menace pour la santé publique. Un déploiement efficace de la vaccination est essentiel pour atténuer ce risque (on s’en serait douté).

Nous rapportons ici les résultats d’un essai contrôlé randomisé …. Le cadre suédois offre une opportunité unique de lier les données d’enquête au niveau individuel de l’ECR aux dossiers administratifs suédois exhaustifs à l’échelle de la population pour les vaccinations réelles collectées par les autorités de santé publique (merci pour le secret médical)

Nous constatons que les incitations monétaires ont augmenté les taux de vaccination de 4,2 points de pourcentage….. En plus des avantages directs de sauver des vies, l’augmentation des taux de vaccination entraîne des avantages indirects tels qu’une immunité plus élevée de la population, des taux d’hospitalisation et des coûts médicaux plus faibles, ainsi qu’une croissance économique.

Un bémol tout de même : Notre article ne traite pas de la question normative de savoir si payer pour la vaccination est éthiquement admissible (heureusement).

En résumé, une pratique classique à la sauce Bigfarmov : une étude orientée, des présupposés courus d’avance, un résultat inexistant, des conclusions dithyrambiques, et le secret médical par-dessus la cravate : la routine …